Nicolas Zepeda jugé pour l'assassinat de Narumi Kurosaki : "Il la surveillait", des amis de la victime témoignent au 2e jour du procès en appel

Rrevivez le deuxième jour du procès en appel de Nicolas Zepeda, accusé de l'assassinat de son ex-petite amie Narumi Kurosaki en 2016 à Besançon. Auditions d'amis de la victime, de professeurs... Découvrez les débats dans cet article, grâce à notre journaliste Sarah Rebouh, présente en direct de Vesoul du 4 au 22 décembre 2023.

► Pour revivre les débats du premier jour de procès, en intégralité depuis le début, rendez-vous en bas de page.

Découvrez le troisième jour du procès en appel à Vesoul dans cet article.

18h10 : l'audience est suspendue. Elle reprendra mercredi à 9h avec l'audition de deux nouveaux témoins avancés par la défense. Vous pourrez retrouver notre direct sur France 3 Franche-Comté.  

17h51 : Lina Z., 29 ans, s'avance à présent à la barre. Elle était une camarade de danse de Narumi, à Besançon. Pour rappel, la Japonaise était en France depuis le 26 août 2016. Très vite, Narumi Kurosaki s'est intégrée à la troupe de danseuses. Lina Z. a covoituré avec cette dernière, notamment pour la dernière répétition du spectacle de fin d'année organisé par le groupe. C'est la dernière fois qu'elle a vu l'étudiante japonaise avec qui elle commençait à sympathiser. La victime était particulièrement motivée pour le spectacle de fin d'année, selon la témoin, qui est l'une des dernières personnes à l'avoir vue vivante. Cela contredit la thèse selon laquelle l'étudiante aurait pu disparaître volontairement. Elle a vu Narumi Kurosaki en ligne sur Messenger alors qu'elle avait déjà disparu. "Elle n'a ni ouvert mes messages, ni répondu, mais elle était bien en ligne", confirme la Franc-Comtoise au président François Arnaud.

17h25 : L'audience reprend. Cédric C. est appelé à la barre. Il est responsable administratif à l'Université de Franche-Comté. C'est lui qui est allé déclarer la disparition de Narumi Kurosaki le 13 décembre 2016. Il ne connaissait pas l'étudiante japonaise, ni Nicolas Zepeda. Le président l'interroge sur les rapports entre la faculté de Bourgogne-Franche-Comté et celle de Tsukuba au Japon mais aussi sur les informations qu'il a donné à la police. 

L'audience est suspendue 15 minutes.

16h53 : "Depuis 2013 jusqu'en 2018, vous n'avez quasiment pas de contact avec Nicolas Zepeda c'est bien ça ?", interroge à son tour l'avocat général Etienne Manteaux. "Oui", répond la jeune femme. "Il était inquiet pour Narumi Kurosaki, mais il n'a jamais essayé de l'appeler après le 6 décembre 2016", poursuit Etienne Manteaux. "Ce sont des choses de sa relation. Elle était déjà disparue", défend l'amie de Nicolas Zepeda, sans se démonter.

16h48 : "Nicolas Zepeda a-t-il des défauts ?", demande le président à son amie qui intervient en direct du Chili. "Oui, des fois, il disait - je suis sûr de ça -. C'est difficile d'être flexible pour lui quelques fois. Comme moi, mais j'ai travaillé ce trait de caractère", répond la jeune femme. Elle dit avoir pris ses distances avec Nicolas Zepeda au moment de l'affaire judiciaire, jusqu'en 2018. "Avez-vous demandé à Nicolas s'il était innocent ?", demande le président. "Oui, je lui ai demandé ce qu'il s'était passé ce jour. Il m'a dit qu'il était resté avec elle et qu'il était parti ensuite de la résidence. Il était tranquille, il était sûr de lui", répond Alexandra Guidi. 

16h40 : Elle a parlé de la disparition de Narumi avec Nicolas. "J'ai vu qu'il était triste, affligé et angoissé, poursuit-elle. Je lui ai posé des questions. Nicolas était cohérent dans ses réponses. J'étais très tranquille avec ses réponses." La franco-chilienne s'exprime dans un bon français, mais avec quelques tournures de phrases maladroites. Nicolas Zepeda sourit dans son box à l'écoute de son témoignage. Elle fait une longue énumération des nombreuses qualités de l'accusé. Elle répète ces mots : "Nicolas c'est une personne aimable, forte, tranquille, empathique, très bon ami, résiliente".

Je suis sûre de l'innocence de Nicolas, je le connais. C'est pour ça que je témoigne ici, maintenant.

