VIDÉO. "C'est la folie tous les jours, ça m'épuise" : embouteillages monstres au carrefour et riverains à bout de nerfs à Besançon

40 à 50 000 véhicules empruntent chaque jour la Place du Maréchal Leclerc à Besançon (Doubs), quatre fois plus que sur l'autoroute. Les bouchons y sont devenus quotidiens et impressionnants comme le montre une vidéo filmée lundi 10 juin 2024. Les riverains disent leur ras-le-bol.

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Il a filmé la scène depuis le balcon de son appartement situé au 11ᵉ étage. D'abord le concert de klaxons et de sirènes. Et au pied de l'immeuble surtout, cet embouteillage impressionnant, avec des files de voitures, de camions et de bus à l'arrêt, s'allongeant sur des centaines de mètres dans toutes les directions.

C'était ce lundi 10 juin 2024 en fin d'après-midi Place du Maréchal Leclerc à Besançon (Doubs). Un scénario quotidien dans ce carrefour géant, à proximité du centre-ville. "C'est tous les jours aux heures de pointe, avoue le retraité. C'est le bruit qui est pénible, les gens râlent, ils s'impatientent, ils klaxonnent. Et les voitures de police, les ambulances ou les camions de pompiers se lancent dans le carrefour toutes sirènes hurlantes pour essayer de se frayer un passage."

durée de la vidéo : 00h01mn17s
Embouteillage monstre au carrefour de la Place du Maréchal Leclerc à Besançon ©DR

Ce septuagénaire qui a emménagé ici il y a trois ans, se retrouve lui-même régulièrement pris au piège quand il sort ou rentre chez lui en voiture. "La semaine dernière, j'ai mis 45 minutes pour revenir de la Place Flore, raconte-t-il. C'est la plaie. C'est la croix et la bannière quand je dois aller chercher mes petits-enfants à l'école qui est juste dans l'avenue de Montrapon à quelques centaines de mètres."

40 à 50 000 véhicules par jour

Entre 40 et 50 000 véhicules empruntent chaque jour ce croisement où convergent six axes importants de circulation, notamment l'avenue de la paix qui descend la gare Viotte, un peu plus haut, et l'avenue Edgar Faure qui conduit au quartier Battant et au centre-ville.

"C'est la folie tous les jours, ça m'épuise", ajoute un de ses voisins, en bas sur le parking. Lui vit depuis 10 ans maintenant au 5ᵉ étage de la grande tour qui domine la Boucle.

C'est devenu infernal. les gens ne respectent même plus les feux. Ils font du forcing à chaque fois et ça s'agglutine dans le rond-point.

Un résident du 1, Place du Maréchal Leclerc.

"C'est un point névralgique, mais c'est vrai que ça manque de civilité et de bon sens aux heures de pointe", confirme Xavier Rousset. Depuis son duplex aux 12ᵉ et 13ᵉ étages, il observe les comportements des automobilistes dans le giratoire. "Vous avez aussi les doubles bus qui s'engagent parfois à quatre en même temps et qui bloquent toutes les sorties". Nelly Galmiche se réjouit d'y échapper. "Comme je fais tout à pied, je ne suis pas trop dans les bouchons, sourit l'ancienne professeure d'économie à la retraite. Mais c'est insupportable, c'est vrai, tout le monde se plaint. Heureusement qu'on a la plus belle vue sur Besançon !"

"La zone à éviter en priorité à Besançon"

À la pharmacie, de l'autre côté de la place, on ne dit pas autre chose. "C'est simple, c'est la zone à éviter en priorité à Besançon, assure Thierry Donard à France 3 Franche-Comté. Le pharmacien en fait le constat tous les jours.

Les gens sont tellement pressés qu'ils ne s'arrêtent plus dans les commerces autour de la place, de peur de ne pas pouvoir se réinserer dans la file de circulation. La seule fois où le trafic est fluide, c'est quand tous les feux sont en panne !

Thierry Donard, pharmacien.

Installé dans son officine depuis 16 ans, il connaît bien la configuration des lieux. "C'est un goulot et la situation s'est aggravée avec tous les travaux périphériques".

Des chantiers tout alentour, comme celui de l'avenue Georges Clémenceau sur le réseau de chaleur, qui, selon Anne Vignot, expliquent ces embouteillages à répétition."La situation est tendue pour l'instant mais elle devrait s'améliorer dans quelques semaines", promet la maire EELV de Besançon.

Suite au brutal effondrement de la chaussée sur cette voie, "c'est surtout très compliqué depuis la fermeture de la rue de Vesoul", insiste Marie Zéhaf, vice-Présidente du Grand Besançon en charge des Transports, des Mobilités et du stationnement. Il y a peu de stockages et dès que les gens grillent les feux ou passent à l'orange, ça plante tout le secteur ! On a eu aussi des soucis avec les feux qui sont tous tombés en panne à plusieurs reprises comme ce lundi."

Et pourtant, en juin 2023, une panne de feux tricolores, suite à un violent orage, avait paradoxalement "fluidifié" la circulation au carrefour, rapporte l'Est-Républicain.

"Digne d'une attraction d'Eurodisney"

Du côté de l'opposition municipale, on pense le mal bien plus ancien, bien plus profond. "La place Leclerc, c'est digne d'une attraction d'Eurodisney, lance Ludovic Fagaut, conseiller municipal LR et vice-président du Conseil départemental du Doubs. Il y a 31 à 34 feux tricolores et on ne sait jamais où il faut aller !" Il remet en question l'aménagement même du carrefour.

"En fait, on a fait une place pour que les voitures n'y passent pas, regrette Ludovic Fagaut. C'est un vrai problème. Tout est fait à Besançon pour que les voitures n'y circulent pas. Cette municipalité a une idéologie anti-voiture qu'elle assume mais le principe de réalité, c'est que les gens ne peuvent pas faire autrement." Des critiques que l'opposant partage régulièrement sur ses réseaux sociaux, photos à l'appui.

Les riverains, eux, demandent simplement plus de policiers sur place pour réguler le trafic et éviter ces engorgements. "La police municipale a déjà été mobilisée, indique Marie Zéhaf. Mais ce n'est pas toujours facile pour elle d'être au giratoire. Quand tout est bloqué, il n'y a pas beaucoup de solutions". Des travaux de voirie prévus ces prochains mois vont être décalés. La période des vacances scolaires devrait aussi apaiser les choses. "Malheureusement, je crois qu'il va falloir prendre un peu son mal en patience", conclut Marie Zéhaf.

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