Une manifestation a rassemblé environ 300 personnes ce 19 novembre 2022 à Besançon. Le mot d'ordre : dénoncer les violences faites aux femmes et faire progresser la prise en charge des victimes.
"J'aurais pu être une d'entre elles, alors je crie pour celles qui ne peuvent plus". Géromine, 25 ans, affiche une pancarte sur laquelle elle a inscrit ce message. La jeune femme a choisi cette phrase car elle a elle aussi été victime de violences de la part d'un ancien petit ami. "Je souhaite témoigner pour toutes les personnes qui ont subi les violences que j'ai subies et qui n'ont pas réussi à s'en sortir comme moi. J'ai eu la chance d'avoir un noyau familial solide."
"J'ai passé un an sous les coups d'un homme particulièrement violent. J'avais 14 ans, il en avait 5 de plus que moi. Il m'a rendu accro à la drogue dure pour ensuite m'enfermer dans une bulle de harcèlement, de violences psychologiques quotidiennes", nous confie-t-elle, juste avant de prendre part à la manifestation contre les violences faites aux femmes, à Besançon, ce 19 novembre.
Environ 300 personnes se sont rassemblées pour rappeler aux pouvoirs publics que la lutte contre les violences faites aux femmes doit s'accentuer et que les différents acteurs tels que la police, la justice ou les associations ont besoin de moyens.
"700 femmes ont été assassinées ses cinq dernières années. Les chiffres sont sans appel. 80% des plaintes pour violence au sein du couple sont classées sans suite. 65% des victimes de féminicide avaient saisi les forces de l'ordre ou la justice. Deux victimes sur trois font état d'une mauvaise prise en charge lorsqu'elles veulent porter plainte...", a rappelé Eva Bronenkant, présidente de l'association Solidarité Femmes, spécialisée dans l'accueil, l'accompagnement et l'hébergement des femmes victimes de violences.
Les manifestantes et manifestants ont défilé dans les rues du centre-ville munis de pancartes aux messages marquants. En 2021, 143 morts violentes au sein du couple ont été recensées par les services de police et les unités de gendarmerie, contre 125 l'année précédente (18 victimes en plus, soit +14%), les femmes étant les principales victimes (source).
"Dehors les fachos !"
En amont de ce rassemblement, quatre hommes ont été reconnus par les manifestants comme appartenant à l'ultra-droite locale. L'un d'entre-deux particulièrement provocateur affichait un autocollant du groupe d'ultra-droite "VDL BSK" sur son téléphone portable, avec lequel il s'est filmé au milieu de la foule en colère.
Ils ont finalement été exfiltrés par les forces de l'ordre sous les huées de manifestants scandant "qu'ils dégagent les fachos ! Dehors les fachos !".
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