Victimes d’abus sexuels au sein de l’Église : “l’ampleur des chiffres est phénoménale", la cellule d’écoute du diocèse de Besançon reste ouverte

Au lendemain de la publication du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’église, l'archevêque Monseigneur Jean-Luc Bouilleret souhaite que la ligne d’écoute mise en place reste active pour de possibles autres victimes qui souhaiteraient se faire connaître.

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“Une honte. J’ai été ébranlé, abasourdi par les chiffres. C’est un tremblement de terre, un tsunami pour l’Église” : invité mardi 5 octobre du 19/20 sur France 3 Franche-Comté, l'archevêque Monseigneur Jean-Luc Bouilleret s’est dit bouleversé par les révélations de la commission indépendante qui a enquêté sur les violences sexuelles au sein de l'Église catholique en France. Cette commission a estimé à 216.000 le nombre de mineurs victimes de prêtres, diacres et religieux depuis 1950. Ce nombre grimpe même à 330.000 si l'on ajoute les personnes agressées par des laïcs travaillant dans des institutions de l'Église (enseignants, surveillants, cadres de mouvements de jeunesse...).

Une vingtaine de prêtres soupçonnés d'abus sexuels dans le diocèse de Besançon

En Franche-Comté, l’Église n’a pas été épargnée par ce phénomène. “Le diocèse de Besançon est touché avec une quarantaine d’agressions extraites de nos archives. Cela concerne une vingtaine de prêtres, surtout dans les années 50-60, beaucoup moins après les années 90” précise Monseigneur Bouilleret. L’homme ne nie pas que les abus sexuels peuvent encore exister aujourd’hui. “Il nous faut être vigilant. C’est vrai qu’il y a quelques cas récents, mais pas très récents” dit-il. “Il nous faut être vigilant, car il peut arriver ces formes de fragilité ou de perversion du côté des prêtres” ajoute Jean-Luc Bouilleret. “Depuis mon arrivée, nous faisons des signalements aux procureurs, dès que nous avons un doute sur une situation” assure le responsable du diocèse de Besançon.

Une cellule d’écoute pour les victimes

La cellule d’écoute du diocèse de Besançon existe depuis 2016. ”Une équipe formée en a la charge... Notre porte leur reste ouverte pour un temps d’échanges, si elles en éprouvent le besoin. La cellule d’écoute reste en place ; elle est joignable par téléphone au 06 44 14 22 88 ou via le site internet du diocèse communique l'archevêché.

Les garçons représentent 80% des victimes

Le président de la Commission indépendante sur les abus dans l'Église (Ciase), Jean-Marc Sauvé a précisé que les garçons "représentent près de 80% des victimes, avec une très forte concentration entre 10 et 13 ans". Il a révélé une "estimation minimale" du nombre de prédateurs : "2.900 à 3.200" hommes - prêtres ou religieux - entre 1950 et 2020.

Un appel à “une réparation financière” des victimes

Jean-Marc Sauvé a appelé l'Église catholique à apporter une "réparation" financière à toutes les victimes de violences sexuelles en son sein, souhaitant que cette indemnisation ne soit pas considérée comme "un don" mais "un dû".

Les premières mesures de la Conférence des évêques de France et de la Corref seront annoncées en novembre.

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