Après avoir déclaré que le manifestant matraqué samedi lors d'une manifestation de gilets jaunes à Besançon était jugé menaçant, le préfet du Doubs a expliqué avoir saisi l'IGPN, police des polices, pour faire la lumière sur cet événement. Interview.
Dimanche, Joël Mathurin, préfet du Doubs, était apparu virulent sur l'antenne de France 3 Franche-Comté, à la suite de la diffusion d'une vidéo montrant un policier matraquant violemment au visage un gilet jaune.
Le préfet du Doubs justifiait alors, sueur au front, l'usage de la violence par le policier à l'encontre d'un manifestant jugé "menaçant". Quelques heures plus tard, un communiqué de presse de la préfecture annonçait l'ouverture d'une enquête IGPN après la diffusion d'une vidéo par Média25, dans son intégralité et par les explications détaillées d'Emma Audrey, journaliste indépendante à l'origine de ces images.
Ce mardi 2 avril, une lettre ouverte de quatre syndicats au préfet du Doubs a été envoyée aux médias, dénonçant un palier inadmissible franchi dans la violence. Le préfet du Doubs a accepté une nouvelle interview et s'est justifié après ce volte-face. Pas de mea-culpa du préfet qui déporte la responsabilité et souhaite clairement faire baisser la pression. Sa première version était basée sur les rapports de ses services, selon ses dires.
Écoutez Joël Mathurin, préfet du Doubs au micro de Jérémy Chevreuil, Jean-Stéphane Maurice et Rémy Bolard :
Le gilet jaune frappé au visage par un policier a décidé de porter plainte. Une enquête administrative de l'IGPN est en cours. Une seconde, judiciaire, devrait donc être ouverte.