VIDEO.Besançon : en mémoire du musicien Stéphane Metin, ses amis et des élus continuent son combat contre l’injustice subie par les intermittents en longue maladie

Des artistes et élus se mobilisent en soutien au musicien bisontin Stéphane Metin. Décédé d’un cancer le 18 août 2022, l’intermittent a été privé d'indemnités d’assurance maladie depuis avril dernier. Il s'est battu contre la maladie et pour faire reconnaître ses droits. Un concert de soutien est prévu à la Rodia le 11 septembre.

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Avec sa basse ou sa contrebasse, il a joué sur des milliers de scènes de France et de Navarre. Stéphane Metin était un musicien bisontin apprécié et reconnu. Compagnon de route d'Aldebert à ses débuts, il a enchaîné les concerts au sein de différents groupes : Krachta Valda ou encore Kalarash. Décédé d'un cancer jeudi 18 août 2022, il s'est battu durant de longs mois contre la maladie et contre une injustice administrative.

Longue maladie et indemnités journalières réduites, la double-peine 

L'épidémie de Covid-19 et ses restrictions ont mis un coup d'arrêt au monde de la culture, provoquant l’annulation de concerts et spectacles. Des milliers d'intermittents se sont retrouvés brutalement sans contrat. Décrétée par le gouvernement, l'année blanche leur a permis de continuer à toucher des indemnités. Mais ce "quoi qu'il en coûte" éclipse une faille juridique. Lorsque les artistes tombent malades, ils subissent une double peine. Comme ils n'ont pas pu travailler normalement pendant la pandémie, la CPAM réduit leurs indemnités.

C'est la douloureuse expérience que Stéphane Metin a vécu. En octobre 2021, on lui diagnostique un cancer. Il doit suspendre son activité artistique pour suivre un traitement et se retrouve en arrêt longue maladie. Les six premiers mois, il touchera des indemnités puis, la caisse d’assurance maladie les suspendra du jour en lendemain. Le musicien se retrouve alors sans revenu, sans un seul centime pour vivre. "C'était une période injuste" décrit l'un des ses amis musicien, Damien Currin.  

"Les parlementaires doivent se saisir du problème"

"Lorsqu'on est malade, on ne l'a pas souhaité c'est une double épreuve que les personnes vivent. Les parlementaires doivent se saisir de ce problème", s'indigne Aline Chassagne, maire adjointe de Besançon, en charge de la culture et de la communication. Dans un courrier adressé au député et vice-président des affaires sociales Pierre Dharréville, elle alerte sur ce vide-juridique et pointe du doigt une situation d'une "injustice profonde".

Comme elle, une cinquantaine de députés « La France Insoumise » ont pris la plume pour signer une tribune dans laquelle ils demandent au pourvoir exécutif de « réparer un oubli hautement préjudiciable dans les mesures prises pour les intermittents du spectacle […] afin de rétablir la justice et de permettre à ce que Stéphane Metin et tous les malades puissent vivre dignement ».

Pour l'aider à résoudre ses déboires administratifs, Stéphane Metin a fait appel au collectif les Matermittentes. Ces femmes artistes l’aident à construire un dossier de contestation pour faire valoir ses droits en s'appuyant sur un décret sorti en novembre 2021. Ce décret modifie un texte dans le code de la sécurité sociale pour prolonger les maintiens de droits en cas de reprise insuffisante d’activité. C’est une particularité qui concerne les personnes qui travaillent de manière discontinue comme les intermittents.

"Un problème de méconnaissance et de transmission d'informations"

« Or les CPAM ne sont pas forcément au courant des modifications qu’il y a dans le code de la sécurité sociale et notamment lorsqu’il s’agit de professions particulières comme les intermittents. Il y a un problème de méconnaissance et de transmissions des informations », déplore Amandine Thiriet du collectif Les Matermittentes. "Il est inadmissible que la sécurité sociale puisse abandonner du jour au lendemain des personnes qui luttent contre une maladie grave" s'insurge-t-elle.

Le combat entamé par Stéphane Metin pour faire reconnaître les droits des intermittents malades se poursuit. Avant sa disparition, il avait le projet d'organiser un concert pour faire la lumière sur cet imbroglio. En mémoire de l'artiste qu'il était et des combats qu'il menait, ses amis le feront pour lui. Une série de concerts auront lieu le 11 septembre à la Rodia à partir de 15h. Tous ses amis seront sur scène, il y aura Les Fées Minées avec la compagnie Badabulle, Krachta Valda, mais aussi Irradiates. A cette occasion, le public sera invité à faire un don à la famille de Stéphane Metin et à tous ces artistes oubliés.

Contactée, la CPAM n'a pas pu répondre à nos questions avant la publication de cet article.

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