Emmanuel Macron au Château de Joux : l'auteur du tir de fumigène sur l'hélicoptère présidentiel risque jusqu'à 20 ans de prison

Le 27 avril 2023, l'hélicoptère d'Emmanuel Macron, en visite au château de Joux, à La-Cluse-et-Mijoux (Doubs), était visé par un tir de mortier d'artifice. L'auteur présumé des faits, sans antécédents judiciaires, a été écroué vendredi 16 juin et risque jusqu'à 20 ans de prison. "Un acte criminel, mais pas terroriste" assure le parquet de Paris, chargé de l'affaire.

20 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende. C'est la peine maximale qu'encourt Mathias, un jeune homme de 23 ans, habitant de la commune de Doubs, près de Pontarlier (Doubs). Le Franc-Comtois est accusé par la justice d'avoir tiré au mortier d'artifice sur l'hélicoptère d'Emmanuel Macron le 27 avril dernier, lors de la visite du chef de l'État au château de Joux, à La-Cluse-et-Mijoux. 

Une affaire passée sous silence aux moments des faits mais prise très au sérieux par le parquet de Paris. Très vite, la juridiction ouvre une instruction judiciaire et confie les investigations à la brigade de recherche des gendarmes de Pontarlier et à la gendarmerie de l'air de Villacoublay (Yvelines).

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"Après un mois d'investigation, le suspect a finalement été appréhendé à son domicile, à Doubs, près de Pontarlier, mercredi 14 juin" explique la lieutenante Zintz, de la gendarmerie de Pontarlier, jointe par France 3 Franche-Comté. "Il a été déféré vendredi 16 juin devant un juge d'instruction parisien et placé en détention provisoire dans l'attente de son procès" précise Maylis de Roeck, vice-procureure au parquet de Paris.

Lui est reproché par la justice une "tentative de dégradation d’un bien par moyen dangereux pour les personnes commise en raison de la qualité de personne dépositaire de l’autorité publique de son utilisateur". En d'autres termes, d'avoir sciemment ciblé l'hélicoptère de la gendarmerie, ce que le jeune homme a assumé face aux enquêteurs. Pour le parquet de Paris, ce tir aurait pu détruire l'appareil, attenter à la vie des militaires qui se trouvaient à bord et pour finir, tuer Emmanuel Macron.

"Ce sont des faits criminels, passibles de 20 ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amende" analyse Maylis De Roeck. "Mais en aucun cas l'affaire n'a été confiée au parquet national antiterroriste comme ont pu l'affirmer certains médias". Pour rappel, l'hélicoptère n'a pas été touché et aucun dégât matériel ou physique n'avait été à déplorer. Des expertises techniques sont en cours pour savoir si cet acte représentait un réel danger pour l'appareil.

Des questions restent pourtant sans réponse. La première, qui était donc Mathias ? Très vite présenté comme "un militant d'extrême gauche", anciennement "fiché S", ou comme "un gilet jaune", il semblerait que la réalité soit plus mesurée.

Un suspect "qui ne s'était jamais fait remarquer" par les forces de l'ordre

"Ce jeune homme, actuellement sans emploi, participait à des manifestations, mais sans se faire remarquer" précise la gendarmerie de Pontarlier. "Il n'a jamais été identifié par nos services pour avoir causé des troubles, et encore moins fiché S". Même version du côté du parquet de Paris. Quant aux Gilets jaunes de Franche-Comté, ils assurent pour l'instant ne pas connaître de militant qui ressembleraient au profil de Mathias.

Quelle sera la suite donnée à cette affaire ? Contacté, l'avocat du jeune homme écroué, Me Pierre-Henri Baert, n'a pas voulu faire de commentaires. Il a tout de même annoncé "faire appel de la détention provisoire", d'une durée minimum d'un an. Son client sera soumis à une expertise psychiatrique dans les prochains jours.

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