Passeur, résistant, déporté... Roger Cuenot honoré par sa commune du Doubs 80 ans après la Libération

Pour la première fois, la mémoire du résistant et passeur Roger Cuenot est honorée dans son village natal du Doubs, La Chenalotte à l’occasion des célébrations de la Libération de la France le 8 mai 1945.

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Un nom, une date, un lieu, gravés sur une plaque de marbre du monument aux morts. Jusqu’à cet hommage rendu ce 8 mai 2024, peu d’habitants de cette commune du Doubs située près de Morteau connaissaient la vie de cet enfant du pays, Roger Cuenot.  

Une vie sacrifiée pour libérer la France du joug nazi. 80 ans après le 8 mai 1945, la municipalité de son village natal, La Chenalotte, le Souvenir français et l’association des anciens combattants des cinq villages ont voulu rappeler les risques pris par cet habitant pendant l’Occupation. Plus d’une centaine de personnes ont assisté à cet hommage qui s’inscrit dans le cycle mémoriel dédié aux passeurs du val de Morteau.

  

Mort en déportation 

Le résistant et passeur vers la Suisse voisine Roger Cuenot a payé son engagement au prix fort. Roger Cuenot a été arrêté à son domicile à Besançon le 17 mars 1943 par la police de sûreté. Son épouse est là, elle attend leur second enfant. Après plusieurs mois passés dans des prisons françaises, le résistant est déporté en Allemagne. Il mourra au camp de Dora le 29 décembre 1944. Roger Cuenot avait 34 ans, il était marié et père de deux enfants.  

L’une de ses petits-enfants est venue assister à la cérémonie du souvenir dans le village natal de son grand-père. Céline Cuenot savait que son aïeul avait été résistant, mais elle ne connaissait pas son histoire dans le détail, sa grand-mère en parlait très peu. C'est ce qu'elle a confié à nos journalistes Eléa Nguyen Van-Ky et  Guillaume Soudat. Et pourtant, la vie de Roger Cuenot est exemplaire.  

Cela m’impressionne. J’ai été étonnée de voir tout ce monde. C’est la première fois que je viens à une commémoration. Je pense que je vais venir plus souvent maintenant que je sais qu’ils font quelque chose à la Chenalotte.

Céline Cuenot, petite-fille de Roger Cuenot

Sur les traces du souvenir 

C’est grâce aux recherches de Jean-Michel Blanchot du Souvenir Français, de l’historien Laurent Thierry et du maire de la commune Dimitri Coulouvrat (SE) que l’on connaît mieux le parcours de ce résistant et passeur. Une histoire retracée dans une plaquette qui vient tout juste d’être éditée.

Roger Cuenot by France 3 Franche-Comté

 Désormais, une nouvelle plaque du monument aux morts est plus précise :

À la mémoire de Roger Cuenot, résistant, passeur, membre du réseau AGIR, mort en déportation dans le camp de Dora le 29 décembre 1944.

La brochure nous en dit plus. Après une enfance passée au village de la Chenalotte, Roger devient boucher, il se marie à Morteau et fonde une famille. Mobilisé pour combattre lors de la Seconde Guerre mondiale, Roger est fait prisonnier en janvier 1940. Il tombe malade en captivité et il est libéré. Son état de santé ne l’empêche pas de s’engager dans la Résistance. Roger a grandi dans le val de Morteau, il connaît bien le secteur. Il devient passeur. 

Membre du réseau AGIR

Pendant 20 mois, Roger Cuenot va faire partie de ce groupe de résistants qui font passer des hommes, des femmes et des renseignements stratégiques en Suisse. On les appelle les passeurs du val de Morteau.

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Le 15 octobre 2022, une stèle a été inaugurée en pleine forêt sur les hauteurs de Grand'Combe-Châteleu. Sur la pierre, 13 noms sont gravés. Tous ont payé de leur vie leur engagement pour libérer la France. Ils ont été fusillés, exécutés ou sont morts en déportation. Roger Cuenot est l’un d’entre eux. Comme ses camarades, il faisait partie du réseau AGIR mis en place par Michel Hollard.

À cette époque, la frontière avec la Suisse était particulièrement surveillée par l’occupant. “Le val de Morteau fait partie intégrante de la zone dite interdite qui s’étend peu ou prou des Ardennes à la Suisse” précise le texte de la plaquette. Le passage des renseignements militaires est stratégique. Une vingtaine de Francs-comtois faisait partie de ce réseau AGIR. Le lieutenant-colonel Hollard a précisé que Roger Cuenot était un agent de liaison de son réseau depuis juillet 1941.

L’hommage à Roger Cuenot est l’une des étapes du cycle mémoriel dédié aux passeurs du val de Morteau organisé depuis le 7 mai jusqu’au 1er juin 2024. Des conférences d’historiens, des visites sur le terrain, des interventions dans les écoles sont prévues. Pour ne pas oublier.  

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