Pourquoi les structures qui accueillent des enfants manquent-elles d’animateurs ?

De moins en moins de jeunes passent le BAFA, le diplôme indispensable pour encadrer des enfants. Les structures, par conséquence, rencontrent de véritables difficultés de recrutement. Le BAFA est-il trop cher ? Les animateurs pas assez rémunérés ?

Société
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Toutes les structures qui accueillent des enfants, pendant la période scolaire ou les vacances, le reconnaissent : le recrutement est un véritable casse-tête. Le phénomène n’est pas nouveau mais s’est accentué cette année. Peu de jeunes ont envie d’encadrer des enfants et surtout de passer l’indispensable diplôme pour en avoir le droit : le BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur). La crise Covid ne leur en a parfois pas laissé le temps.

Corinne Salvati est Directrice de la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) des Capucins et du Centre social Berlioz à Pontarlier. Pour elle, la situation est compliquée cet été : « C’est difficile de recruter des animateurs qui ont le BAFA. Il n’y a plus de jeunes qui se forment. Peut-être parce que le diplôme n’est pas assez accessible financièrement pour eux. »

Le coût, en effet, peut être jugé comme un obstacle : il faut débourser entre 400 et 600 € par session. La formation peut coûter jusqu’à 1200 € en cas d’hébergement nécessaire. Mais attention, de nombreuses aides financières existent de l’état, des départements ou surtout de la CAF.

Moins d’animateur signifie moins d’enfants accueillis comme par exemple cet été alors que la demande est toujours aussi forte. Corinne Salvati confirme que, pour le mois d’août, elle n’a trouvé ses deux derniers animateurs qu’au dernier moment. Tous les enfants ont pu être accueillis, mais pour ceux qui étaient sur liste d’attente, leurs parents n’ont été prévenus qu’au dernier moment. Cette structure a un avantage : elle forme des jeunes au BAFA et elle a donc un bon réseau pour pallier les manques.

 "Une expérience enrichissante"

Formation au BAFA peut-être au coût trop élevé, moins de motivation et travail d'animateur pas très bien rémunéré expliqueraient les difficultés de recrutement des centres de loisirs ou structures accueillant les enfants ©Lilliah Aoudia, Guillaume Soudat France Télévisions

Pourtant, encadrer des enfants, « C’est une expérience enrichissante » affirme Yuna Toudic, 21 ans et animatrice au centre de loisirs de l’école Vauthier, à Pontarlier. Dès ses 17 ans, elle a passé son BAFA, notamment car elle souhaitait « trouver un boulot d’été, ainsi gagner un peu d’argent de poche et garder le contact avec les enfants. »

Selon elle, « J’apprends à mieux gérer mes émotions et je leur apprends à gérer les leurs. »

Étre formé, motivé sont nécessaire pour être animateur et… ne pas vouloir gagner un salaire mirobolant ! Si encadrer des enfants est "enrichissant", ce n'est pas financièrement : la journée est rémunérée environ 50 €.

 

 

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