Avec le pic de chaleur de cette fin de juillet, les vaches des agriculteurs souffrent. Côté réserves de fourrage, cet été ne s'annonce pas catastrophique.
Deux ans après la sécheresse de 2018, les agriculteurs du Doubs ne sont pas trop inquiets alors que la sécheresse frappe le département et une soixantaine d'autres en France.
Les vaches ne sortent plus que la nuit
A Pelousey, Matthieu Baulieu qui a 75 vaches laitières en agriculture conventionnelle, a commencé à puiser dans ses réserves de fourrage pour nourrir ses bêtes. "Il n'y a plus d'herbe dans les prés, on compense avec la ration prévue cet hiver pour que les vaches maintiennent une bonne production de lait" explique l'agriculteur. Il espère des pluies pour compenser et refaire un peu ses stocks, afin de ne pas avoir à racheter de fourrage pour l'hiver prochain.
Dans son étable, depuis une quinzaine de jours, les montbéliardes ne sortent plus en pleine journée. Il fait trop chaud. "A partir de 25 degrés, les vaches ont du mal à supporter la chaleur. Aujourd'hui, elles restent dans le bâtiment et la nuit, elles sortent manger le peu d'herbe qu'il reste" ajoute l'éleveur.
Les températures caniculaires auront des conséquences aussi sur la fertilité des vaches. "On aura un impact cet automne sur la reproduction, avec ces températures, les chaleurs des vaches sont moins visibles, les vaches moins fertiles" explique le jeune agriculteur du Doubs.
Dans les champs, les épis de maïs ont besoin d'eau
Côté culture, à l'heure actuelle, les maïs auraient bien besoin de pluie. La pousse a été très bonne au printemps. "Ce qu'il faudrait aujourd'hui, c'est de l'eau pour que le grain puisse bien se remplir et aller comme il faut jusqu'à maturité" explique Matthieu Beaulieu. Le grain fait la valeur de l'ensilage. "On est inquiet, si on a pas un orage ou de la pluie rapidement" ajoute-t-il.
Avec la sécheresse, les agriculteurs ont appris à planter autrement
Depuis la sécheresse de 2018, les agriculteurs du Doubs ont appris à se préparer à de nouvelles périodes sèches. Stéphane Sauce, responsable céréales à la FDSEA du Doubs vante le mérite des mélanges à base de luzerne, la luzerne pousse par tous les temps. "On essaie de trouver de nouvelles méthodes pour travailler différemment, des périodes chaudes, on sait qu'on en aura encore" dit-il.
Pour l'instant, l'agriculteur ne semble pas trop inquiet pour cet été 2020. "On commence à avoir moins de fourrage qui pousse, mais le plus gros des récoltes, 80 à 90% des moissons a été fait" explique-t-il. "C'est une année à peu près bonne, ce qui nous inquiète, c'est ce qu'on va pouvoir réimplanter après cette période de sécheresse" confie-t-il. Un épisode de sécheresse qui peut être passager ou durer plusieurs semaines.
Selon Stéphane Sauce, dans le Doubs, en cette fin juillet, peu d'agriculteurs ont signalé qu'ils allaient avoir des difficultés à nourrir leurs bêtes.
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7 départements de Bourgogne- Franche-Comté en alerte sécheresse
Après la Saône-et-Loire, la Côte-d'Or, l'Yonne, le Doubs et la Haute-Saône, le Territoire de Belfort, le Jura est le septième des huit départements de la région à prendre, jeudi 30 juillet, des mesures de restriction d'eau en raison de la sécheresse. L'ensemble de ces départements souffre des températures élevées et de "faibles épisodes de pluie" qui entrainent la baisse du niveau des cours d'eau et l'assèchement des sols, selon leurs préfectures.
Particulièrement touchés par la sécheresse, plusieurs secteurs de Saône-et-Loire et de Côte-d'Or ont été déclarés en situation de "crise" par leur préfectures respectives. Seuls les usages domestiques sont ainsi autorisés dans ces secteurs, notamment ceux prioritaires répondant à la santé, la salubrité publique, la sécurité civile et l'alimentation en eau potable de la population."La sécheresse perdure sur l'ensemble du département, avec une dégradation notamment dans le Morvan", a indiqué vendredi dans un communiqué la préfecture de Saône-et-Loire.
Depuis le début de l'année, "il manque l'équivalent d'un mois de pluie" sur l'ouest de la Haute-Saône, précise la préfecture qui a pris lundi un arrêt de restriction d'eau "pour préserver nos ressources en eau et prévenir toute pénurie", alors que "les prévisions météo annoncent des conditions anticycloniques avec des températures supérieures aux normales pouvant dépasser les 30 degrés en plaine"
Météo-France prévoit des températures très chaudes ces prochains jours. Le mercure atteindra les 35 dégrés au plus fort ce jeudi 30 et vendredi 31 juillet. On sera encore loin des records de température. Le mercure avait atteint 40,3 degrés à Besançon le 28 juillet 1921.
Nouveau pic de très forte #chaleur en fin de semaine, plus intense que lundi : début de l'épisode jeudi, extension vendredi avant rafraîchissement avec dégradation orageuse attendu par l'ouest le week-end.
— VigiMétéoFrance (@VigiMeteoFrance) July 28, 2020
Risque #canicule à surveiller localement dans le Centre-Est. pic.twitter.com/UADiE2fejH