Un rassemblement avait lieu ce mercredi 7 avril à Besançon, dans le cadre de la Journée mondiale de la Santé. Le mot d'ordre ? Réclamer aux laboratoires pharmaceutiques la libéralisation des brevets vaccinaux Covid-19 afin d'éviter un "bis repetita". Détails.
L'appel avait été lancé par SUD Santé CHRU 25, ce mercredi 7 avril, sur l'Esplanade des droits de l'homme à Besançon. Le syndicat souhaitait sensibiliser à la question de la libéralisation des brevets vaccinaux Covid-19, alors que la pandémie bat son plein et que la France est entrée dans un troisième confinement.
La production de vaccins n'est actuellement pas suffisante. L'attente est encore trop importante pour accéder aux précieuses doses. Plusieurs voix se sont d'ailleurs élevées ces dernières semaines en faveur de la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19.
"On a une restriction des vaccins. Si on vaccine d'un côté et non de l'autre, on potentialise le fait que des variants apparaissent et annulent l'effet de la vaccination. On continuerait sans cesse à porter des masques, à être isolés, et on en a ras le bol, et les soignants à l'hôpital aussi. On n'en peut plus" nous a confié Marc Paulin, infirmier en pneumologie au CHU de Besançon et représentant syndical SUD Santé ce mercredi.
Ce dernier dénonce l'avidité des laboratoires pharmaceutiques, qui "engrangent des sommes astronomiques". "Ont-ils une vision de santé publique ? Est-ce que ce Covid-19 ne profite pas aux laboratoires ? N'ont-ils pas envie de toucher de l'argent principalement ?" s'interroge-t-il.
"Au bord d'un échec moral catastrophique"
Une tribune publiée sur Liberation.fr, signée par un collectif de personnalités de la gauche nationale et internationale (voir les signataires) va également dans ce sens.
De plus, le chef de l'Organisation Mondiale de la Santé a multiplié les appels aux pays riches pour plus de solidarité envers les pays pauvres. Pour l'OMS, l'accès équitable aux vaccins contre le Covid-19 est l'unique moyen d'atténuer la pandémie.
"En janvier, j'ai déclaré que le monde était au bord d'un échec moral catastrophique si des mesures urgentes n'étaient pas prises pour assurer une distribution équitable des vaccins anti-Covid. Nous avons les moyens d'éviter cet échec, mais il est choquant de constater à quel point peu de choses ont été faites pour l'éviter" a également déclaré le 22 mars, Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l'Organisation Mondiale de la Santé.
Les pays les plus pauvres se demandent si les pays riches pensent vraiment ce qu'ils disent quand ils parlent de solidarité. La distribution inéquitable des vaccins n'est pas seulement un outrage moral. Elle est également autodestructrice sur le plan économique et épidémiologique.
Fin mars, 36 pays attendaient encore des doses de vaccins pour commencer à vacciner leurs soignants et leurs personnes âgées.
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