Meurtre de Narumi Kurosaki à Besançon : "Les investigations sont terminées" annonce Étienne Manteaux, procureur 

Ce lundi 19 novembre, le procureur de la République de Besançon Étienne Manteaux donnait une conférence de presse au sujet du meurtre de Narumi Kurosaki, survenu à Besançon en décembre 2016. Revivez la minute à minute dans cet article.

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Aux alentours de 10h15, ce lundi matin, Etienne Manteaux, procureur de la République recevait les journalistes pour évoquer l'affaire Narumi Kurosaki. Relisez ses déclarations minute à minute dans cet article :

11h06 : Fin de la conférence de presse du procureur de la République Etienne Manteaux. 

11h04 : 
"Pendant un an, on a cherché, on a cherché. Il y avait ce souhait de ne pas clôturer avant d'avoir retrouvé le corps. Il faut maintenant passer à une phase nouvelle d'enquête, plus diplomatique. On sentait bien une certaine réticence des autorités chiliennes" se justifie Etienne Manteaux, répondant à la question d'un journaliste. "Les investigations sont terminées en France et on passe à la phase diplomatique du dossier" conclut le procureur de la République.

11h : "Si le Chili refuse la venue d'un juge français, cela marquerait un manque de coopération évidente entre nos deux pays. C'est une option possible, mais peu probable à cette heure" répond Etienne Manteaux à un journaliste.

La famille de Narumi a été entendue par les magistrats grâce un bel élan de solidarité de l'université dans laquelle étudiait Narumi Kurosaki. Ils se sont constitués partie civile dans cette affaire.
 


10h59 : Etienne Manteaux répond aux questions des journalistes : "Il y a une couverture et une valise qui ont disparu. Est-ce qu'elle est morte dans sa chambre ? On ne sait pas."

"Pour l'instant il n'y a qu'un mandat d'arrêt déposé, diffusé via Interpol. Donc toutes les forces de police doivent mettre à exécution ce mandat. Mais les autorités chiliennes ne l'ont pas mis en application. L'étape maintenant c'est d'aller au Chili avec un magistrat français. Le principe en droit pénal est qu'on n'extrade pas ses nationaux. Je ne sais pas ce que ferait le Japon ou la France, si l'un de leur ressortissant était suspecté de meurtre. Ce n'est pas l'usage d'extrader ses nationaux" rappelle Etienne Manteaux. "Au Chili, ils attendaient probablement les conclusions de l'enquête, mais j'insiste s'il était interpellé, il ne serait pas forcément extradé" selon le procureur de la République. 

10h55 : Comment va se terminer ce dossier ? "Soit une dénonciation officielle des faits pour qu'un procès se déroule au Chili, soit un procès qui se déroule en France, s'il accepte de venir ou s'il est interpellé. S'il n'y a pas d'extradition ce serait un jugement par défaut, le procès peut se tenir mais en l'absence de l'accusé" énumère Etienne Manteaux. "Ce qui est important, c'est de connaître la réponse des autorités chiliennes à la demande de déplacement du juge d'instruction français.

Revoir le reportage "Affaire Narumi : le principal suspect libre au Chili" : 
 

10h50 : Monsieur Zepeda est le suspect numéro 1. "Il est au Chili, le magistrat va solliciter l'entraide pénale internationale. Dans les semaines à venir, le juge d'instruction va demander à se déplacer au Chili pour interroger le jeune homme. Il y a fort à craindre qu'il ne se rende pas à cette convocation. Un ordre d'interpellation a été émis mais n'a pas été mis en exécution par les autorités chiliennes."
 

"La thèse de l'homicide prémédité, d'assassinat est retenue"

 

10h45 : "Narumi a été tuée dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016" insiste Etienne Manteaux. Il rappelle que des moyens considérables ont été mis en place pour retrouver le corps de la jeune fille en Franche-Comté. "Des plongeurs ont sondé la Loue, le Doubs, des élèves policiers ont été mobilisés pour de nombreuses battues. Malheureusement à cette heure, il n'a pas été retrouvé de traces du corps de Narumi Kurosaki. Aucun signe de vie n'a été donné après 2 ans de recul" précise le procureur. 

10h40 : "Le véhicule de location a été restitué sale, plein de boue. Il va être démontré qu'après l'avoir restitué, il va séjourner un temps chez un proche en Espagne, avant de rejoindre Genève, puis Santiago du Chili" explique le procureur de la République de Besançon, avant de déclarer que des témoins ont assuré que Nicolas Zepeda a toujours nié avoir revu Narumi Kurosaki.  

10h35 : "Il y a eu toute une construction pour laisser penser qu'elle était en vie. Seule absence relevée dans sa chambre d'étudiante : la valise et une couverture. Tout le reste était encore dans sa chambre, portefeuille, chaussures, tout..." poursuit Etienne Manteaux.
 

