Depuis dix ans, le photographe bisontin Raphaël Helle, photographie un monde invisible et besogneux. Le monde ouvrier. Un monde qui le touche et qui lui parle. Son travail sera vu au Festival international du photojournalisme de Perpignan.
Il a couvert tous les mouvements sociaux de la région. Dernièrement, il a accompagné les ouvriers de la fonderie MBF de Saint-Claude, des premières manifestations jusqu’à la liquidation, allant jusqu’à dormir plusieurs nuits avec les salariés dans l’infirmerie de l’usine. En 2022, il est allé dans plusieurs usines textiles à travers la France pour témoigner du savoir-faire ouvrier.
Raphaël Helle prend son temps. Le temps de connaître les personnes et de comprendre leur combat. Ce qui l’intéresse ; c’est se faire oublier, faire partie des meubles et médiatiser humblement les combats ouvriers.
Je me rends compte que quand je fais une photo un petit peu à l’arrache, elle ne veut pas dire grand-chose car il n’y a pas d’histoire derrière.
Raphaël Helle
Passer du temps avec les gens lui permet en un minimum d’images de raconter un événement. « Moins il y a d’images pour raconter les choses, mieux c’est », dit-il.
L’invisibilité mise au-devant de la scène
Le monde des usines, le monde ouvrier est invisible, mais à notre porte. Il représente 20% de la population française. Raphaël Helle s’en fait le porte-parole au travers de ses photos.
Le fait est que le monde ouvrier qu'on n'écoute pas, qu'on n'entend pas, qu'on ne regarde pas, existe et à des choses à dire.
Raphaël Helle
Les photographies sont exposées en format 3 sur 2 mètres quai Vauban à Besançon jusqu’au 29 octobre. Cette exposition à ciel ouvert a été commandée par la Ville de Besançon. Elle a fait du travail et de la lutte sociale son fil rouge culturel de l’année 2023.
Les photos seront projetées au 35 e festival Visa pour l’image de Perpignan le 7 septembre, en plein air. 1800 personnes sont attendues pour l'occasion. Une belle reconnaissance, et pour le photographe, et pour les ouvriers.