Des aménagements pour un "cheminement apaisé autour des écoles" ont été réalisés cet été à Besançon. Découvrez ces différents dispositifs, réalisés pour améliorer la sécurité autour des établissements scolaires, mais aussi pensés comme des mesures sociales et écologiques.
Depuis quelques jours, certains d'entre vous l'auront peut-être remarqué. Si vous prenez la voiture à Besançon (Doubs) et que vous roulez à proximité des écoles Fontaine Écu, Fourrier, Boichard, Artois et Camus, vous avez sans doute aperçu sur le bitume des ronds colorés (rouges, jaunes, verts, bleus) plus ou moins grands.
Pas de panique, ce n'est pas l'œuvre d'un graffeur anonyme, mais bien une réalisation de la municipalité. Ces pastilles de couleur font en effet partie du dispositif "école apaisée", porté par la ville de Besançon. "Il s'agit de pastilles qu'on colle sur la route, pour symboliser la présence des écoles" explique Benoît Cypriani, adjoint à la tranquillité publique à la mairie de Besançon. "Avant, on avait des mâts en forme de crayon, ou alors des petits bonhommes en plastique qui faisaient la taille d'enfants. Ça ne marchait pas. On a souhaité faire quelque chose de différent".
Lorsqu'on conduit, on regarde la route. Le conducteur fait attention à ce qu'il y a sur le bitume, et peut-être moins à ce qu'il y a autour. Avec ces couleurs vives, l'automobiliste sera de suite interpellé, et réduira sa vitesse.
Benoît Cypriani,adjoint à la tranquillité publique à la mairie de Besançon
Ces pastilles sont disposées autour des passages piétons présents devant les écoles. "Elles commencent 50m avant le passage, et la taille des ronds est croissante à l'approche de l'école" continue Benoît Cypriani. "Et inversement une fois passé le passage piéton". Commencé il y a plusieurs jours, le collage de ces ronds colorés devrait s'achever d'ici à la fin de semaine. Avec un objectif : tout doit être prêt pour la rentrée.
Autre aménagement, l'installation d'une borne escamotable, courant août, devant l'école Chaprais, rue Baille. Avec un but drastique : "bloquer la circulation aux heures d'entrée et de sortie des élèves sur les créneaux de 30 minutes" indique la ville. "C'était une demande directe des parents" reprend Benoît Cypriani. "Mais aussi des enseignants".
Devant cette école, les gens étaient à la queue leu leu, stationnaient n'importe comment et déposaient leurs enfants en vitesse. Les professeurs regrettaient que les parents ne prennent pas quelques minutes pour parler avec eux au portail. Un bon nombre voulaient repenser cette relation "enseignant-parent d'élèves".
Benoît Cypriani,adjoint à la tranquillité publique à la mairie de Besançon
Ces mesures font donc également dans le social. Y compris intra-familial. "En coupant la circulation, les parents seront obligés de se garer plus loin puis de marcher avec leurs enfants jusqu'à l'école" sourit l'adjoint à la tranquillité publique. "Il faut un vrai accompagnement. On ne largue pas son enfant comme un paquet, on prend ces quelques minutes pour lui parler, au début et à la fin de journée". De plus, avec un temps de voiture réduit, "la mesure est aussi écologique".
Des aménagements prévus dans les prochains mois
La municipalité a aussi rallongé la durée du feu rouge devant l'école Vauthier, rue Mirebeau, toujours à la demande des parents. Même décision au carrefour des rues Velotte et Echenoz, près des écoles Fertet et Velotte. Enfin, des ralentisseurs avaient déjà été installés il y a quelques mois devant l'école de la Butte et celle de la Rivotte.
Et la suite ? "Ces aménagements se poursuivront tout au long du mandat" précise Benoît Cypriani. "On va installer une autre borne devant l'école Jules Ferry, c'est sûr. Le dispositif de pastilles, lui, va être évalué en conseils d'école. Le problème, c'est que les architectes des bâtiments de France s'opposent à ce que l'on mette ça en place à l'intérieur de la Boucle bisontine".
Ces aménagements ne se font bien évidemment pas sans coûts. Pour information, l'installation d'une borne escamotable se chiffre autour des 15.000 euros. Pour poser un ensemble de pastilles de couleurs devant une école, comptez 2.000 euros.