À 33 ans, l'athlète de Montbéliard (Doubs) s’alignera ce dimanche 7 novembre au départ du 10 km de Colmar. La spécialiste du demi-fond, qui a toujours clamé son innocence, espère faire son retour sur les pistes, en vue des JO de Paris 2024.
Endosser à nouveau un dossard. Voici deux ans que cela n’était pas arrivé à Ophélie Claude-Boxberger, contrôlée positive à l’EPO en septembre 2019.
“Je suis très heureuse de pouvoir reprendre, ça ne va être que du plaisir” confie la jeune femme qui revient d’un stage de préparation à Font-Romeu et qui va courir sous les couleurs de son club, le Belfort Montbéliard Athlétisme. 10 km, cross, semi-marathon, Ophélie Claude-Boxberger va multiplier les courses d’ici la fin de l’année.
Retrouvera-t-elle son niveau ? En tout cas, ce retour en compétition ne l'effraie pas. “Je n’ai pas peur du regard des autres, je suis contente de retrouver le public et les spectateurs” confie-t-elle. “Ces deux années resteront une cicatrice, il faut que j’arrive à tourner la page pour moi et mon bien-être”.
L’athlète veut revenir progressivement, peu importe si le temps a filé. “Sur le demi-fond, on apprend beaucoup avec l’expérience. L'âge n’est pas un facteur limitant. À 33 ans, on a encore de belles choses à montrer, et mon objectif pour les années à venir restent les JO de Paris 2024 sur marathon, c’est quelque chose que j’ai commencé à préparer” précise-t-elle sereinement.
“Ces deux années resteront une cicatrice”
Ophélie Claude-Boxberger renoue avec la compétition, sans jamais avoir cessé l'entraînement, à l’issue de deux années rocambolesques, émaillées de rebondissements judiciaires. Ophélie Claude-Boxberger avait accusé Alain Flaccus, son ancien homme à tout faire et ex-compagnon de sa mère, de lui avoir injecté de l'EPO à son insu, lors d'un stage préparatoire aux Mondiaux 2019 de Doha, à Font-Romeu.
Alain Flaccus s'était ensuite accusé d'avoir lui-même injecté de l'EPO à l'athlète lors d'un massage, le 12 septembre 2019 pendant le stage, avant de changer plusieurs fois de versions pour finalement se dire totalement innocent.
Reportage de DIAZ Emilien, POIROT Rémy et BESSAA Guillaume.
Avec : Ophélie Claude-Boxberger / Ancienne championne de France du 3000m steeple - Jean-Michel Serra / Compagnon d'Ophélie.
L’athlète avait poursuivi son ex-beau père devant la justice pour empoisonnement. Alain Flaccus a finalement été relaxé en septembre 2021 par le tribunal de Montbéliard. La spécialiste de demi-fond a été condamnée à lui verser 2.500 euros de dommages et intérêts.
Cela a été un très long calvaire, deux ans de doutes, d’incertitudes même de savoir si elle pouvait courir, même marcher.
Jean-Michel Serra, compagnon d'Ophelie Claude-Boxberger
Ophélie Claude-Boxberger a été soutenue durant ses deux ans par son compagnon Jean-Michel Serra. L’ancien médecin de l’équipe de France d’athlétisme a été remercié quand l’affaire Boxberger a éclaté. Il l’a soutenue moralement, psychologiquement, et physiquement. “Le retour à la compétition, c'est une délivrance pour elle...La pente est en partie remontée. Maintenant, il y a un avenir, une reprise donc des objectifs, et l’humain a besoin d’objectif”, estime le médecin conscient qu’il reste encore beaucoup d’incertitudes concernant l’avenir d’Ophélie Claude-Boxberger.
Cette dernière s'est vu infliger deux ans de suspension, en avril 2021, par la commission des sanctions de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Pourtant convaincue de sa culpabilité, l’AFLD réclamait huit ans de suspension. Elle a fait appel. Le Conseil d’Etat doit se prononcer, Ophélie Claude-Boxberger n’est pas à l’abri d’une éventuelle nouvelle décision de suspension.