VIDÉO. "On a entendu un gros boum" : un incendie ravage les deux tiers de cette entreprise, salariés et riverains évacués en urgence

Vendredi 27 septembre, un incendie s'est déclenché au sein de l'entreprise Galvanoplast, à Seloncourt (Doubs). Après une forte explosion vers 21h, les flammes ont détruit les deux tiers des locaux avant d'être stoppées le lendemain, vers 4h du matin. Salariés et riverains ont été évacués.

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Plus de 12 heures d'intervention. 58 pompiers et 24 engins de lutte concernés. Vendredi 27 septembre 2024, l'entreprise Galvanoplast, située à Seloncourt (Doubs) et spécialisée dans le traitement des pièces automobiles et aéronautiques par procédés chimiques, a été ravagée par les flammes

Il était 21h lorsqu'une explosion "très bruyante" s'est fait entendre au 87 rue de la Pâle. "J'habite à l'autre bout de la ville" raconte une habitante. "Mais j'ai quand même entendu un gros boum. C'était impressionnant". Un "gros boum" qui s'est de suite transformé en flammes immenses, contre lesquelles les pompiers ont lutté toute la nuit, ce samedi 28 septembre.

Des salariés présents lors de l'explosion

Très vite arrivés sur les lieux au vu de la violence de l'incendie, ils ont d'abord procédé à l'évacuation de seize salariés, présents dans l'usine au moment du départ de flammes. Puis quatre lances à incendie ont été mises à contribution pour lutter contre le feu. "Il fallait à tout prix éviter que l'incendie n'atteigne la partie administrative de l'entreprise et, plus important, la zone de stockage des produits chimiques" révèle le commandant Anaël Bouchot, en charge des opérations de secours.

Toutes les chaînes de traitements des métaux par les produits chimiques sont détruites. Cela représente environ deux tiers de l'entreprise, qui s'étend sur 7 900 m2 au total. Il y a du dégât.

commandant Anaël Bouchot,

pompier en charge des opérations de secours

La crainte des secours : que l'incendie se propage également aux habitations environnantes. Ainsi, onze riverains ont été évacués dans la soirée. "La crainte était aussi que les habitants soient intoxiqués par les fumées toxiques et chimiques" nous dit Françoise Paicheur, 1ʳᵉ adjointe au maire de Seloncourt, présente sur les lieux. "Mais nous avons eu de la chance dans notre malheur. Il a plu, ce qui a aidé les pompiers".

Un périmètre de sécurité a tout de même été établi par les secours, avec une fermeture des rues de la Pale et de l'Industrie notamment. Les sapeurs-pompiers ont quant à eux réussi à limiter les dégâts : les flammes ont épargné la partie administrative de l'entreprise et sa zone de stockage des produits chimiques, sans toucher d'autres habitations.

L'OFB mobilisé pour une pollution sur un ruisseau voisin

Problème, l'intervention des pompiers a nécessité l'interruption de l'alimentation électrique, entraînant l'arrêt de la station d'épuration rattachée à l'usine. "Les bacs de rétention ont débordé. On a eu des déversements d'eau dans le petit ruisseau à côté, qui se déverse à quelques centaines de mètres dans le Doubs", a expliqué à l'AFP Saadia Tamelikecht, directrice de cabinet du préfet.

Nous avons diligenté ce matin l'OFB qui va établir des constats sur la pollution de la rivière. La chance qu'on avait hier, c'est qu'avec les précipitations, le Doubs était monté à cinq fois le débit qu'il avait le matin

Saadia Tamelikecht,

directrice de cabinet du préfet

Selon elle, il y aurait une réduction du risque grâce à la dilution des polluants. Pour le colonel Jean-Luc Potier, directeur départemental adjoint du Service départemental d'incendie et de secours du Doubs, le risque de pollution de l'air est écarté, grâce notamment à des "conditions météorologiques favorables" (beaucoup de vent et de pluie).
Concernant les cours d'eau, "il y a eu des rejets, mais le débit des cours d'eau était très favorable, on peut penser que les produits rejetés, soude et acides, ont été dilués", a-t-il avancé.

La thèse accidentelle privilégiée

"L'incendie a été circonscrit vers 4h du matin" reprend le commandant Bouchot. "Et les riverains ont pu regagner leur logement". À l'heure où nous écrivons ces lignes, seuls un engin et six soldats du feu restent sur les lieux, pour prévenir tout nouveau départ de flamme.

Reste une question : qu'est-ce qui a provoqué la catastrophe ? Pour l'instant, les constatations précises n'ont pas encore pu être réalisées, au vu de l'état des lieux. Mais pour les pompiers et la police, l'explosion aurait eu lieu "lors du traitement chimique d'une pièce". La thèse accidentelle est donc pour l'instant privilégiée. Une enquête a néanmoins été ouverte par le parquet de Montbéliard pour faire toute la lumière sur l'incident.

Quid du devenir de l'usine ? Le site, classé au titre de la protection de l'environnement au vu des produits chimiques utilisés, devrait être obligé de stopper son activité. Si le préjudice n'est pas encore évalué, les dégâts sont importants. "Choqués" et "tristes", une poignée de salariés étaient d'ailleurs présents devant leur lieu de travail ce 28 septembre. Avec un outil de travail largement amputé, leur avenir professionnel plonge dans l'incertitude.

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