Alexandra Guidi, amie de Nicolas Zepeda

16h28 : Nouveau témoin intervenant en visioconférence depuis le Chili. Il s'agit d'une amie de Nicolas Zepeda. Alexandra Guidi, ingénieure commerciale franco-chilienne, s'exprime en français. En février, cette dernière s'était déplacée jusqu'à Vesoul pour venir soutenir son ami. Elle commence sa déclaration spontannée en parlant de son enfance, de sa famille. Elle explique avoir rencontré Nicolas à l'université, une personne "aimable", "inquiet des autres étudiants", "sociable" et "tranquille". Elle a voyagé au Pérou avec lui en 2013 et a vécu plusieurs semaines chez les Zepeda. Elle décrit un jeune homme charmant, attentif au bien être de ses soeurs. 

16h10 : Nicole P., enseignante au Centre de Linguistique Appliquée de Besançon, s'installe à la barre. Elle a eu Narumi Kurosaki comme élève en classe de français, ainsi que ses camarades japonais. Elle a constaté l'absence de la Japonaise en cours en 2016. "Narumi était la plus forte en langue française. J'ai le souvenir d'une personne bien dans sa peau. Elle avait toujours un très grand sourire. Elle était plus dans l'actif, moins en retrait et plus adulte que ses camarades japonais", rapporte-t-elle. "Il y avait quelque chose de troublant. Les messages Messenger que le portable de Narumi envoyait. Les réponses ne réfletaient pas la manière qu'elle avait de communiquer. Ces sont les étudiants qui m'ont rapporté ces choses, se souvient-elle. On avait un mauvais préssentiment".

La professeure a remarqué que des formules utilisées par le téléphone de Narumi Kurosaki ne correspondait pas à son niveau en langue française, corroborant la thèse de l'usurpation d'identité de la part de son ex-petit ami Nicolas Zepeda. "Elle n'aurait pas pu utiliser cette formule 'merci de t'en soucier', ce n'était pas de son niveau d'utiliser cette formule. C'est du français soutenu, c'était trop difficile", analyse l'enseignante. 

15h35 : L'audience reprend. Les auditions de témoins se poursuivent cet après-midi. Des modifications ont eu lieu dans le programme. Les auditions de deux témoins sont décalées à vendredi matin, journée réservée au rattrapage d'un éventuel retard.

L'audience est suspendue jusqu'à 15h30. 

13h25 : La pause de midi est quelque peu repoussée. Au deuxième jour, le procès a déjà pris du retard. Une quatrième témoin est appelée à témoigner depuis le Japon, en visioconférence. C'était une amie de Narumi Kurosaki, au Japon, puis en France. Elle aussi était à Besançon pour apprendre le français à la fin de l'année 2016. Elle occupait la chambre à côté de monsieur Shintaro, lui même vivant dans la chambre juste à côté de Narumi Kurosaki dans la cité universitaire bisontine de la Bouloie. "Est-ce qu'elle a le souvenir de ce qu'il s'est passé dans la soirée du 5 décembre 2016 ?", demande le président en s'adressant à l'interprête japonais. Réponse récurrente ce mardi matin : "Non je ne me souviens pas. Je dormais", répond la jeune femme qui porte un masque sur le visage. Le président François Arnaud lui rafraîchit la mémoire en citant sa déposition de l'époque, concédant qu'il est bien difficile de se souvenir de faits aussi anciens. La témoin n'a pas entendu de cris dans la cité universitaire franc-comtoise la nuit de la disparition de la victime. "J'ai un sommeil lourd, je ne me réveille pas facilement", justifie la témoin. Elle confirme elle aussi que Narumi lui a parlé de la violation de son compte Facebook par Nicolas Zepeda, et que "Nicolas Zepeda s'acharnait à rester en relation avec elle". 

12h50 : Troisième témoin entendue, Miharu Kimura, toujours en visioconférence depuis le Japon. Elle est entrée dans la chambre de la victime avec Shintaro Obata, entendu plus tôt, quelques jours après la disparition de Narumi Kurosaki. "Ensuite nous sommes allés à la police". Elle confirme les propos des témoins tenus plus tôt dans la journée, concernant le caractère de Narumi Kurosaki : "dynamique", volonté d'élargir son cercle d'amis... "En ce qui concerne monsieur Zepeda, je n'ai qu'entendu parler de lui. J'avais compris qu'il la harcelait", ajoute Miharu Kimura, qui précise qu'elle a connu Arthur Del Piccolo par l'intermédiaire de son ami Narumi Kurosaki, le jugeant "très poli et gentil". Elle confirme au président François Arnaud que Nicolas Zepeda a effacé les contacts masculins du compte Facebook de la victime. 

