Alors que la Cour des comptes alerte dans un nouveau rapport sur l'essouflement du modèle économique des stations de ski, vulnérables face au changement climatique, découvrez les images vues du ciel du massif jurassien que la neige semble avoir déserté.
Les images sont impressionnantes pour un début février 2024. Le massif du Mont d'Or, le plus haut sommet du Doubs qui culmine à plus de 1 400 mètres d'altitude, dépourvu de neige. Depuis le 18 janvier 2024, date de la dernière chute de neige, il n'y a pas eu un seul flocon sur ses versants – un seul flocon naturel, du moins.
Une veine blanche zèbre les alpages d'herbes vertes, à la manière d'un éclair : les pistes de ski de la station de Métabief. Si les amateurs peuvent dévaler les pentes douces du massif, ce n'est que grâce au concours des canons à neige et des équipes de la station. À l'heure de la rédaction de cet article, le 7 février, 11 pistes sur 41 sont ouvertes.
Les montagnes, particulièrement fragiles face au changement climatique
Ce vert moucheté de blanc n'est pas un panorama isolé dans le reste de la Franche-Comté, et ce, depuis le début de l'hiver. Le peu d'enneigement a même eu raison de l'édition 2024 de la Transjurassienne, mythique course de ski de fond qui a lieu chaque année – si la neige le veut bien – dans la station des Rousses. Quelques jours plus tôt, les Belles Combes, une autre course de ski de fond, avait été annulée pour les mêmes raisons.
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L'hiver n'avait pourtant pas mal commencé sur le massif. À la station des Rousses, les pistes avaient ouvert dès le premier week-end de décembre, lorsque 40 centimètres de neiges s'étaient déposés en bas de la forêt du Massacre, et 70 en haut. Ce 7 février, six pistes du domaine sur 50 sont ouvertes.
Après avoir reporté son ouverture prévue le 23 décembre faute de neige, la station du Ballon d'Alsace n'est, elle aussi, ouverte que partiellement.
Les montagnes sont particulièrement vulnérables au changement climatique, souligne la Cour des comptes dans un rapport publié le 6 février dernier. L'institution rappelle que, selon les projections à l'horizon 2050 de Météo France, l'épaisseur moyenne hivernale du manteau neigeux serait réduite, selon les lieux, de 10 à 40 % en moyenne montagne. Cette proportion devrait rester stable si les émissions de gaz à effet de serre sont fortement réduites ; en revanche, si rien n'est fait, l'on doit s'attendre à voir la moyenne montagne presque toujours dépouillée de son manteau neigeux.
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"Toutes les stations [de ski] seront plus ou moins touchées à horizon 2050", alerte la Cour des comptes, qui leur demande de revoir leur modèle économique et de se préparer à un avenir de moins en moins blanc.