David Navarro a remporté le prix du président du jury grâce à son prototype de marche-pied escamotable permettant aux personnes de petite taille d'atteindre des objets en hauteur à leur domicile.
Quand un ingénieur nous raconte sa dernière invention, l'effet est toujours plus ou moins le même : « Mais c'est génial ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? »
Avec David Navarro, ça n'a pas raté. Le Montbéliardais, gérant de la société Naceo, a tapé dans l'œil de tout le monde ou presque au prestigieux concours Lépine à Paris, réservé aux inventeurs. Il décroche le prix du président du jury, avec son prototype de marche-pied escamotable.
Voir plus grand pour les petits
Dit comme ça, sur le papier, on se dit qu'un marche-pied ne va révolutionner la face du monde. Et pourtant. Son idée, promise à un bel avenir, pourrait bien faciliter la vie du plus grand nombre.
Pour faire simple, cette sorte d'escabeau pliable et muni de roulettes permet aux personnes de petite taille, enfants compris, d'accéder chez eux aux objets situés en hauteur sans avoir à grimper sur une chaise en risquant de se rompre les os.
Deux arguments : sécurité, maniabilité
Replié, l'engin ne mesure que 9 cm : pratique pour ranger n'importe où. Une fois déployées, les deux marches nous réhaussent du sol de 42 cm. L'objet est facilement déplaçable, et totalement sécurisé : un revêtement anti-dérapant, couplé à un système de blocage des roulettes garantit une stabilité à 100%.
« Il y a même une personne à mobilité réduite qui s’est levée de son fauteuil roulant pour essayer le marche-pied : il y est parvenu sans problème et sans aucun risque », s'enthousiasme David Navarro. Finis les chutes et les accidents domestiques.
Il ajoute : « Ma fille mesure 1 m 30. Quand on cuisine ensemble des gâteaux, c'est toujours compliqué pour elle... » Plus avec le marche-pied.
La rançon de la gloire
Revigoré par d'excellents retours, et fort du soutien des milliers de personnes ayant essayé son invention dans le cadre du concours Lépine, David Navarro, qui se rêvait jadis architecte d'intérieur, peut penser à l'après, plus ou moins sereinement.
« On a fait à peu près 300 démonstrations par jour ! Les courriers commencent à pleuvoir, les mails, les appels téléphoniques... »
Certes, la commercialisation n'est pas pour aujourd'hui. Reste à régler quelques défauts, à embaucher éventuellement deux ou trois personnes ; mais le temps des doutes durant la phase de conception (trois ans) semble bien loin.
« Des idées, j'en ai eu un paquet, mais c'est la première à laquelle je m'accroche, précise David Navarro. Et dans mes espoirs les plus fous, je ne m'attendais pas à de tels retours... » Une marche vers le succès ?