Le jeune collectif Nous Toutes 25 a réalisé un collage de rue dans le quartier Battant, pour rendre hommage aux victimes de féminicides en France, depuis le début de l'année 2022. Explications.
Un collage marquant a pris place sur les murs du quartier Battant à Besançon dans la nuit de vendredi 27 à samedi 28 mai. On peut y lire les prénoms, mais aussi l'âge des 54 victimes de féminicides en France depuis le début de l'année. Ce collage est l'oeuvre du nouveau collectif féministe Nous Toutes 25 créé le 1er mai, émanation du collectif national #NousToutes.
Habituées aux messages sur les murs de la cité comtoise, cette fois-ci, les bénévoles ont choisi comme dans d'autres grandes villes de France de redonner aux victimes leur identité afin de permettre aux passants de mieux s'identifier. La dernière femme tuée par son conjoint est Sylvie, 60 ans. Il lui a tiré dessus avec son fusil, avant de se suicider.
"Marquer l'esprit des passants"
"On s‘est dit que c’était un peu plus impactant de dédier une feuille par victimes, avec leurs âges. D’autres grosses villes l’avaient déjà fait au sein de collectifs féministes. Le but c’est de marquer l'esprit des passants" nous explique Mélina, du collectif Nous Toutes 25. Elle fait partie du groupe de quatre femmes à avoir œuvré de nuit, pour recouvrir ce mur situé à un endroit stratégique en centre-ville de Besançon.
"On avait déjà collé avant à cet endroit. C'est un emplacement qu'on a choisi car il offre une bonne visibilité. Beaucoup de gens rejoignent le centre-ville depuis la gare par cette rue" détaille la presque trentenaire.
Elle précise également que c'est un endroit tranquille avec peu de passage la nuit, une nécessité pour mener à bien cette pratique qui reste illégale.
Ce qu’on risque ? Tout dépend du mur sur lequel on colle. Si c’est un mur de la Ville, la Ville peut se retourner contre nous et si c’est un mur de propriété privée, on risque une amende.
Mélina, collectif Nous Toutes 25
Les forces de l’ordre ont déjà surpris les colleuses nocturnes mais ont contrôlé les identités de manière très cordiale. "Ils nous demandent d’arrêter mais on a jamais eu de problème. Il n'y a pas de méchanceté, ils font juste leur boulot" conclut Mélina.