Casser la routine, amener de la vie et faire remonter des souvenirs…Voici le but que s'est donné la résidence du Parc d’Audincourt (Doubs) en organisant en ce début de vacances un camping intergénérationnel dans l’Ehpad.
Faire du camping…. À l’Ehpad. C’est le projet fou organisé du jeudi 11 juillet au vendredi 12 juillet 2024, par la résidence du Parc d’Audincourt (Doubs). Ces “jolies colonies de vacances” sont nées de discussions entre le personnel de l’Ehpad et les résidents, qui, pour certains, avaient déjà vécu des temps de vacances sous la tente.
Certains avaient déjà monté des tentes, dormi sous les tentes parce qu’ils n’avaient pas les moyens d’aller à l’hôtel et d’autres n’avaient jamais vécu ça. Je leur ai demandé s’ils étaient partants pour organiser ça et tous l’étaient.
Naoual Merat, responsable des activités de la résidence du Parc
Petit plus, des enfants, une douzaine, sont venus séjourner sur les lieux de l’Ehpad. Ils montent et campent leur tente dans le parc de la résidence. Des temps avec les personnes âgées sont prévus. Cet événement se fait en partenariat avec deux associations : les Francas du Doubs et Réussir ensemble.“Ça crée du lien, ça favorise l’ouverture sur l’extérieur, ça permet aussi aux jeunes de se rendre compte de ce que c’est qu’une personne âgée”, souligne Naoual Merat au micro de notre journaliste Emmanuel Rivalain. Et d’ajouter : “Ça crée de beaux moments de souvenirs et de discussions”.
Une colonie de vacances intergénérationnelle
Christian Johannes, résident de l'Ehpad raconte ainsi aux jeunes comment il faisait pour partir en camping. “On ramassait les cartons chez les commerçants pour les vendre à la cartonnerie pour avoir un peu d’argent parce que les parents ne pouvaient pas payer les colonies de vacances”, se souvient-il. Pour le résident, “ces jolies colonies de vacances”, le rajeunissent.
Christian était moniteur en colonie de vacances dans sa jeunesse. Cette initiative lui fait plaisir : “Je suis quand même content que des parents aujourd’hui puissent permettre aux enfants de coucher sous tente”. Celui qui avait l’habitude de camper dans les Vosges est surpris de voir les enfants monter aussi facilement les tentes : “Par exemple, ils savaient ce que c’était qu’une sardine”.
"Ces jolies colonies de vacances" sont l'occasion pour les résidents de faire remonter leurs souvenirs et de les partager avec les enfants. “Être devant le fait accompli et faire des choses avec les enfants permet de faire venir des souvenirs et de pouvoir faire appel à sa mémoire”, note la responsable d’activité. Ils peuvent échanger sur le camping. Comment ça se passait avant et comment cela se passe aujourd’hui. “Ça permet de se rendre compte que la vie d’aujourd’hui est un plus simple qu’à l’époque”.
La parole est libre, à table tout à l’heure, il y a un résident qui a parlé de la guerre.
Naoual Merat, responsable des activités de la résidence du Parc
Quatre résidents ont passé une nuit sous la tente
Dans de grandes tentes blanches, sur des lits, quatre personnes âgées ont ainsi pu camper. Les autres résidents ont dormi dans leur chambre, mais ils ont pu profiter des enfants dans le jardin, et apercevoir les tentes des jeunes de leur fenêtre.
Entourée de deux jeunes filles, Suzanne est ravie de cette initiative. “Je trouve qu’ils ont du mérite de faire ce qu’ils ont fait, ça ne se fait pas du jour au lendemain et les enfants sont d’une grande gentillesse”, commente-t-elle avec émotion.
Pour la responsable de cette initiative estivale, c’est aussi l’occasion de casser les idées reçues sur les Ehpad. “On fout le bazar, car les résidents ont besoin que ça bouge, que ça change. C’est une petite folie”. Cette surcharge de travail, elle la prend avec plaisir. “Ces moments de folies, ça donne plus envie aux résidents de continuer à vivre et de monter d’autres projets”, souligne-t-elle.