Colère des agriculteurs : ils obtiennent une simplification des tirs sur les loups

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé, ce mercredi 21 février, que le protocole régissant les tirs sur les loups menaçant les troupeaux sera "simplifié" via un arrêté publié "d'ici à la fin de semaine".

C’était l’un des points de revendications des agriculteurs, très attendu par les éleveurs victimes d’attaques du prédateur notamment ces derniers mois en Bourgogne-Franche-Comté.

"Nous aurons un arrêté de tir d'ici à la fin de semaine, qui est simplifié conformément aux demandes qui avaient été formulées par beaucoup d'éleveurs", a précisé Marc Fesneau qui s’exprimait lors d'une conférence de presse à trois jours du Salon de l'agriculture, aux côtés du Premier ministre Gabriel Attal. Les détails de ces simplifications n’ont pas encore été dévoilées.

Un nouveau plan loup


Les représentants des éleveurs du syndicat majoritaire FNSEA demandaient une "évolution radicale du protocole de tir" pour réduire la population lupine. 


Selon le ministre de l'agriculture, le plan loup pour la période 2024-2029 a été présenté mardi 20 février "dans sa version définitive". La version présentée en septembre - décriée tant par les organisations environnementales que par les éleveurs - prévoyait déjà une simplification des protocoles des tirs destinés à abattre les loups attaquant les troupeaux, en éliminant par exemple l'obligation pour les louvetiers - chargés officiellement de gérer la régulation des espèces nuisibles - d'éclairer l'animal avant de tirer.

Il était aussi envisagé d'ouvrir la "possibilité d'avoir deux tireurs sur le tir de défense simple voire trois de manière exceptionnelle après autorisation du préfet".

Quelles sont les règles actuelles pour abattre un loup ?


Le loup protégé par la convention de Berne est une espèce protégée dans toute l’Europe. Le plan loup autorise un certain nombre de tirs en France chaque année. Le précédent plan autorisait la France à abattre 174 loups par an, soit 19% de la population lupine. Des tirs très réglementés, après des attaques et à la main des préfets qui missionnent alors des lieutenants de louveterie.


L’arrêté du 23 octobre 2020 fixe les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus)

Pour abattre un loup, il faut respecter une procédure précise et graduée. Il existe des tirs d’effarouchement, des tirs de défense simple dès lors que des mesures de protection sont mises en œuvre ou que le troupeau est reconnu comme ne pouvant être protégé, des tirs renforcés, et des tirs de prélèvements dont le but est de tuer le loup. Les opérations de tirs de prélèvement sont réservées aux personnes titulaires d'un permis de chasser valable pour l'année en cours et notamment des agents de l'OFB (Office Français de la Biodiversité), des lieutenants de louveterie ou des gardes particuliers assermentés. Des chasseurs peuvent également participer à ces tirs sous réserve qu'ils suivent une formation auprès de l'OFB.


Chaque opération de tir sur une exploitation agricole ou sur son périmètre est autorisée et encadrée par un arrêté préfectoral. 

Des tirs inutiles selon les défenseurs du loup 

Les associations de défense du loup, s’opposent de longue date à cette politique de tirs des loups en France. Pour Ferus notamment, aucune étude n’a prouvé l’efficacité des tirs de loups pour protéger les troupeaux. Les moyens de protection fonctionnent avec des programmes de surveillance par des bénévoles comme le programme PastoraLoup. Aucune attaque n'a été déplorée par exemple dans le Doubs et le Jura au cours de l'été 2023. 


Selon l’association, des tirs sont souvent autorisés alors que les moyens de protection des troupeaux ne sont pas en place ou défaillants. Et pour Ferus, la population de loups en France n’est toujours pas en bon état de conservation notamment sur les fronts de recolonisation où des tirs ont quand même lieu (Lozère, Saône-et-Loire, Corrèze etc). 

Combien de loups aujourd’hui en France ?


Selon l’OFB, on compte 1104 loups en France contre 906 les années précédentes. 55 départements sont touchés par des attaques de loup.


Après avoir un temps disparu en France, le loup est réapparu au début des années 1990 en traversant les Alpes depuis l'Italie, et ses rangs ont progressivement grossi. Les éleveurs ont déploré plus de 12.000 bêtes attaquées en 2022. Ils sont indemnisés financièrement lorsque c’est le cas, mais ces attaques marquent les éleveurs à chaque fois qu'ils en sont victimes.

Avec AFP

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