"Interdire les pesticides à 5 ou 10 mètres des habitations, c'est une mascarade" estime le mouvement des coquelicots

Le projet du gouvernement d'interdire les pesticides sur une distance minimale des habitations est loin de satisfaire le mouvement de l'appel des coquelicots qui souhaite une interdiction totale. Emmanuelle Mercier, porte parole du mouvement à Besançon estime que ces annonces ne règleront rien. 

Comme bon nombre de défenseurs de l'environnement, Emmanuelle Mercier n'est pas convaincue par l'annonce du gouvernement. 

Ce dernier veut fixer à 5 ou 10 mètres, selon les cultures, la distance minimale entre les habitations et les zones d'épandage de pesticides. Le gouvernement va soumettre à la consultation dès ce lundi 9 septembre son projet de décret. Le gouvernement indique être parti des recommandations scientifiques de l'Agence nationale de sécurité sanitaire" (Anses).

La distance minimale à respecter proposée est de 10 mètres pour les "substances les plus dangereuses". Pour les autres produits, elle sera de 5 mètres pour les cultures dites basses, comme les céréales et de 10 mètres pour les cultures hautes, telles que les vignes.



Il y a le glyphosate à interdire, mais aussi d'autres produits


"5 ou 10 mètres, cela ne sert à rien. C'est la distance qu'ils osent imposer à la FNSEA pour ne pas réduire les terres agricoles. Cela ne règlera rien, les pesticides c'est volatile. Pour Emmanuelle Mercier, cette annonce du gouvernement est juste une décision en réaction aux multiples arrêtés pris cet été par les maires pour interdire les pesticides sur leurs communes comme à Langouet en Ille-et-Vilaine, ou Boussières, Devecey, Audincourt dans le Doubs.

La militante pour une agriculture sans intrants, reconnaît une seule avancée : "L'unique avancée c'est que le gouvernement reconnaît que le glyphosate est dangereux. Mais il n'y pas que le glyphosate, il y a d'autres produits" ajoute-t-elle.

Concernant cette interdiction des pesticides sur une bande autour des habitations, la porte-parole du mouvement des coquelicots s'interroge : "On est dans un paradoxe. Que ces mesures annoncées mobilisent et démobilisent. Cela sensibilise sur la dangerosité des pesticides. Mais la crainte est que les gens pensent que le problème est pris en main et donc réglé" explique la militante bisontine des coquelicots. 

À ce jour, la pétition du mouvement des coquelicots pour l'interdiction des produits de synthèse a récolté plus de 800.000 signatures. 


 

Au niveau national, le mouvement "Nous voulons des coquelicots" s'indigne de la consultation lancée ce jour. "Cette consultation publique est une farce, car le résultat en est d’ores et déjà annoncé : à partir de 2020, il faudra respecter une distance de 5 à 10 mètres entre les traitements chimiques et les habitations. Une telle décision est une insulte à la science et à notre santé, car les pesticides ne respectent pas les décrets. Ils voyagent sur des kilomètres, rejoignent les cours d’eau, montent dans l’air et les nuages, atteignent facilement le cœur des villes et jusqu’aux fœtus. Ils saturent l’air et polluent les pluies. Le lobby des pesticides vient de montrer une nouvelle fois sa puissance. La seule solution scientifiquement fondée, comme le réclame le mouvement des Coquelicots depuis un an : la fin de tous les pesticides de synthèse" indique un communiqué du mouvement anti-pesticides.

Le mouvement dit ne plus avoir confiance en l'ANSES, l'agence sanitaire française. "L’affaire des SDHI – une nouvelle classe de fongicides toxiques pour la santé – montre qu’elle a partie liée avec l’industrie des pesticides. Car malgré des alertes lancées par des scientifiques indépendants, elle laisse ce redoutable poison être épandu dans toute la France. Cette agence, celle-là même qui donne les autorisations de mise sur le marché de ces poisons peut-elle sérieusement nous protéger contre ses propres décisions ? Cela ne peut plus durer" s'interroge le mouvement des coquelicots qui se réunit chaque semaine dans différentes grandes villes de France.

Le journaliste Fabrice Nicolino, cofondateur du mouvement "Nous voulons des coquelicots" sortira un livre le 12 septembre sur le scandale selon lui de ce fongicide.

 



Une nouvelle campagne des pisseurs de glyphosate annoncée à Besançon


Dans le Doubs, 50 plaintes ont été déposées le 7 juin au tribunal de Besançon par des "pisseurs volontaires". Ces hommes et femmes ont fait analyser leurs urines et ont découvert des taux de glyphosate supérieurs aux normes autorisées.
Alors que la norme dans l'eau potable est de 0.1ng/ml, (il n'existe aucune norme urinaire), les prélèvements effectués au printemps à Besançon ont donné les résultats suivants : 

- Moyenne de l'ensemble : 0,99 ng/ml.
- Taux le plus faible : 0,50 ng/ml
- Taux le plus élevé : 3,11 ng/ml 

110 personnes avaient donné leurs urines pour cette campagne. La mobilisation va continuer explique Emmanuelle Mercier. Une nouvelle campagne de pisseurs volontaires est prévue mi-novembre à Besançon. 100 pisseurs sont recherchés. Ils peuvent se faire connaître par mail à l'adresse suivante : campagne.glyphosate(@)gmail.com 


 
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