Quatre sympathisants néonazis ont été placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur des tracts antisémites et haineux diffusés ces derniers mois dans de nombreuses régions de France, notamment en Franche-Comté, a annoncé jeudi le parquet de Rouen.
Quatre sympathisants néonazis ont été placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur des tracts antisémites et haineux diffusés ces derniers mois dans de nombreuses régions de France. Certains avaient été reçus à Clairvaux-les-Lacs, dans le Jura, au mois de juin (lire notre article). Plusieurs autres communes ont été victimes de la distribution du même message, notamment en Normandie et en Bretagne. Le 5 juin, 17 mairies du Finistère l'avaient reçu en même temps.
Trois des interpelés "apparaissent suffisamment impliqués" et devraient être déférés vendredi matin, précise le procureur de la République de Rouen, Frédéric Teillet, dans un communiqué. En mai 2023, le parquet de Rouen avait été "saisi de différents faits de diffusion de tracts antisémites et haineux, soit par envoi par messagerie électronique, notamment à des élus, soit par distribution de tels tracts dans les boîtes aux lettres de particuliers", rappelle M. Teillet.
"Compte tenu de la teneur de ces tracts" racistes, frappés de croix gammées et vantant la prétendue supériorité de "l'homme blanc", et du grand nombre d'envois par messagerie électronique, le parquet national de lutte contre la haine en ligne s'était saisi de ce volet de l'enquête.
Tags racistes
Les investigations concernant la distribution des tracts papiers, pilotées quant à elle par le parquet de Rouen, ont permis d'identifier "deux auteurs présumés d'une distribution de tracts à La Neuville-Chant d'Oisel" (Seine-Maritime) en mai dernier et de dégradation par des "tags" racistes dans la même commune entre le 5 et le 7 août.Or l'un de ces deux suspects, qui résident dans la région rouennaise, s'est rendu récemment dans la région de Pau.
"Après une nouvelle distribution de tracts similaires à proximité du mémorial du camp d'internement de Gurs (Pyrénées-Atlantiques)", qui abrite plus d'un millier de tombes juives, les enquêteurs ont procédé mercredi à des interpellations. Trois autres suspects, dont deux habitants de la région de Pau, ont été placés en garde à vue, indique le parquet.
"Lors des différentes perquisitions effectuées, ont été retrouvés des tracts identiques à ceux dont la distribution fait l'objet des différentes procédures, des pochoirs correspondant aux inscriptions taguées, un brassard et un drapeau nazi, ainsi que quelques armes de catégories C et D", détaille le procureur de Rouen. "Les auditions ont permis de confirmer la sympathie des gardés à vue avec l'idéologie d'extrême droite et néonazie et leur familiarité avec l'organisation +démocratie participative+", souligne le communiqué.
Ces tracts diffusés dans plusieurs régions françaises (Bretagne, Jura, environs de Dijon, etc.) renvoient au site internet "DemPart" (pour "Démocratie Participative"), que la justice avait demandé de bloquer fin 2018 à la suite de multiples condamnations sur des propos négationnistes, racistes, homophobes et antisémites. Le site est toujours visible en France, car hébergé aux Etats-Unis.
[Avec AFP]