Dans une conférence de presse, le procureur de la République de Besançon a annoncé ce mardi 12 septembre qu'un jeune homme de 17 ans a été mis en examen pour incendie volontaire. Il aurait cherché à se venger de la disparition de sa jeune sœur. Elle avait finalement fugué.
C'est un incendie qui avait fait parler. Il faut dire qu'il était intervenu dans des circonstances troublantes. Le mercredi 23 août dernier, un appartement situé au deuxième étage d'un immeuble rue de la Pelouse, à Besançon, avait pris feu alors qu'il s'agissait du dernier lieu où une adolescente de 12 ans avait été aperçue avant sa disparition, deux jours plus tôt. Ce mardi 12 septembre, dans une conférence de presse, le procureur de la République Etienne Manteaux a annoncé qu'un jeune homme de 17 ans avait été mis en examen pour incendie volontaire : il s'agit de l'un des frères de la jeune disparue, depuis retrouvée.
L'incendie n'a heureusement pas fait de victime, même si Etienne Manteaux a tenu à préciser qu'il "aurait pu avoir des conséquences dramatiques".
La disparition était finalement une fugue
Pour rappel, la jeune S. était portée disparue depuis le lundi 21 août au soir. Elle s'était géolocalisée sur Snaphat non loin de l'appartement de la rue de la Pelouse, et avait été aperçue par des voisins en train de discuter avec l'une de ses amies d'origine kosovarde, occupante avec sa famille de cet appartement.
Après avoir signalé la disparition de S. aux services de police, le mardi 22 août, sa famille s'était rendue sur place. La famille vivant rue de la Pelouse avait indiqué aux services de police avoir effectivement vu S. le lundi soir, mais qu'elle était repartie en bus dans la soirée.
"Les membres de sa famille se sont convaincus par ex-mêmes du fait que cette famille [d'origine kosovarde ndlr.] était de près ou de loin impliquée dans ce qu'ils imaginaient être un enlèvement" a déclaré le procureur de la République. Une conviction qui a mené à l'incendie de l'appartement rue de la Pelouse le mercredi 23 août, selon le procureur.
S. a été retrouvée dans la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 août en Essonne. "Elle a quitté le domicile familial parce qu’elle avait rencontré un jeune via TikTok qui lui avait donné rendez-vous dans l'Essonne" a expliqué le procureur, ajoutant qu'elle s'y était rendue en train par ses propres moyens.
Un incendie criminel, un frère ainé mis en examen
Dans la nuit du mardi au mercredi, rue de la Pelouse, "il y a eu du bruit dans la nuit dans cet appartement et vers deux heures du matin, une fouille de l’appartement a été effectuée" a raconté Etienne Manteaux, "et un témoin a formellement entendu 'ils l’ont kidnappée, on va revenir foutre le feu'."
Selon l'expert incendie, le feu, d'origine criminelle, aurait pris entre 9h15 et 10h le mercredi matin. Les données téléphoniques du frère ainé de S. l'incrimineraient : "son téléphone bornait à 2h du matin rue de la pelouse et entre 9h41 et 10h, à une horaire compatible avec l'incendie". D'autres éléments comme des déclarations sur les réseaux sociaux, qui avaient d'ailleurs poussé la famille d'origine kosovarde à quitter temporairement son domicile, pointeraient dans sa direction, selon le parquet.
Le mardi 5 septembre, le jeune homme a été interpellé par les forces de l'ordre. Une interpellation complexe, puisque l'adolescent, selon la police, conduisant sans casque un scooter sans immatriculation et aurait fui, puis résisté à l'interpellation.
"Il a admis être allé dans l'appartement chercher sa sœur, mais il conteste formellement avoir mis le feu volontairement à l'appartement", a déclaré le procureur de la République. Il a été placé en détention provisoire et sera jugé le 26 septembre prochain.