Ce n'est pas la première fois, mais, il y a quelques jours encore, le trident de Neptune a été volé. Cette statue-fontaine du XVIe siècle située à Besançon (Doubs) se fait vandaliser régulièrement.
C’est la plus ancienne fontaine-statue de Besançon : Claude Lullier, né à Gray en Haute-Saône en 1510, a conçu et construit ce monument en 1564. Il se situe au 88 de la Grande Rue, juste à côté du couvent des Carmes. Il représente Neptune, le dieu romain de la mer, chevauchant un dauphin.
Une oeuvre originelle
Contrairement à d’autres fontaines, qui sont des copies, ce Neptune est l’original. Et se fait souvent vandaliser, au grand dam des passants, Bisontins ou non, qui regrettent ce manque d’éducation, de culture ou tout simplement de civisme.
Aline Chassagne, adjointe à la culture et au patrimoine de la ville de Besançon, déplore ce nouvel acte de vandalisme : "C’est un bijou historique, un trésor collectif. Cette œuvre a été conçue pour être dans l’espace public. C’est un symbole de l’eau, de l’eau offerte à la population. "
Devant le Neptune sans trident, Marie-Laure Bassi, directrice du patrimoine de Besançon ne cache pas sa déception : "Cette statue, c’est un témoin de notre histoire. C’est important de garder des choses en place qui permettent d’apporter ce cachet au centre-ville. Il faut absolument faire de la pédagogie, pour respecter le patrimoine qui fait toute notre identité, l’identité de la ville. C’est dommage de l’endommager, d’autant que cela entraîne des coûts pour les concitoyens."
Quelles solutions ? Le déplacer ?
Le bras de Neptune a déjà fait l’objet d’une restauration, en plâtre, en 2011 suite à une dégradation. Le trident a déjà disparu plusieurs fois. Il venait d’être remis en place. La question se pose de la sécurité de cette fontaine du XVIe siècle.
Faut-il remplacer le trident, encore une fois ? Comment protéger la statue ? En la déplaçant ? Pour le moment, ni l’adjointe ni la directrice du patrimoine n’ont de réponse à ce dilemme.
Si la ville est propriétaire de l’œuvre, la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) a son mot à dire. En effet, la fontaine a été classée « Monument historique » en 1922, il y a un peu plus d’un siècle.
Des discussions vont avoir lieu dans les prochains jours entre Besançon et les services de l’État pour essayer de répondre à ces questions.
En attendant, les images prises par la caméra de vidéo-surveillance, située juste à côté de la fontaine, vont être analysées. Une enquête de police est en cours pour tenter d’identifier et appréhender les vandales sont repartis avec le trident du Neptune.