Après quatre ans de suspension suite à un contrôle antidopage positif, l'athlète Ophélie Serra-Boxberger va reprendre la compétition ce mercredi 1ᵉʳ mai, avec le Challenge Oudot à Besançon (Doubs).
Deux années d'interdiction de participer à une compétition à la suite d'un contrôle antidopage positif, une première tentative de retour aux compétitions, une prolongation de la suspension imposée par le Conseil d'État, un mariage et deux enfants. Les quatre dernières années d'Ophélie Claude-Boxberger, désormais Ophélie Serra-Boxberger, ont été particulièrement denses.
Ce mercredi 1ᵉʳ mai, l'athlète du Montbéliard Belfort Athlétisme va reprendre le chemin des compétitions, avec le 1.500 mètres du Challenge Oudot à Besançon. Elle s'est confiée à France 3 Franche-Comté.
"Je me suis dit 'je vais me consacrer à ma famille' "
L'athlète Franc-Comtoise avait déjà tenté un retour aux compétitions, deux ans après sa suspension initiale à la suite d'un contrôle antidopage positif en 2019. En novembre 2021, alors que la sanction de la commission indépendante de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) était arrivée à échéance, elle avait même remporté les 10 km de Colmar.
Début avril 2022, à Boulogne-sur-Mer, "j'avais fait quatrième des championnats de France élites, j'étais enceinte de presque cinq mois de mon fils" se souvient-elle. Et puis, le 26 avril, une décision du Conseil d'État était venue tout chambouler : la plus haute juridiction administrative avait estimé que l'AFLD n'aurait pas dû lui accorder des circonstances atténuantes, et porté sa sanction à quatre ans de suspension, annulant les efforts des mois précédents.
"C'était injuste, mais vu que j'étais enceinte, je n'ai pas fait appel" explique Ophélie Serra-Boxberger. "Je me suis dit, 'je vais me consacrer à ma famille', et j'avais d'autres objectifs". Son fils, Hugo, est né en août 2022.
Un bébé et un marathon la même année ?
Malgré sa première grossesse, elle a pendant un temps espéré participer au marathon des Jeux Olympiques de Paris 2024. "C'est une distance qui me tient à cœur, pour laquelle j'ai des objectifs de viser le haut niveau" confirme Ophélie Serra-Boxberger.
Mais, avec une fin de suspension à l'automne 2023, les conditions de qualifications et le calendrier pour les JO étaient très complexes. L'athlète a fait le choix d'agrandir sa famille. Louise est née le 22 février, 18 mois après son grand frère comme elle l'annonce sur sa page facebook officielle.
"Avec la grossesse, je repars de zéro" confie Ophélie Serra-Boxberger. "J'ai dû m'arrêter un mois après l'accouchement" explique-t-elle. Mais elle ne lâche pas le cap d'un retour au haut-niveau : "je vais me concentrer pour viser des objectifs plutôt sur la fin de l'année" affirme-t-elle.
L'athlète a tenu à s'entraîner "jusqu'au bout" avant son arrêt forcé. "Enceinte de cinq mois de Louise, j'ai fait un marathon à l'entraînement". Un tour de force : "mes partenaires qui s'entraînent avec moi m'ont accompagnée jusqu'au semi, et j'ai fini toute seule, j'ai fait trois heures au marathon". Elle sourit : "le jour de l'accouchement, le matin même, je courrais encore".
Ophélie Serra-Boxberger a repris le chemin des entraînements il y a un mois, "ça fait 15 jours que je refais des séances en rythmes", quatre heures par jour, scindées en deux séances quotidiennes. Si elle est encore actuellement en congé maternité, il lui faudra bientôt jongler entre son emploi de professeur d'EPS, les entraînements et ses deux enfants : "On va essayer de tout gérer, mais c'est vrai que ça fait beaucoup, il faut faire attention à la fatigue, surtout psychologiquement".
"L'objectif, c'est de reprendre du plaisir en compétition"
Avant son rêve de marathon, l'athlète va reprendre en douceur la compétition. D'abord le 1.500 mètres du Challenge Oudot à Besançon le 1er mai : "je l'ai choisi parce que c'est un meeting que je faisais quand j'étais jeune, il y a une super ambiance".
Puis, ce sera le 3.000 mètres steeple du meeting national de l'Est Lyonnais le 4 mai, "toujours pour retrouver de la technique, du travail de pied, du dynamisme". Et enfin, le 10 km de Strasbourg le 12 mai. "À l'issue de ces trois courses, j'aviserai en fonction des sensations" estime l'athlète.