C'est Narumi qui voulait se séparer de Nicolas Zepeda.

Miharu Kimura, amie de la victime

Seuls des messages rédigés en français sont arrivés en provenance du téléphone de Narumi après sa disparition, rappelle la témoin. Aucun en japonais. La justice soupçonne Nicolas Zepeda d'avoir usurpé l'identité de Narumi Kurosaki après l'avoir tuée. "La chambre de Narumi dans laquelle vous êtes entrée était rangée ?", demande le président. "Nous avons constaté l'absence de sa valise. Cela nous a paru bizarre", répond la jeune femme. Cette dernière avait aussi déclaré aux enquêteurs que Narumi ne serait jamais partie sans faire la vaisselle d'une assiette retrouvée sale dans sa chambre. Les avocats passent ensuite à leurs questions. La présence ou non du sac à main de la victime dans sa chambre occupe les esprits, mais Miharu Kimura ne s'en souvient pas. Elle a également oublié d'autres éléments, comme ses camarades avant elle, au grand dam de Me Cormier, avocat de Nicolas Zepeda. Ce dernier continue ses attaques contre Arthur Del Piccolo, petit ami de l'époque de Narumi Kurosaki.

11h28 : Me Galley, avocate de la famille Kurosaki, revient sur le harcèlement qu'aurait subi Narumi de la part de Nicolas Zepeda, sur les réseaux sociaux notamment. "Je suppose que c'était un mélange de colère et d'angoisse, et de l'inquiétude", répond la jeune femme, précisant que du temps était passé au moment où Narumi Kurosaki lui a parlé de ce fait. Les proches de Narumi Kurosaki ne croient pas une seconde à la thèse de la disparition volontaire de la victime. "Absolument pas. Sa famille était très importante pour elle. Ce serait incompréhensible", abonde la témoin. Me Pichoff tente d'évacuer le fait que son client, Arthur Del Piccolo, avait des problèmes avec la victime. "Non, elle n'en a jamais parlé", dit Kaori Nishida.

 

11h10 : Nouveau témoin interrogé en visioconférence depuis le Japon. Il s'agit de Kaori Nishida, une camarade de Narumi Kurosaki, lors de son passage à Besançon. La jeune femme de 28 ans, lunettes sur le nez et pull en laine, dit que Narumi Kurosaki lui a parlé de son ex petit copain. "Elle décrivait Nicolas comme quelqu'un d'attentionné, peut-être excessivement attentionné. Il avait une fois rempli sa baignoire de pétales de rose. En même temps, il avait tendance à la suivre. Narumi m'a parlé d'un message envoyé par Nicolas un jour, qui décrivait exactement ce qu'elle portait ce jour-là. Or, ils n'habitaient pas encore ensemble. Il la surveillait de façon assez régulière", témoigne Kaori Nishida. Elle répond avec de courtes phrases et semble chercher dans ses souvenirs. "Est-ce qu'elle était harcelée par son ancien ami ?" demande le président. "Narumi m'a raconté que Zepeda accédait à ses comptes Facebook. Il lui disait qu'elle devait arrêter ses relations avec ses amis masculins". Ce dernier avait bloqué lui-même les contacts d'hommes sur son compte Facebook.

10h35 : Pour information, Nicolas Zepeda ne sera pas entendu ce mardi sur sa personnalité, contrairement au programme initial. Ce point est reporté à jeudi 7 décembre. Ce jour sera particulièrement chargé puisque l’enquête sera analysée. Les interrogatoires des psychologues et du témoin prénommé Saïd, qui dit connaître le nom de l'assassin, devraient également avoir lieu. 

L'attitude d'Arthur Del Piccolo, petit ami de l'époque, passée au crible par la défense 

10h24 : Me Cormier, avocat de Nicolas Zepeda, interroge le témoin à propos de messages échangés entre lui et Arthur Del Piccolo, petit ami de Narumi Kurosaki au moment de sa disparition. Pour rappel, les enquêteurs avaient soupçonné en premier lieu Arthur Del Piccolo, avant d'abandonner définitivement cette piste faute d'éléments à son encontre. "Non, je ne me souviens pas", répond souvent le témoin. "Il y a un échange choquant entre vous et Arthur Del Piccolo. Arthur demande à Shintaro s'il a essayé de frapper à la porte de Narumi ce matin. - Moi, je trouve que c'est rigolo en fait. On dirait qu'elle a des trucs à cacher. Pour être honnête, j'aimerais bien qu'il y ait quelque chose, comme dans les films et tout - écrit alors Arthur Del Piccolo", rappelle Me Cormier. Il tente de démontrer qu'Arthur Del Piccolo, petit ami de la victime au moment des faits, n'était pas du tout coopératif au début de la disparition de Narumi Kurosaki. "Oui, au début, il ne l'était pas", confirme Shintaro Obata.