"Une empreinte retrouvée", un emploi du temps accablant


Ce dernier rappelle qu'une empreinte qui correspond à l'empreinte de Nicolas Zepeda a été retrouvée sur une tasse. Autre élément accablant : l'emploi du temps de Nicolas Zepeda . Le 17 novembre, il a réservé une voiture depuis le Chili en France, à Dijon, du 30 novembre au 7 décembre. Il va être constaté qu'il se rend à Besançon et qu'il passe la nuit à proximité de la résidence universitaire. Ensuite, il ne cesse de faire des aller-retour entre Besançon et Dijon. Dans des zones avec de très grandes forêts, deux cours d'eau. Il va aller dormir à Ornans, dans le restaurant dans lequel il mangera avec Narumi, quelques jours plus tard.

10h31 : "Plus de 10 personnes dans la résidence universitaire ont entendu des cris d'angoisse, de peur, et un bruit sourd. On peut s'interroger pourquoi personne n'a prévenu la police à ce moment là. Un étudiant est sorti dans le couloir et n'a rien constaté de particulier. Des étudiants ont envoyé des messages à des proches en disant "j'ai eu peur". Les enquêteurs ont retrouvé trace de ces messages vers 3h20, 3h21." Etienne Manteaux revient sur le déroulé des faits le 4 décembre 2016.

"Ce qui intrigue les enquêteurs c'est que très peu de temps après, le téléphone portable ne répond plus, tous les appels tombent sur une boîte vocale. Par contre quelques sms vont être émis par le téléphone et l'adresse IP, laissant penser qu'elle était encore en vie après le 4 décembre. Messages le 5, le 6 et le 8 décembre. Le message lui demande de la laisser tranquille" explique le procureur. "Des proches au Japon ont reçu des messages le 10 décembre, en japonais. Mais ce n'était pas Narumi."
10h28 : Etienne Manteaux, procureur de la République : "Nous sommes désormais sûrs que Narumi est morte. Nous ne voyons pas ce qu'il peut encore être fait pour retrouver le corps de Narumi."

Le procureur rappelle les faits : "Dès le mois de septembre 2016, Narumi rencontre un étudiant bisontin avec lequel elle sympathise. Durant le mois de septembre, elle se sépare d'un précédent petit ami, Nicolas Zepeda Contreras. L'exploitation de l'ordinateur portable a permis de retrouver traces de conflits dans un contexte de séparation. Il n'a pas accepté cette séparation. On a même retrouvé des messages qui lui demande de supprimer des liens qu'elle a avec des gens. Nous avons aussi retrouvé un film où le jeune chilien se fait menaçant à l'encontre de Narumi. Cela démontre à la fois la non-acceptation de cette rupture, et la non-acceptation de sa nouvelle relation intime. A compter de mi-octobre 2016, on ne retrouve plus de contact entre les deux protagonistes."

10h25 : Etienne Manteaux, procureur de la République, vient de s'installer dans la salle de la bibliothèque du tribunal de Besançon. Il rappelle qu'il succède à E. Roux-Morizot, ancienne procureure de la République de Besançon.

10h15 : De nombreux journalistes, dont la presse japonaise, sont présents ce lundi matin à Besançon.
 

 Ce jour où Narumi a disparu  


Narumi Kurosaki a disparu le 4 décembre 2016 à Besançon. L'étudiante japonaise âgée de 21 ans suivait un stage de français au Centre de Linguistique Appliqué (CLA). Elle a disparu après avoir dîné avec son ex-petit ami Nicolas Zepeda Contreras. Le Chilien, 26 ans, est la dernière personne à avoir vu la jeune femme en vie. Il a pris l'avion vers le Chili quelques heures après la nuit de la disparition de la jeune femme. Il nie avoir tué la jeune femme. Des étudiants ont pourtant affirmé avoir entendu des cris la nuit de la disparition de Narumi, dans la cité universitaire bisontine.
 

Le corps de Narumi n'a jamais été retrouvé malgré des mois de recherches en forêt de Chaux notamment. Les recherches ont été stoppées au début de l'été. Le GPS de la voiture louée par Nicolas Zepeda lors de sa venue à Besançon indique une présence du véhicule dans ce secteur.

Le 20 juin 2018 , à leur demande, les parents de l'étudiante japonaise ont été reçus à Besançon par le juge d'instruction chargé du dossier.

Le 13 juin dernier, la justice chilienne a décidé de classer le dossier et de lever les mesures préventives à l'encontre du jeune Chilien de 27 ans, tant que Paris ne présentera pas de demande d'extradition.

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