C’est en ce moment que les salaires 2024 des ouvriers de Stellantis se jouent. Les NAO, Négociations annuelles obligatoires se sont achevées dans la nuit de mardi à mercredi. Si l’augmentation est bien là, elle ne satisfait pas les syndicats.
+ 4,3% pour 2024, c’est moins que ce que souhaitaient les syndicats à savoir une hausse réclamée de minimum de 5,5%.
Au siège du groupe à Poissy dans les Yvelines, la direction a d'abord proposé une enveloppe d’augmentation globale de 2,3 %, avant de progressivement monter au fil des rounds de discussions jusqu'à 4,3%, soit 1,3 point de moins que l'année dernière.
Des syndicats déçus au vu des résultats de Stellantis
Un chiffre décevant pour les syndicats qui réclamaient entre 5,5 et 6,6% d'augmentation pour 2024. Un pourcentage qui tenait compte non seulement de l'inflation mais aussi des bons résultats du constructeur automobile : 98,4 milliards d'euros de chiffres d'affaires au premier semestre de cette année, 10,9 milliards de bénéfices nets.
"Nous sommes révoltés au vu des bénéfices record de Stellantis", a réagi la CGT du site de Sochaux. "La NAO acte une augmentation de 4,3%, mais dans la réalité ce sera 3,6% pour la moitié des classes B et C, principalement des ouvriers, des caristes, des agents de maintenance" déplore Jérôme Boussard, délégué CGT de l'usine de Sochaux dans le Doubs. Pour la CGT, "le compte n'y est pas" d'autant que la direction prévoit une inflation à 3,9% pour 2024. "On part déjà dans le négatif. Déjà que c'est difficile pour les salariés de finir les mois. On creuse tout doucement le fossé des salaires" estime le syndicaliste.
"On reste sur notre faim" concède la CFE-CGC qui regrette de son côté que "les cadres n’auront une nouvelle fois pas d’augmentations générales. 4,3% de la masse salariale sera entièrement consacrée aux augmentations individuelles avec une sélectivité entre 80% et 85%", peut-on lire dans un communiqué du syndicat.
En février 2023, Stellantis avait annoncé une prime d'intéressement brute de 4 300 euros pour ses 44 000 salariés français alors que le groupe avait enregistré des bénéfices records en 2022.