Un important incendie avait ravagé, jeudi 25 juin 2015, une partie de l'Hôtel de Ville de Besançon. Cinq ans après, tous les chantiers ne sont pas complètement terminés suite à cette catastrophe, qui a marqué l'histoire de la ville.
Le désastre a laissé ses marques. C'était il y a cinq ans, jour pour jour. Un important incendie s'était déclaré, le jeudi 25 juin 2015, dans l'Hôtel de Ville de Besançon, en fin de matinée.
En une poignée de minutes, d'immenses flammes se dégageaient des fenêtres du rez-de-chaussée. Ces dernières avaient volé en éclats, quelques instants plus tôt, sous l'effet de la chaleur.
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— Jérémy Chevreuil (@JeremyChevreuil) June 25, 2015
Plus personne à l'intérieur. Tout le personnel de la mairie, qui travaillait place du 8 septembre, a pu échapper aux flammes. Certains ont essayé, en vain, de contenir le feu avec des extincteurs.
Mais, il a fallu l'intervention des sapeurs-pompiers pour venir à bout du désastre. A l'aide de plusieurs canons à eau, les flammes sont maîtrisées mais une importante fumée noire continue de se dégager du bâtiment, situé en plein centre-ville, pendant plusieurs heures. Le feu a été éteint, en milieu d'après-midi.
Un acte volontaire
Aux abords, un périmètre de sécurité avait été installé et maintenu. Une foule s'était amassée pour observer le désastre. Très vite, des échos ont fait savoir qu'il s'agissait d'un incendie volontaire, qu'un homme a lancé un ou plusieurs cocktails molotovs à l'intérieur de l'Hôtel de Ville. Une version qui sera confirmée par une enquête. Le coupable, Zéphirin Bertrand Teyou, sera condamné, trois mois plus tard, à cinq ans de prison dont un avec sursis.
Pendant son jugement en septembre 2015, il n'avait exprimé aucun regret suite à son acte. Et ce, malgré plusieurs relances du président du tribunal. Il s'était défendu en rappelant une injustice administrative dont il aurait été victime. Selon des expertises, les dégâts ont été chiffrés à plus d'1,5 million d'euros. Il en faudra bien plus pour que le monument historique du 14e siècle retrouve toute sa splendeur.
"C’est avec une grande émotion que je déplore cet acte malveillant touchant, au-delà du bâtiment historique et des œuvres d’art qui y étaient exposées, au symbole que représente ce lieu, maison commune de toutes les Bisontines et de tous les Bisontins", avait réagi le maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, après la catastrophe qui a marqué l'histoire de la ville.
Des chantiers encore en cours
Quatre ans et 2,6 millions d'euros plus tard, l'Hôtel de Ville a pu rouvrir toutes ses portes. Les rénovations, lancées en 2017 après deux ans d'études, se sont achevées en 2019.
L'espace, du sol au plafond, a été entièrement refait : "Tout a été remis en l'état. Cela a été un travail titanesque. Le rez-de-chaussée était entièrement ravagé. Il y avait même un trou au plafond. Le premier étage a été lourdement touché également", se souvient Lionel Estavoyer, conservateur et historien d'art. Les tableaux ont été restaurés et ont retrouvé leur place initiale.
L'odeur de la peinture fraîche n'est plus là. L'intérieur a été inauguré en mai 2019. Seuls des travaux sur la toiture persistent. "Mais, il s'agit d'un chantier qui n'est qu'une conséquence indirecte de l'incendie. Le toit était déjà en mauvais état avant la catastrophe", précise Lionel Estavoyer.
Un nouveau chantier doit rendre son lustre d'antan à l'Hôtel de Ville. Il s'agit de la fontaine située à droite de l'entrée. Celle-ci devrait revenir à son état de l'an 1830, dès la fin de cet été. Des travaux permis grâce à des documents retrouvés chez un antiquaire.
Des traces dans l'histoire de Besançon
Cinq ans après les faits, l'expert de l'histoire de Besançon se réjouit de ce qu'est redevenu l'Hôtel de Ville :
Cela fait toujours peur de voir un bâtiment classé s'embraser de cette manière. Voir des flammes gigantesques s'échapper des fenêtres... Puis, on s'imagine la perte de tout ce qui se trouve à l'intérieur. Une perte désastreuse. Je repense aussi au courage de cette dame quand le coupable lui a demandé de quitter les lieux avant de jeter ses cocktails molotov. Elle a été particulièrement affectée. Elle n'est plus dans la région aujourd'hui.
L'incendie de l'Hôtel de Ville est le troisième désastre de ce genre à avoir touché un monument de la ville. En 1958, le théâtre Ledoux, situé en centre-ville, a été ravagé par un incendie qui n'a épargné que la façade... et deux fauteuils (désormais présentés à l'Hôtel de Ville, ndlr).
Plus récemment, un incendie lié à un problème de chauffage électrique avait en partie détruit la tour de la Pelote, située quai de Strasbourg.