Plonger pour remuscler son corps et oublier la maladie. À Héricourt, la fondation Arc-en-ciel s’est associée à deux moniteurs de plongée sous-marine pour faire découvrir ce sport dans le cadre de séances de "sport-santé". Cinq femmes ayant subi un cancer du sein suivent ces cours avec Odile, elle-même rescapée de la maladie.
Apprendre à plonger pour se reconstruire après la maladie Ces femmes ont toutes été touchées par le cancer du sein. Ce sport aquatique leur permet de rééduquer leur corps, passé par des mois de traitements lourds. "Avec tous les traitements, que ce soit la chimiothérapie ou la radiothérapie, il y a des séquelles. Le fait de faire du sport, notre corps va nettement mieux", explique Peggy, l’une des participantes. "En un an de traitement, on perd beaucoup niveau muscles, au niveau bien être. Là, ça nous apaise et l’eau nous aide à tout remuscler", complète Samantha, une autre bénéficiaire.
"Je leur prouve que c'est possible"
Le cours est encadré par deux moniteurs. En 2016, Odile est atteinte par un cancer du sein qui récidive trois ans plus tard. Son mari l’a aidé à reprendre la plongée qui la passionne depuis 40 ans. "Ne serait-ce qu’apprendre à refaire le signe "tout va bien", qu’elle n’arrivait plus à faire, elle l’a fait, répété, répété. Puis, on a repris les exercices de plongée. D’abord avec des entraînements dans la piscine puis en milieu naturel, en mer", relate Charly Gouin, le mari d’Odile et moniteur de plongée sous-marine AS Belfort plongée.
Forts de cette expérience, ils sont les premiers de la région à proposer ces séances aquatiques après un cancer.
"Souvent les filles hésitent quand elles ont été malades, quand elles ont été traitées. Elles se disent que ce n’est pas possible, qu’elles ne peuvent pas et que physiquement, elles n’y arriveront pas. Et moi, je leur prouve que c’est possible, car moi-même, j'ai subi le même traitement qu’elles ont subi"
Odile Herr-Gouin, monitrice de plongée sous-marine AS Belfort plongée
"Avec l’eau, l’aquaticité, ça permet plus facilement de faire les exercices et de ne pas maltraiter son corps qui l’a déjà pas mal été."
Ces cours devraient se pérenniser dans le nord Franche-Comté. La recherche, elle, a prouvé que la pratique sportive diminuait le risque de récidive de 24 %.