Le musée d'Orsay va prêter 178 œuvres à 34 institutions dans toute la France, dont le célèbre Déjeuner sur l'herbe de Claude Monet, qui sera exposé du 11 mars au 27 août 2024 (dates provisoires) au musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon. Le musée Courbet d'Ornans héritera également d'une autre toile du peintre français.
Une peinture d'exception de plus au musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon. Le musée d'Orsay a annoncé, mercredi 21 novembre, le prêt à l'établissement bisontin du fragment central du Déjeuner sur l'herbe de Claude Monet, réalisé entre 1865 et 1866.
Le tableau se trouvera au musée des Beaux-Arts et d'Archéologie du 11 mars au 27 août 2024 (dates provisoires), dans le cadre du 150e anniversaire de la première exposition impressionniste du célèbre musée parisien, qui prête pour l'occasion 178 œuvres à 34 institutions partenaires, réparties dans 13 régions françaises.
Aujourd’hui, Rima Abdul-Malak, Ministre de la Culture et Christophe Leribault, Président du musée d'Orsay et du @MuseeOrangerie présentent à la presse l’opération nationale "Les 150 ans de l’impressionnisme avec le musée d’Orsay. 1874-2024".#150impressionnisme
— Musée d'Orsay (@MuseeOrsay) November 21, 2023
Une autre peinture de Claude Monet, Tempête, côtes de Belle-Île (1886), sera ainsi exposée au musée Courbet d'Ornans. Pas anodin tant les histoires de Gustave Courbet (1819-1877) et Claude Monet (1840-1926) s'entrecroisent au 19e siècle.
Monet, Courbet, destins liés
"Il fallait un tableau qui permette aux visiteurs de comprendre un épisode de l'histoire de l'impressionnisme, car l'une des personnes représentées dans ce groupe d'amis réunis pour déjeuner, est vraisemblablement Gustave Courbet", explique à France 3 Franche-Compté la directrice de l'établissement bisontin, Laurence Madeline, qui n'avait pas demandé "de plan B" au musée d'Orsay.
Parmi les quatre personnages de la toile, un homme aux cheveux, à la barbe et aux yeux noirs ressemble trait pour trait au peintre et sculpteur. "Courbet était proche des futurs impressionnistes avant son exil suite à la guerre franco-allemande de 1870", poursuit Laurence Madeline, qui souhaite mettre l'accent sur l'amitié entre deux artistes de deux générations différentes. "Quand Courbet est emprisonné à Paris pour ses activités durant la Commune en 1871, la seule personne venue lui rendre visite était Claude Monet".
Plusieurs récits se confrontent donc à l'orée de cette "œuvre absolument magistrale", hommage direct au Déjeuner sur l'herbe éponyme d'Edouard Manet, achevé en 1863. Il faut savoir que ces deux tableaux ne sont pas à proprement parler impressionnistes, car ils sont réalisés avant 1874, année de la première exposition de ces peintres ayant décidé d'exposer leurs toiles à la marge de la tradition des beaux-arts.
"Courbet a été le premier à avoir fait une exposition sécessionniste en 1855", s'enthousiasme la conservatrice du musée des Beaux-Arts et d'Archéologue de Besançon. "On a vraiment un passage de relais face au monde contemporain, avec des artistes qui prennent leur destin en main et qui dialoguent directement avec leurs amateurs".
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Le Déjeuner sur l'herbe sera donc logiquement exposé à Besançon près des œuvres de Gustave Courbet, en lien également avec la toile du musée Courbet d'Ornans, "afin de faire cause commune pour présenter l'impressionnisme et Claude Monet dans le Doubs".
"Les deux tableaux ont vingt ans d'écart. On passe d'un Monet avec une touche très sensuelle, une lumière franche et une manière de faire poser ses modèles, à un Monet qui part avec son chevalet, s'accrocher aux rochers pour saisir la fugacité d'une tempête", conclut Laurence Madeline, dans l'attente de mars 2024 et des nombreux visiteurs qui se précipiteront pour voir ce chef-d’œuvre.
