Chasseresse hors pair de rongeurs, discrète et rapide, la petite hermine captive de nombreux photographes animaliers. Installé dans la Vallée de Joux en Suisse, Daniel Müllner nous raconte ses tête-à-tête avec l'animal.
C'est la meilleure saison pour l'observer. Lorsque le froid s'installe et qu'une belle épaisseur de neige recouvre les champs, l'hermine sort sa petite tête et surgit quelques secondes à la surface de la terre. Droite comme un I, dressée sur ses pattes arrière, elle est de nature curieuse. Avec sa longue silhouette, son manteau blanc et son pinceau noir, elle est un sujet de prédilection pour bon nombre de photographes animaliers. Daniel Müllner passe beaucoup de son temps libre en affût au cœur du Jura vaudois. "L'hermine me fascine par son hyperactivité, sa discrétion et sa curiosité", précise-t-il.
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Il faut faire preuve de patience et de ruse pour réussir à observer ce discret mammifère. L'hermine est présente dans tout le massif jurassien. Installé dans la Vallée de Joux (Suisse), Daniel Müllner n'a pas besoin de parcourir des kilomètres pour marcher sur les traces de ce bel animal qu'il aime surnommer "Mimine". Pour trouver la meilleure place d'observation, il commence généralement ses recherches à l'automne. "Je repère les inombrables taupinières de campagnols et tas de terres éparpillées dans les prairies autour de chez moi, puis je reviens à ces mêmes endroits une fois recouverts d'une bonne couche de neige pour saisir l'hermine avec mon appareil photo réflex", raconte Daniel Müllner.
Hyperactive et difficile à saisir
Avec son énergie débordante, l'hermine se déplace à vive allure, ce qui complique le travail du photographe. "Ce n'est pas un sujet simple à photographier, parfois, je n'ai que deux secondes pour réaliser ma mise au point et déclencher", confie Daniel Müllner. Certaines sont difficiles à approcher, d'autres se laissent plus facilement observer. "Il est arrivé que l'une d'entre elles sorte sa tête de la neige à 20 centimètres de moi, une bonne surprise". Il raconte qu'une autre fois, une hermine peu farouche est venue lui "renifler l'objectif", un moment qu'il n'oubliera jamais.
Une traqueuse insatiable de campagnols
L'hermine se nourrit de petits rongeurs : campagnols, souris, mulots. Si les terriers de campagnols sont difficiles d'accès pour les renards, elles sont à la bonne dimension pour l'hermine. Sa taille svelte et fluette lui permet de se faufiler aisément dans ces trous d'à peine 4 centimètres de diamètre. Le mâle peut mesurer jusqu'à 37 cm et 320 grammes. "L'hermine est un redoutable prédateur, elle traque les campagnols jusqu'au fond de leurs galeries pour se nourrir".
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Sur sa page instagram exclusivement consacrée à la photographie animalière, il partage ses plus beaux clichés. "Ce sont toujours des animaux qui vivent autour de chez moi", explique-t-il. Nul besoin de prendre sa voiture et avaler les kilomètres, il lui suffit d'ouvrir les yeux dans la nature qui l'entoure. Voilà presque cinq ans qu'il photographie la faune sauvage autour de lui.
Sensibiliser à la protection de la nature
Le pelage de l'hermine change à l'intersaison, du printemps jusqu'à la fin de l'automne, elle revêt une robe marron. Toujours en quête de connaissances sur les espèces qu'il photographie, Daniel Müllner passe beaucoup de temps à lire et à s'informer sur la faune sauvage qui l'entoure. Les hermines adorent se terrer derrière les murets de pierre, les tas de branches et les vieilles souches, une façon pour elle se protéger des prédateurs que sont les buses, chouettes et autres rapaces ou encore les renards et chats sauvages.
Longtemps chassée pour sa fourrure, l'hermine a failli s'éteindre. Aujourd'hui, la disparition de certains paysages et de ses habitats riches en petites structures menace cette espèce. "Il suffit de peu de choses pour préserver les espaces de vies de ce petit mammifère, comme laisser un tas de feuilles et des branches dans un coin de son jardin par exemple", détaille le photographe.
Mon regard sur l'espèce humaine a changé depuis que je fais de la photographie animalière, je me rends compte à quel point nous sommes des destructeurs.
Daniel Müllner, photographe animalier
Cette affection particulière pour l'hermine a poussé Daniel Müllner à lui consacrer une grande place dans sa dernière vidéo animalière mise en ligne sur sa page Youtube. Ce passionné rêve de la photographier en position de chandelle, un campagnol entre les dents.
Pour suivre le travail photographique de Daniel Müllner