La mort du jeune ressortissant algérien le 24 juillet à Besançon (Doubs) avait semé l’émoi, conduisant à une marche blanche pour "la vérité". L’enquête est toujours en cours, l’inhumation du jeune homme va enfin avoir lieu.
L’avocat de Seif Boularzeg, Me Arié Alimi confirme. La famille a pu récupérer le corps du défunt. Une prière pour Seif aura lieu ce mercredi 12 octobre à la mosquée Souna à Besançon, avant le rapatriement en Algérie où les obsèques du jeune seront célébrées le 14 octobre indique la page facebook Justice pour Seif.
Des investigations avaient été demandées par la famille de la victime, retardant l'inhumation. Etienne Manteaux, procureur de la République nous explique que "l'expert médecin légiste a été désigné par le juge d'instruction en charge de l'instruction en recherche des causes de la mort de Seif Boulazreg. Il n'a pas estimé utile de procéder à une nouvelle autopsie, des lors qu'à la lecture du rapport des premiers légistes, il a considère que tout ce qui était utile à la manifestation de la vérité a été fait. Dans ces conditions, la famille de Seif Boulazreg a accepté de récupérer le corps de leur fils".
L'expert s'est rendu sur les lieux de la découverte du corps et va réinterpréter tous les éléments du dossier puis rendra son rapport au juge d'instruction, précise le parquet.
Une chute sous les contreforts de la Citadelle
Seif Boulazreg, ressortissant algérien de 29 ans, est mort en juillet, son corps a été retrouvé au milieu de la nuit au pied des contreforts de la Citadelle. D'après l'enquête, le jeune est décédé des suites "d'une chute", après avoir été poursuivi par le gérant, un ancien policier, et des employés de la discothèque le QG, qui lui reprochaient la dégradation d'une caméra de surveillance. Ils venaient de lui refuser l'accès à l'établissement jugeant son état d'excitation inapproprié. Une course poursuite a été lancée. En pleine nuit, le jeune a trouvé refuge au niveau du faubourg Tarragnoz vers 3h40 du matin. Au moment du drame, la famille et son conseil, Arié Alimi, estimaient impossible que le corps du jeune homme ait pu être si abîmé en tombant d'un mur de plus de 4 mètres.
Selon le parquet, au vu des enregistrements vidéo et audio, la thèse de l’accident est privilégiée. "Par rapport à cette chronologie, objectivée par cette bande-vidéo, il n'y a nulle place pour des coups qui auraient été donnés, explique Etienne Manteaux. Seif Boulazreg n'est ni frappé devant la discothèque, ni gazé. On n'entend pas du tout de hurlement de la part du gérant qui est en ligne avec l'opérateur du Centre d'information et de commandement" a précisé le Procureur.
Les analyses toxicologiques ont révélé que le taux d'alcoolémie de Seif Boulazreg à ce moment-là était de 2g/litre de sang et qu'il avait également consommé de la cocaïne et du cannabis "générant une altération du comportement".
Un tragique accident selon les éléments de l'enquête
Lors d’une conférence de presse, le 1er septembre, le procureur de la République a annoncé l’ouverture d’une instruction judiciaire en "recherche des causes de la mort". Celle ci a permis à la famille du défunt d'accéder au dossier. Etienne Manteaux estime que tous les éléments d'enquête dessinent un tragique accident.