18 jours consécutifs avec une température supérieure ou égale à 25.0° Celsius. Besançon dans le Doubs vient de voir s’établir un nouveau record de chaleur. Dans les paysages de Franche-Comté, la sécheresse commence à être visible. Elle s’explique par les températures élevées, l’absence de précipitations et un vent chaud continental asséchant les sols.
Les images sont impressionnantes. Dans une vidéo de quelques secondes publiée le 10 juin sur le réseau social Instagram, on observe le lit du Doubs, complètement asséché au niveau du défilé d'Entre-Roches entre Pontarlier et Morteau. C'est dans ce long canyon de 30 kilomètres que le Doubs disparaît en premier en cas de sécheresse. Des failles sont présentes dans le lit et à différents endroits, l’eau file donc directement dans le sous-sol. La caméra survole bien quelques flaques de temps à autre, mais celles-ci font peine à voir.
“Au niveau de Montbenoît et de La Longeville, il n’y a quasiment plus d’eau”, confirme une habitante de la commune de La Longeville dans le Doubs. En aval, à Villers-le-Lac, une webcam nous montre la rivière bien affaiblie. À Besançon, comme ailleurs dans le Doubs, difficile de ne pas remarquer la présence de vastes étendues de fleurs blanches sur la rivière Doubs, parties émergées d’une prolifération de renoncules aquatiques. Elles prolifèrent grâce à la chaleur et au faible débit d’eau.
Une série "record" à Besançon
La capitale comtoise voit également s’établir un nouveau record de chaleur : 18 jours consécutifs avec une température de plus de 25 degrés Celsius. “Une telle série (avant un mois de juillet) n’avait jamais été observée depuis l’implantation de la station météorologique [de Besançon] en 1885 (en 138 ans)” précise Ilyès Ghouil, fondateur du site Météo Franc-Comtoise.
Cette série pourrait atteindre 25 jours.
Ilyès Ghouil, fondateur du site Météo Franc-Comtoise
“L’ancien record date de juin 2003, où 15 jours à plus de 25,0 °C avaient été enregistrés par Météo France.”, affirme le jeune météorologue Ilyès Ghouil, soutenu par François Jobard, météorologue à Météo France. Un "record [qui, selon lui,] va être pulvérisé".
Une sécheresse multifactorielle, mais bien présente
"La chaleur n'est qu'un facteur de la sécheresse actuelle", détaille Ilyès Ghouil. Il cite ainsi le manque de précipitations dans le Pays de Montbéliard et le Territoire de Belfort - "on va arriver à 30 jours sans précipitation dans le secteur de Delle" - et un "vent continental sec qui a pour effet de dessécher les sols". Il ajoute "tant au niveau des températures que des précipitations, ça va encore continuer". Avec des pics des chaleurs que le jeune météorologue estime à "31 ou 32° C" dans les jours à venir.
Pourtant, au 12 juin, le département du Doubs ne fait pas l’objet d’un arrêté de limitation des usages de l’eau, comme c’est le cas en Haute-Saône, indique Propluvia. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) devrait rendre son rapport mensuel sur les niveaux des nappes phréatiques à la mi-juin.
Des risques d'incendies en Haute-Saône et Territoire de Belfort
En Bourgogne-Franche-Comté, la sécheresse entraine déjà un risque incendies dans les départements de Haute-Saône et du Territoire de Belfort. Ils sont placés ce 11 juin en vigilance jaune niveau modéré. Deux départements du Grand Est de la France sont, eux, en risque élevé d’incendies. Il s’agit de la Meurthe-et-Moselle et la Meuse.
En Franche-Comté, les pompiers ne sont pas trop inquiets pour l’instant. Ils sont prêts à intervenir. Ils rappellent la nécessité d’une vigilance de tous. 9 feux sur 10 sont d’origine humaine et principalement le fait d’une imprudence.