La députée du Doubs Annie Genevard était pressentie pour être la candidate du groupe de la Droite Républicaine à la présidence de l’Assemblée nationale mais c’est finalement le député des Hauts-de-Seine, Philippe Juvin, qui a été choisi pour cette élection prévue ce 18 juillet.
Que s’est-il passé entre mercredi 17 juillet et jeudi 18 juillet pour qu’Annie Genevard ne soit plus la candidate à la présidence de l’Assemblée nationale ? Plus que jamais, les négociations, les alliances, les accords entre groupes parlementaires sont nécessaires puisqu’aucun groupe n’a la majorité absolue au Palais Bourbon depuis les élections législatives de ce début d’été.
L’ancienne maire de Morteau et députée de droite depuis 2012, se voyait bien à la présidence du Perchoir. Nous l’avions interviewée à ce sujet le 16 juillet.
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C’était sous réserve de la validation de son groupe La Droite républicaine. Au cours d’une réunion matinale ce jeudi 18 juillet, les membres de la Droite républicaine auraient finalement préféré porter la candidature du député des Hauts-de-Seine, Philippe Juvin. Lors des législatives, cet élu “macron compatible” avait été élu dès le premier tour grâce à un accord avec les macronistes.
Pourquoi changer de candidat ? C’est une négociation à plus long terme qui semble se jouer au Palais Bourbon pour cette élection qui peut aller jusqu’à trois tours. Avec ses 55 élus( LR et divers droite selon le décompte de la chaîne parlementaire LCP), la droite Républicaine est le 4e groupe parlementaire; il ne peut que s’allier à d’autres pour tenter de faire passer son pacte législatif souhaité par Laurent Wauquiez.
Il n’y avait aucune perspective, il fallait nouer des accords. Notre candidat se retirera au premier tour. Nous avons trouvé un“gentlemen’s agreement”.
Annie Genevard, députée du Doubs
Les élus LR ne présenteraient pas de candidats au second tour de l'élection à la présidence prévue ce 18 juillet.
La stratégie des LR pour l'élection du président de l'Assemblée :
— Jérémy Chevreuil (@JeremyChevreuil) July 18, 2024
- favoriser la réélection de Yaël Braun-Pivet
- sécuriser une vice-présidence pour Annie Genevard
- influencer sur le choix du Premier ministre#directAN #AssembleeNationale pic.twitter.com/S9meRjVfzm
Les députés de la Droite républicaine pourraient alors favoriser l'élection du candidat de la coalition présidentielle en échange d'autres postes au bureau de l'Assemblée nationale. Selon nos confrères de l'AFP, "En échange de son soutien à Yaël Braun-Pivet, la droite souhaiterait une place à la questure, la présidence de la commission des Finances et une vice-présidence, selon des sources concordantes."
Ce désistement de dernière minute pourrait donc être finalement assurer un poste de vice-présidence à Annie Genevard. Il y a six postes de vice-président à l’Assemblée nationale. La députée du Doubs a déjà été vice-présidente de 2017 à 2022. Pour la mandature suivante, elle avait dû laisser la place pour d’autres élus LR puissent eux aussi avoir des responsabilités à l’Assemblée nationale. C’est à ce moment-là qu’Eric Ciotti est devenu questeur, un poste recherché par les élus. Les questeurs ont en charge la gestion administrative et financière de l’Assemblée.
Cette fois-ci, après ces surprenantes élections législatives où les Républicains se retrouvent uniquement en force d’appoint, Annie Genevard souhaiterait retrouver ce poste où elle pense avoir “fait ses preuves”.“Comme il n’y avait pas d’enjeu, je me suis concentrée sur la vice-présidence”. L’élection des vice-présidents aura lieu ce vendredi 19 juillet. D’ici là, tout peut encore changer.