Suppression des contrats aidés : le casse-tête des maires

Dans la commune des Fins, le maire Bruno Todeschini a interpellé le ministre du Travail vis-à-vis de la décision du gouvernement de geler le financement des contrats aidés. Deux agents techniques de la ville regrettent une telle décision.


Grâce aux emplois aidés, ils ont pu retrouver le chemin du travail. À 26 ans, Christophe était au chômage. Après un CAP en poche, il a décidé de s'engager pour trois ans dans l'armée à Valdahon. À sa sortie, il ne sait pas quoi faire et se retrouve inactif. Il se rend au Pole Emploi et découvre une offre de stage. Après une petite expérience au poste d'agent polyvalent à la municipalité de la commune des Fins, il reçoit une offre pour un contrat aidé pendant trois ans.

Deux ans après le début de l'expérience, l'ancien militaire est satisfait. "J'ai eu cette opportunité et ça m'a permis de sortir du chômage, d'avoir un travail. Si par bonheur, je suis embauché en CDI je suis très heureux. Sinon, j'aurais emmagasiner trois ans d'expérience", explique-t-il. Pour Christophe, âgé de 56 ans, ce contrat aidé a été ressenti comme une délivrance. Après 19 ans passé dans une scierie, il subi un licenciement économique. Ensuite, les refus s'enchaînent. Son âge est le principal obstacle. Il se retrouve à 56 ans, sans revenu. À Pôle emploi, il découvre lui aussi une offre de stage. Il satisfait la municipalité des Fins, qui lui offre un contrat aidé. Depuis il est "heureux de se lever chaque matin pour travailler et se sentir utile". 

Des municipalités dans l'embarras

Le gel du financement des contrats aidés et la possible suppression, pourrait mettre en difficulté certaines municipalités. Le maire de la commune, Bruno Todeschini, "comprend mais regrette la décision du gouvernement". Chaque année, près de trois milliards d'euros sont dépensés pour ces contrats aidés, subventionnés par l'Etat. Selon lui, une alternative devrait être trouvée et l'argent devrait être utilisé pour permettre, comme ici, aux chomeurs de longues durée de se reconstruire. "Il y a eu beaucoup d'abus. Certaines municipalités ou collectivités territoriales ont abusé de ces contrats, ont utilisé cette main d'oeuvre moins cher avant d'abandonner ces employés", explique-t-il. Selon lui, les abus d'une minorité vont pénaliser les municipalités, associations et collectivités territoriales honnêtes. Surtout, les employés pourraient ne plus bénéficier de ces expériences professionnalisantes. Un comble. 

L’État a prévu de signer 293.000 contrats aidés cette année contre 456.000 l'an dernier. Destinés en priorité aux chômeurs et subventionnés par l’Etat, ces contrats profitent majoritairement aux élus locaux. Muriel Pénicaud a annoncé vouloir réduire le nombre de contrats aidés signés en 2017. Le but de l'opération serait de faire davantage d'économies et de proposer un plus grand nombre de formations aux demandeurs d'emploi. Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait constaté qu'un chômeur sur six a accès aux fonds de formation. En d'autres termes, Christophe et Sylvain pourraient être les derniers à bénéficier de ces contrats aidés dans la commune des Fins. Ils espèrent voir apparaître un autre dispositif équivalent. Dans les mois à venir, ils seront fixés sur leur avenir et espèrent obtenir un contrat en CDI. 

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