Double assassinat à Besançon : qui sont les deux hommes pris pour cible par un tireur "déterminé", toujours en fuite

Dimanche 25 août, peu après 15 heures, deux hommes ont été tués par balles dans le quartier de Montrapon à Besançon (Doubs). Lors d’une conférence de presse ce mardi 26 août, le parquet a dévoilé les premiers résultats des autopsies et le profil des deux victimes.

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Leurs corps sans vie gisaient sur le trottoir d’une petite allée menant vers un immeuble, et dans un square quelques mètres en contrebas. Rue de l’épitaphe, c’est un tireur détermine qui a pris pour cible avec un pistolet-mitrailleur 9 mm les deux victimes et tenter de tuer une troisième personne.

Fayçal Hakkar, 24 ans, Bisontin, sans profession qui vivait chez ses parents, a succombé à cinq balles tirées dans son dos, prenant la fuite probablement. Le jeune homme a été touché à la hanche, au thorax, au poumon. À la base arrière du crâne, trois impacts, dont l'un peut être par un tir à bout touchant. Son autopsie est toujours en cours ce mardi en fin d'après-midi. 
Ce Bisontin avait été condamné en 2022 pour trafic de stupéfiants, puis relaxé. Il avait été également poursuivi pour consommation de stupéfiants. Était-il la cible numéro 1 du tireur sur un secteur connu pour être un point de deal ? Probablement. La piste du règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants est privilégiée, a indiqué Christine de Curraize, procureur adjointe à Besançon. La méthode ne laisse guère de doute, c’est celle des trafiquants. Arme, détermination du tireur, achèvement d’une des victimes de deux balles dans la tête et un nombre impressionnant de douilles retrouvées sur place. 

A ce stade, la piste du règlement de compte sur fond de trafic de stupéfiants est néanmoins privilégiée au regard de plusieurs élements, d’abord le mode opératoire, du lieu des faits qui correspond à un point de deal connu du quartier de Montrapon, à l’utilisation d’une arme de guerre de type pistolet mitrailleur qui suppose un ancrage dans la délinquance organisée, et enfin, à la grande détermination dont a fait preuve le tireur.

Christine de Curraize, procureur adjoint à Besançon

L’autre victime, Saibi Hatem, 30 ans, était de nationalité tunisienne. Il était en situation irrégulière. Il n'avait pas fait l'objet de condamnations sur Besançon. Il a été touché par trois balles, au bras, dans le bas du dos, et au thorax touchant le cerveau du trentenaire. 

Un troisième homme, un jeune frère de Faycal Hakkar a été visé par le tireur. Un impact de balles a été retrouvé sur son véhicule.

Une enquête du chef d’assassinat en bande organisée, tentatives d’assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs a été ouverte. L’homme auteur des tirs mortels n’a pas encore été identifié et localisé, selon la vice-procureure. La division de la criminalité organisée et spécialisée du service interdépartemental de Besançon est chargée de l'enquête.

Il n’y avait pas de vidéo surveillance sur les lieux du double meurtre. Des exploitations des caméras sont en cours pour faire avancer l’enquête.

La drogue et ses trop nombreux règlements de compte


Sur le plateau de France 3 Franche-Comté, la maire de Besançon Anne Vignot a précisé au lendemain de ces meurtres que le secteur de la rue de l’épitaphe était connu comme étant l’un des points de deal à Besançon. “On a un trafic au niveau national qui ne fait qu’augmenter. On a vu des saisies de plus en plus importantes, y compris sur notre territoire. On sait combien il y a eu (à Besançon) un travail de fait par la police nationale pour déloger les points de deal, et donc, il y a des territoires qui se redessinent à chaque fois qu’il y a des opérations extrêmement importantes”. L’élue pointe du doigt la consommation de stupéfiants qui donne lieu à un marché de la drogue très florissant et qui “attire des personnes violentes, car elles sont là pour défendre des millions d’euros”. 

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