L'envol d'Afyda Antara créatrice de mode à Besançon
Afyda Antara s'est choisi une devise : "Se démarquer, c'est être remarquable". Plus que des vêtements, la créatrice bisontine imagine des tenues de combat, pour les hommes comme pour les femmes. Cette guerrière dans l'âme transformerait presque le cuir en maille. Chacune de ses créations est une armure, une protection contre les préjugés, une ode à l'acceptation de soi-même et des autres.
Un reportage de Sofian Aïssaoui, Denis Colle, Mehdi Bensmaïl, avec Afyda Antara, Charles Lyautey et Leslie Cury
Le vêtement c’est comme une armure de tous les jours. Par mes vêtements je m’affirme, je montre qui je suis.

Grande dame qu’elle est, elle souhaite garder le mystère sur son âge. Et peu importe après tout : « Il n’y a pas d’âge pour commencer » précise très justement celle qui est née à Besançon et y vit toujours. Afyda Antara n’enlève que très rarement ses épaisses lunettes noires signées Prada. Il n’y a peut-être que dans son atelier que ses yeux noirs se révèlent enfin. Des yeux noirs comme le cuir qu’elle travaille sans cesse. Une matière qu’elle affectionne pour son caractère. Avec ses grands cheveux bouclés et ses tenues en cuir, elle passe difficilement inaperçue.
La quête de reconnaissance

J’ai envie de prouver qu’on peut commencer avec rien et réussir.

Le grand saut
En 2012, c’est le grand saut pour Afyda Antara. Après une formation de modéliste à Poitiers et plusieurs stages chez de grands noms (Hugo Boss, Kenzo), elle décidé de se lancer. Un peu contre l’avis de son père : "Pour mon papa, créatrice ou styliste de mode ce n’était pas un métier. C’était un jeu." Et très vite, elle prend conscience que la vie d’autoentrepreneur n’est pas de tout repos en France : "Au début on est seul, on combat seul. C’est dur de faire accepter ses idées. La réalité c’est que c’est un combat, il faut vraiment en vouloir et s’attacher."Pour mon papa, créatrice ou styliste de mode ce n’était pas un métier. C’était un jeu.

Le succès à l'étranger
L’étranger m’a ouvert des portes que je n’aurais pas pu franchir en France. J’ai pu travailler avec de grands noms comme Gucci, Prada ou encore Patricia PP
L'histoire aurait pu se passer autrement pour Afyda Antara. Elle aurait pu se lancer ici chez elle, en France. Mais tout ne s'est pas passé exactement comme prévu : "J’ai boudé la France pendant des années et Paris particulièrement. Ils n’ont pas été tendres avec moi, car je ne viens pas de ce milieu-là. En France quand on arrive, on nous demande notre CV, notre nom, nos recommandations." confie-t-elle. Mais l'histoire s'est bien terminée pour elle. Finalement, ses clients se trouvent au quatre coins du monde : aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Chine... Et la France semble maintenant reconnaître son talent. Enfin.
Pour retrouver toutes les créations d'Afyda Antara, rendez-vous sur son site web.