Le rôle et l'attitude d'Arthur Del Piccolo est disséqué par la défense, notamment au moment de la rédaction d'une note à l'intention de la police. "As-tu montré ça à quelqu'un d'autre ? Les gens vont penser des choses fausses. Je sais que tu veux aider, mais il faut arrêter. Je suis dur, mais tu dois arrêter de faire ça", dit alors Arthur Del Piccolo à son ami. "Il était de mauvaise humeur quant au contenu de ce que j'ai écrit", confirme Shintaro Obata. 

9h50 : Les avocats interrogent à présent monsieur Obata, notamment sur le tempérament autonome et indépendant de la jeune femme et sur des points qui peuvent paraître de l'ordre du détail, mais qui sont pourtant très importants dans le cadre de cette affaire judiciaire complexe. "Elle avait des projets pour l'avenir. Ce n'était pas quelqu'un qui aurait voulu se suicider", raconte le jeune homme. Le 10 décembre 2016, cet ami de la victime était entré dans la chambre de Narumi Kurosaki avec une camarade, car il était inquiet de ne pas la voir revenir. Concernant la qualité de son sommeil, il dit : "Au réveil, mon esprit n'est pas clair et il faut un certain temps pour me sentir bien éveillé". Me Galley, avocate des parents de la victime, parvient à lui faire confirmer qu'il était impossible pour lui au réveil de déterminer d'où venait le cri qu'il a entendu dans la cité universitaire. "Je me suis rendormi directement après", dit le jeune homme. La justice tente de savoir d'où provenaient exactement les cris entendus dans la nuit du 4 au 5 décembre 2023. Nicolas Zepeda prend beaucoup de notes sur une petite feuille posée sur ses genoux puis la remet à son avocat. Il a l’air très concentré.

Je ne peux ni confirmer, ni infirmer que ces cris provenaient de la chambre d’à côté.

Shintaro Obata, ami et voisin de chambre de Narumi Kurosaki

 D'où provenaient les cris de femme entendus dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016 ? Cette information est fondamentale. Difficile d'obtenir une réponse claire et précise. Le temps a passé et les souvenirs sont flous. Me Cormier, avocat de Nicolas Zepeda, interroge à son tour le témoin et cite sa déposition pour tenter de lui faire redire que les cris ne provenaient pas de la chambre de Narumi Kurosaki. "Je pense que c'était au bout du couloir. Si ça s'était passé dans la chambre de Narumi, juste à côté de la mienne, je l'aurais su", avait déclaré le jeune homme à l'époque. Me Portejoie, son confrère, est absent en ce début de matinée.

9h15 : "Je me souviens d'un énorme cri féminin en provenance d'une localité assez éloignée de ma chambre, tard dans la nuit (ndlr, environ 3h du matin)", explique Shintaro Obata, voisin de chambre de la victime dans la résidence universitaire de la Bouloie à Besançon. Ce cri a été entendu dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016. Ce cri l'a réveillé. Ce dernier avait rédigé avec Arthur Del Piccolo une note, sorte d'historique concernant Narumi Kurosaki, qu'il avait remis aux services de police pour les aider dans leurs recherches. Il avait expliqué à l'époque avoir des soupçons par rapport à une manipulation du téléphone de la victime : "J'ai compris que les messages étaient envoyés par quelqu'un d'autre". "Le téléphone répond quand les messages sont en français, mais pas quand ils sont en japonais", relate le président, citant le témoin dans sa déposition. Shintaro Obata dit que la victime lui avait parlé de sa séparation avec Nicolas Zepeda. 

