Statue de Victor Hugo vandalisée à Besançon : deux jeunes hommes placés en garde à vue

Deux hommes ont été placés en garde à vue, ce jeudi 24 novembre, dans le cadre de l'enquête sur les dégradations à la peinture blanche du visage de Victor Hugo, une oeuvre du sculpteur Sénégalais Ousmane Sow.

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Deux interpellations, deux jeunes Bisontins en garde à vue

Un jeune homme de 20 ans a été interpellé ce matin à 6h30 à Besançon, il est inconnu des services de police. Plus tard dans la matinée, à 11h30, un second jeune homme, âgé de 22 ans et lui aussi inconnu des services de police, a été également interpellé. Les deux hommes, des Bisontins sont placés en garde à vue pour dégradation de bien public à caractère racial, précise le parquet.

Lors de ces gardes à vue, les enquêteurs de la police nationale sont en train de vérifier si ces hommes ont des liens avec des mouvances d'extrême-droite dont on sait la présence active sur Besançon.   

Ces gardes à vue interviennent quatre jours après les faits qui ont été relayés bien au-delà de Besançon. Dans la nuit de dimanche à lundi 21 novembre, de la peinture blanche a été posée sur le visage de Victor Hugo, la sculpture d'Ousmane Sow qui était justement en rénovation. La nuit suivante, celle du lundi au mardi 22 novembre, la sculpture de "l'homme et l'enfant", installée aux Glacis, du même sculpteur, avait été elle aussi vandalisée sur le visage et ses mains avec de la peinture blanche. 

Pour les dégradations de ces deux sculptures,  la Ville de Besançon a déposé plainte. 

La sculpture de Victor Hugo qui venait juste d'être rénovée a conduit à une vive polémique lancée par des médias régionaux et nationaux et largement relayé par une partie de la classe politique, qui s'en sont pris à la couleur politique de la municipalité, trop verte selon eux, pour dénoncer la couleur du visage de Victor Hugo, trop sombre selon eux.

L'oeuvre originale d'Ousmane Sow montre une représentation de l'auteur des Misérables avec un visage couleur terre et non clair. Le patineur de la fonderie qui doit travailler sur une réplique en bronze s'est dit très affecté par la polémique, et estime que l'oeuvre est fidèle à son auteur.

Cette statue a été faite en Afrique, par un Africain, avec des terres d’Afrique donc il y a un ADN africain dans Victor Hugo fait par Ousmane Sow. C’est une vision de Victor Hugo faite par Ousmane, c’est une représentation de Victor Hugo, ce n’est pas Victor Hugo. Comme disait Magritte, ceci n’est pas une pipe, ceci n’est pas Victor Hugo, c’est une représentation de l’écrivain.

Carlos Alves Fereira, patineur en charge de la restauration de l'oeuvre

Non au racisme

Lors d'une conférence de presse organisée dans l'urgence mardi 22 novembre, la maire EELV Anne Vignot avait dénoncé “ce racisme vraiment profond exprimé à travers tout cela, ce rejet de l’écologie comme étant une politique qui serait radicale, et le fait que les gens absorbent de l’information sans jamais prendre le temps de l’analyser, de la comprendre, de voir qu’ils sont manipulés” .

La Ville a vivement condamné ces dégradations, demandant l’ouverture d'une enquête sur l'ultra droite bisontine pour incitation à la haine raciale. Mardi 22 novembre, Toufik-de-Planoise, journaliste à Radio Bip 25, dévoilait une photo des auteurs de la dégradation de la statue de Victor Hugo, posant avec une pancarte White Power, sur le réseau Télégram. Pour ce spécialiste de l'extrême-droite, il s'agit de néonazis actifs régulièrement sur Besançon.

Béatrice Soulé, agent artistique et veuve du sculpteur sénégalais a déploré ces actes à caractère raciste. "Cette polémique née autour de la statue de Victor Hugo, ce n’est pas un problème artistique, c’est politique” a-t-elle réagi interrogée par France 3 Franche-Comté. La ministre de la culture Rima Abdul Malak a condamné les faits survenus à Besançon dans un tweet.

Le procureur de Besançon Etienne Manteaux tiendra une conférence de presse vendredi 25 novembre en fin de matinée pour faire le point sur les avancées de l'enquête. 

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