A l’appel de Stéphane Ravacley, boulanger de Besançon, les bénévoles ce dimanche 6 mars, au petit matin, pour rejoindre la frontière ukrainienne en Pologne. Chargés de près de 200 mètres cube de denrées alimentaires et de matériesl, une vingtaine de camions a pris la route avec quelques heures de retard.
Les lumières rouges égayent l’asphalte, et le petit matin à Besançon. Ce dimanche 6 mars à 2 heures, 21 camions s’élancent sur la route, remplis de matériel médical, de denrées alimentaires et de vêtements. Direction Przeworsk, en Pologne, à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne. Un convoi humanitaire à l’appel de Stéphane Ravacley.
Reportage d'Aline Bilinski et de Laurent Brocard. Montage d'Emmanuel Dubuis.
« C’est complètement fou »
Quelques minutes avant le départ, le boulanger de Besançon était très ému par cet élan de solidarité. La voix éraillée, il lance : « C’est la première fois que j’organise un convoi comme ça. Je n'aurais jamais imaginé tout ce qu’on aurait pu avoir. C’est complètement fou. » Sous les applaudissements des bénévoles, il part, contenant ses larmes.
Stéphane Ravacley est devenue une figure bisontine connue après sa grève de la faim, réalisée pour la régularisation de son apprenti menacé d'expulsion. Toujours imprégné par ses engagements pour les droits humains, il avait lancé l’idée d’un convoi humanitaire pour aider le peuple ukrainien fin février. Il avait confié, dans un article annonçant son opération, la nécessité d’agir face aux manques de l’Etat : « Si nous, simples quidams, ne faisons rien, les grands ne feront rien. »
Une effervescence
Plusieurs centaines de personnes ont ainsi travaillé sur ce projet, pour que le départ puisse se réaliser. Une cagnotte a même été lancée. Alors, ce samedi 5 mars sonnait comme un aboutissement. Une centaine de bénévoles s’est retrouvée dans un hangar, remplis de cartons. Dès l’aube, ils et elles préparaient les cargaisons pour la quarantaine de chauffeurs qui se relaieront pour conduire les 21 camions. Au total, près de 200 mètres cube de fourniture.
Le départ a finalement eu lieu avec trois heures de retard en raison de l’afflux de dons et des derniers préparatifs. Il fallait en effet que les autorisations et les attestations soient en règle. Jusqu’au bout, l’itinéraire en Pologne a été bouleversé : la ville de Przeworsk a été privilégiée à celle de Chlem. La destination initiale a été jugée comme risquée, étant trop proche de la Biélorussie.