"Pourquoi ils veulent virer la moitié des gens ? C'est un coup boursier", les salariés de General Electric dénoncent un plan social dans la branche éolienne

Journée de grève pour la branche éolienne de General Electric. Alors que "General Electric Onshore Wind" mène sa deuxième vague de licenciements économiques en six mois, dans un secteur pourtant en croissance, les élus dénoncent une manœuvre boursière.

Ils sont une dizaine, rassemblés devant les bureaux de General Electric, à Autechaux dans le Doubs. Les salariés de cette petite antenne de la branche éolienne terrestres du conglomérat ("Onshore Wind") sont en grève ce jeudi 21 septembre. Ils répondent à un appel à la grève, lancé par le syndicat CFE-CGC, contre un grand plan de licenciement, le deuxième en six mois dans l'entreprise. 

Au niveau national, on est une entité d'environ 120 personnes, la direction veut supprimer 62 postes, la moitié des effectifs.

Florent Karcher, délégué syndicat adjoint CFE-CGC à General Electric

"A Autechaux, on est une base de maintenance de neuf employés et un jeune en apprentissage, la direction veut faire moins quatre" explique Florent Karcher, délégué syndical adjoint CFE-CGC. Ces salariés entretiennent tout le parc General Electric de la région, soit 69 éoliennes. 

"Ils veulent réduire au minimum"

"Le problème, c'est que la charge de travail ne changera pas" résume un salarié, "ils veulent réduire au minimum, quitte à entrer en conflit avec les clients. Ça va réduire la qualité de nos services". Les salariés présents craignent notamment de voir les tâches planifiables confiées à des sous-traitants venus d'Espagne, pays précurseur dans l'éolien. 

"On se rend compte que les chiffres qu'ils utilisent pour dimensionner les équipes sont erronées" s'agace Florent Karcher. "Il faudrait garder bien plus de monde si on veut éviter les accidents du travail, les burn-outs... Nous, on veut une entreprise qui marche, on veut des salariés en bonne santé et en sécurité."

"Faire gagner énormément d'argent aux actionnaires"

Le syndicaliste dénonce une manœuvre "pour faire gagner énormément d'argent aux actionnaires sans rien faire". "Les perspectives en France et en Europe, c'est du +5% pendant 30 ans, donc une croissance constante et longue visibilité", s'étrangle Florent Karcher. "Pourquoi ils veulent virer la moitié des gens ? C'est en réalité un coup boursier".

Ce n'est pas une stratégie industrielle, ni de long terme, c'est court-termiste et uniquement financier.

Florent Karcher, élu CFE-CGC chez General Electric Onshore Wind

Dans le viseur du syndicaliste, le projet de scission de la branche énergétique de General Electric, pour l'introduire en bourse sous le nom de "GE Vernova". "Les actionnaires vont gagner des milliards", s'agace le syndicaliste. "Mais pour être bien sûr que l'action grimpe quand ils mettront ça en bourse, il faut casser les coûts fixes au maximum".

"On sent une pression de dingue sur le management européen de la part des États-Unis pour baisser ces chiffres coûte que coûte, pour faire moins 60% le plus tôt possible, quel qu'en soit le prix", soupire le délégué syndical. Avec cette journée de grève, le syndicat CFE-CGC espère relancer les négociations, au point mort, autour du plan de licenciement.

Dans une déclaration transmise après la publication de cet article, General Electric a souhaité apporté les précisions suivantes : "GE a engagé en France le 7 juillet dernier une procédure d’information-consultation avec les représentants du personnel de l’entité GE Energy Services France spécialisée dans l’éolien terrestre. Ce projet qui vise à continuer d’adapter l’organisation de l’entité GE ESF aux réalités du marché de l’éolien terrestre et à rétablir sa compétitivité pourrait conduire à la suppression d'au maximum 50 postes actuellement occupés. Nous mesurons l’inquiétude des équipes concernées par ce projet et nous mettrons tout en œuvre pour accompagner individuellement tous nos collaborateurs impactés afin de trouver une solution pour chacun".

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