Guerre en Ukraine : “Il faut parer à l’urgence, mais ne pas surréagir”, que faire de ces montagnes de dons ?

À Besançon, dans le Doubs, ou Montenois une petite commune comme bien d’autres en France, les dons matériels affluent. La générosité des Français ne fait aucun doute pour aider le peuple ukrainien attaqué par la Russie.

18 camions remplis en une semaine à Besançon

Il est sans voix. Au propre comme au figuré. Le boulanger de Besançon Stéphane Ravacley a lancé un appel au lendemain de l’attaque de l’Ukraine par la Russie. Son idée, ne pas rester sans rien faire. Organiser un convoi vers la frontière avec la Pologne. Devant la boulangerie de cet humaniste qui avait fait une grève de la faim en janvier 2021 pour obtenir la régularisation de son apprenti guinéen, les dons ont afflué. Au fil des jours, le grand local de tri s’est rempli. Les images sont à peine croyables (voir vidéo ci-dessous). "Le volume incalculable !" avoue Stéphane Ravacley.

Au bout de quelques jours, la page Facebook Soutien Ukraine 25 a précisé qu’elle n’avait plus besoin de vêtements.

15 à 20 camions vont s’élancer de Besançon samedi 5 mars vers la Pologne. Direction Chelm à la frontière avec l'Ukraine. Les dons seront redistribués sur place par l'association Singa. Dans le convoi, des fauteuils roulants et même une ambulance qui restera sur place. Il a fallu 9 minutes pour la trouver ! “Comment voulez-vous que je ne sois pas surpris par l’ampleur de tous ces dons” explique Stéphane Ravacley. “Je ne pensais pas rassembler tout cela, je ne suis personne. On va déjà faire ce premier convoi” dit-il. Un second pourrait suivre.

“On est dépassés, mais c’est génial”

Des cartons de médicaments. Des couvertures. Des jouets. Dans la petite salle des fêtes de Montenois dans le Doubs, tous les dons sont regroupés depuis quelques jours. Une infirmière vient d’apporter une dizaine de cartons de médicaments.

C’est un peu d’humanité, il faut aider, on est des êtres humains”

Une infirmière

Une autre dame de la paroisse décharge son coffre. “On est toujours en train de dire que les gens sont individuels, se foutent des autres, et en réalité, on est touchés par ce qui arrive. Les gens ont peur, c’est vrai, mais les gens sont généreux” estime la donatrice.

Le maire de la commune dont le grand-père est ukrainien a été surpris par l’afflux de dons. Là aussi plus besoin de vêtements. On priorise sur les médicaments, les aliments, l’hygiène féminine, les petits matériels, comme les piles, les chargeurs, les lampes de poche” précise Mathieu Kalyntschuk. “On est dépassés dans notre petite salle des fêtes, mais c’est génial” se félicite-t-il. Ces dons rejoindront les camions de Besançon.

Plus de dons matériels, le choix de la Croix-Rouge en France

“Merci de stopper le don de vêtements. Les ONG demandent d'arrêter ces dons ! Merci de privilégier : les matériels pharmaceutiques, bandes pansements, médicaments, produits hygiènes, nourritures, tapis gym, couverture, matelas gonflable, pile, couches… peut-on lire sur la page facebook Soutien Ukraine 25.

La Croix-Rouge confirme. Certains dons ne sont plus nécessaires. “On a 10 à 20 personnes par jour qui veulent nous déposer des vêtements, on est obligés de leur dire non” explique Pascal Louvet, trésorier de la Croix-Rouge à Besançon. Très vite, l’organisme a décidé de ne pas s’engager sur la voix de la collecte pour acheminer ensuite les dons sur place. “La Croix-Rouge préfère les dons financiers, car on cible, ce dont les réfugiés ont besoin” ajoute-t-il. “Les actions citoyennes ne sont pas inutiles. Mais il faut parer à l’urgence, ne pas surréagir. Il ne faut pas freiner l’aide sur le terrain” conseille Pascal Louvet. L'antenne de Besançon soutient bien sûr l'initiative citoyenne en partance de Besançon.

Mais sur le plan nationale, l’organisation humanitaire a préféré s’inscrire dans un travail ciblé, dans la durée en lien avec les antennes de la Croix-Rouge sur place. En France, l’antenne de la Croix-Rouge de Besançon s’attèle déjà en revanche à l’accueil de réfugiés, pour pouvoir les nourrir.

Un million de réfugiés ukrainiens ont déjà quitté leur pays

Depuis une semaine, la crise humanitaire en Ukraine s'est considérablement aggravée. Selon l'ONU, on irait vers une prévision d'avoir dans les semaines à venir plus de 10 millions de personnes ayant quitté leur foyer en Ukraine, dont 4 millions de réfugiés qui franchiraient les frontières, en plus du million déjà sorti du pays.

Les "couloirs humanitaires" mis en place pour permettre aux civils de quitter les zones de combat, pourrait encore gonfler le nombre de réfugiés.

La Croix-Rouge a lancé mardi 1er mars un appel aux dons afin d'obtenir 243 millions d'euros pour aider les personnes victimes du conflit en Ukraine.

Comment aider l’Ukraine ?

Renseignez-vous auprès des mairies, associations ou citoyens qui organisent l'aide. Pour savoir ce qui est le plus utile.

Vous pouvez faire un don auprès d’associations travaillant déjà avec l’Ukraine, ou des structures spécialisées dans l’aide humanitaire, Croix-Rouge Internationale, Médecins du Monde, Médecins sans Frontières, Unicef, ou l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés... Ces dons sont déductibles des impôts à 75%.

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