C'est une première à Besançon. Des colis perdus ou non réclamés vont être vendus du 2 au 4 mai 2024 dans une galerie commerciale. Deux tonnes de paquets à acheter à l'aveugle et au kilo. Avis aux amateurs de surprises et aux chasseurs de bonnes affaires !
"C'est la première fois qu'on teste cette formule à Besançon", assure Solène Jourde. Mais la directrice de la galerie commerciale Chateaufarine sait déjà qu’il y aura "beaucoup, beaucoup de monde" au rendez-vous. Des colis non récupérés et non ouverts vont être mis en vente du 2 au 4 mai 2024 sur un stand éphémère, qui sera ouvert de 9h30 à 19h30 non-stop, "jusqu'à épuisement des stocks".
Ces colis "mystères", perdus ou non réclamés par leurs propriétaires, viennent d'Amazon ou Colissimo. Ils seront proposés à 30 euros le kilo et 3,50 euros les 100 grammes. Deux tonnes de paquets au total qu'il faudra acheter à l'aveugle, sans en connaître à l'avance ni le contenu ni la valeur, en espérant réaliser une bonne affaire. "C'est le jeu, c'est le principe de la loterie, explique Solène Jourde à France 3 Franche-Comté. Il y a l'effet surprise : soit on tombe sur un colis 'top', soit on tombe sur un objet qui ne vaut pas grand-chose."
Succès annoncé
Pas de grandes affiches à l'entrée du centre commercial, ni de grands placards publicitaires dans la presse locale pour annoncer l'événement. Ici, on compte surtout sur "le bouche à oreille" pour attirer les clients mais aussi pour "contrôler un peu l'affluence" et éviter la bousculade.
"À Chalon-sur-Saône, à la fin de l'année dernière, il y avait une immense queue", sourit Solène Jourde. Le 14 décembre dernier, juste avant noël, le magasin qui proposait quatre tonnes de colis perdus en Saône-et-Loire avait été littéralement pris d'assaut dès son ouverture avec plus de 1500 acheteurs sur les rangs !
"J'ai attendu d'avoir un peu de recul pour tenter l'expérience, reconnaît la directrice de la galerie bisontine. Ce sont des opérations qui se développent dans pas mal de nos centres commerciaux et les clients sont très satisfaits. Cela crée un trafic important." Mercialys, le groupe auquel appartient le centre commercial de Chateaufarine, possède un réseau d'une cinquantaine de galeries marchandes en France. Solène Jourde jouera elle-même le jeu. "Pourquoi pas ? Oui, on essaiera !", s'amuse-t-elle.
Le boom des colis "mystères"
Acheter ces colis qui n'ont pas trouvé leurs destinataires sans savoir ce qu'il y a à l'intérieur suscite un vrai engouement partout dans l'Hexagone. Cette drôle de chasse au trésor séduit de plus en plus de consommateurs, comme on l'a encore vu très récemment à Rochefort-sur-mer (Charente-Maritime) ou encore à Saint-Etienne (Loire) ou à Grenoble (Isère).
Ces ventes, on les doit aujourd'hui à la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec). En France, cette loi a interdit dès le 1er janvier 2022 aux industriels de détruire les produits neufs non alimentaires qu’ils ne parviennent pas à écouler. Cette mesure a été une première mondiale. Elle vise à encourager le don en faveur des associations de lutte contre la précarité et des structures de l’économie sociale et solidaire. Elle doit aussi inciter les industriels à mieux gérer leurs stocks afin d’éviter le surplus de production.
Dans le cadre de cette loi, les plateformes d'e-commerce ont ainsi plusieurs possibilités : soit revendre à des grossistes, soit donner directement des associations. De nombreux indépendants profitent du filon. Des boutiques se sont même spécialisées dans ces reventes de colis "oubliés".