Deux étudiants sont convoqués devant le tribunal de Besançon ce vendredi 27 janvier. Ils ont avoué avoir vandalisé la statue de Victor Hugo en novembre dernier, en la peignant en blanc et en y affichant une pancarte raciste. Détails.
Le procès de deux étudiants bisontins d'extrême-droite doit s'ouvrir ce vendredi 27 janvier, devant le tribunal correctionnel de Besançon à 14h. Ces derniers ont avoué être les auteurs d'une dégradation raciste survenue sur la statue de Victor Hugo, oeuvre de l'artiste sénégalais Ousmane Sow, le 20 novembre dernier. Ils ont repeint en blanc le visage et les mains de la statue de l'écrivain le plus connu de France et ont affiché une pancarte où il était inscrit "White Power (pouvoir aux blancs)". Face aux enquêteurs, ils ont pourtant expliqué que cet acte n'avait pas de caractère raciste.
L'affaire avait fait grand bruit après une polémique nauséabonde, alimentée par des internautes, des élus politiques d'extrême-droite et relayée par la presse quotidienne régionale puis nationale.
Membres de la "Cocarde étudiante", un mouvement étudiant d'extrême-droite au moment des faits, les deux mis en cause en ont depuis été exclus. Le plus âgé des deux, Théo G., était d'ailleurs le responsable local de ce mouvement. Entre 2015 et 2021, il a également été adhérent du Rassemblement National.
Le délit avait été vanté sur la page Telegram "Ouest Casual", qui se fait le relais des actions de groupes néonazis et suprémacistes en Europe. "À l’initiative des nationalistes locaux, la statue de Victor Hugo dégradée par la mairie de Besançon (le visage du poète et écrivain avait été teint en marron) a été restaurée et arbore désormais une belle couleur blanche, bien française, bien bisontine, bien 19e siècle", pouvait-on lire sur une publication datée du 22 novembre.
Un appel à rassemblement devant le tribunal
La maire écologiste de Besançon, Anne Vignot, s'était dit "très inquiète des manifestations de ce type et des actes racistes sous des formes diverses et variées qui se multiplient un peu partout en France".
En amont du procès des deux étudiants francs-comtois, un appel à rassemblement a été lancé par un collectif antifasciste local baptisé "La Nuée". Le rendez-vous est donné à 13h30 devant le Palais de justice de Besançon.
Le collectif dénonce la multiplication d'actes racistes et fascistes, depuis quelques années dans la cité comtoise. Plusieurs croix gammées ont été retrouvées sur des murs du centre-ville, aux abords d'une autre statue d'Henriette de Cran, ainsi que sur une affiche électorale d'un candidat La France Insoumise aux législatives.
→ Lire notre enquête : Besançon : comment l’ultra-droite nationaliste réinvestit la capitale comtoise et le fait savoir
En août 2022, une quinzaine de militants d'extrême-droite avait bruyamment déambulé dans les rues du centre-ville de Besançon, entonnant des chants militaires allemands, collant des stickers identitaires et SS sur du mobilier urbain et faisant des saluts nazis dans les rues. Cette déambulation avait choqué bon nombre de Bisontines et Bisontins. "Il y a une culture néonazie qui s’installe et qu’il faut absolument combattre", avait déjà réagi Anne Vignot, appelant à des sanctions.