8h51 : "Avez-vous essayé de contacter Narumi après l'avoir vue pour la dernière fois ?", demande le président de la cour d'appel à Shintaro Obata, l'ami et voisin de Narumi Kurosaki au moment de sa disparition. Il occupait la chambre 107, juste à côté de celle de la victime. "Nous avons tenté d'envoyer des messages avec Messenger à Narumi, mais nous n'avons pas eu de réponse. Nous avons été inquiets. Je me suis tenu devant sa porte. Nous avons essayé de savoir ce qu'il se passait dans la chambre, mais malheureusement, je ne me souviens pas de la date". Le président précise qu'il avait expliqué à l'époque aux enquêteurs qu'il s'agissait du 5 décembre 2016. Nicolas Zepeda écoute attentivement les débats comme à son habitude. Ses parents sont présents à sa gauche, au premier rang. Le président rafraîchit la mémoire du témoin en s'appuyant sur les dépositions faites par le jeune homme à l'époque. "Il avait signalé que monsieur Piccolo lui avait montré un message de Narumi. Monsieur Piccolo lui avait semblé être en colère et lui avait dit qu'il s'était disputé avec Narumi et qu'elle était partie seule à Lyon", rappelle le président. Ce dernier fait référence à des messages reçus par Arthur Del Piccolo, potentiellement envoyés par Nicolas Zepeda, depuis le téléphone de la victime. 

8h29 : la connexion est établie avec le Japon pour une visioconférence avec un témoin. Shintaro Obata, le voisin de chambre de Narumi Kurosaki dans la résidence universitaire de Besançon et ami d'études, apparaît sur un écran dans la grande salle. Vêtu d'un costume avec une cravate, il décline son identité. Ce dernier commence sa déposition spontanément. "Cela fait longtemps maintenant, et je souhaite vivement que la vérité éclate concernant mon amie Narumi", explique le jeune homme de 28 ans, avant de répondre aux questions du président, grâce à la traduction instantanée des interprètes présents dans la salle.

Monsieur Obata connaissait Arthur Del Piccolo, petit ami de Narumi Kurosaki au moment de sa disparition. Shintaro Obata confirme la nature de leur relation en France : "Narumi m'avait raconté qu'ils étaient ensemble, mais je ne sais pas quand cette relation avait démarré". "Comment lui apparaissait ce couple de l'extérieur ?", interroge le président. "Nous avons fait des choses ensemble, les trois et avec des autres personnes. Dans ce cercle, j'ai pu observer plus ou moins ce couple, mais je n'ai rien noté de particulier", répond Shintaro Obata, avant d'être brièvement coupé en raison de problèmes techniques. "Narumi était très ouverte. Elle pouvait lier un lien d'amitié ou chaleureux sans aucun problème. Elle était très active. Elle entreprenait bien des choses", se remémore l'ancien étudiant.

8h08 : L'audience débute. Nicolas Zepeda est dans le box des accusés, casque sur les oreilles pour pouvoir suivre les échanges dans sa langue natale. Le président François Arnaud annonce que le juré absent lundi lors de la composition du jury est condamné à une peine de 300 euros d'amende. La mère et les soeurs de la Narumi Kurosaki sont présentes une nouvelle fois, installées sur le gauche de la salle, du côté des avocats des parties civiles.

Le deuxième jour du procès en appel de Nicolas Zepeda doit débuter à 8h.

Lundi 4 décembre a débuté à Vesoul le procès en appel de Nicolas Zepeda, condamné à 28 ans de réclusion en première instance pour l'assassinat de son ex-petite amie Narumi Kurosaki, à Besançon en décembre 2016. Sept ans jour pour jour après la disparition de l'étudiante japonaise. Durant la première journée de ce procès particulièrement attendu et suivi par une trentaine de médias français, japonais et chiliens, le jeune homme est apparu calme comme à son habitude. 

Son père, Humberto Zepeda, a longuement critiqué à la barre la manière dont la justice française a enquêté sur la mort de Narumi Kurosaki. Pendant deux heures, il a détaillé minutieusement la procédure, malgré les remontrances du président François Arnaud qui a tenté plusieurs fois de recentrer le propos du chef de famille sur la personnalité de son fils, en vain. Ce mardi, la mère de l'accusé ainsi que plusieurs témoins, dont une amie de Nicolas Zepeda, doivent être entendus. L'accusé doit ensuite être interrogé sur sa personnalité. 

(Re)lire le déroulé complet de la première journée du procès. 

ARCHIVES. De la disparition de Narumi Kurosaki à la condamnation en première instance de Nicolas Zepeda pour assassinat :

Du 4 au 22 décembre 2023, suivez en direct les débats en cours à l'intérieur de la salle d'assises du procès en appel de Nicolas Zepeda à Vesoul. Rendez-vous chaque matin sur l'article "DIRECT" de notre site internet. 

 Retrouvez tous nos articles au sujet de l'assassinat de Narumi Kurosaki. 

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