
Peu connue du grand public, la cigogne noire et oiseau rare classé sur la liste rouge des animaux menacés. Depuis 1998, le réseau "Cigogne Noire" qui associe l'ONF et des naturalistes agit pour assurer leur protection et leur reproduction.
► Les cigognes noires nichent en Bourgogne-Franche-Comté
La cigogne noire, qu’il ne faut pas confondre avec sa cousine la cigogne blanche, est un animal rare, classé sur la liste rouge des espèces vulnérables en France. Elle hiverne en Afrique de l’ouest d’octobre à février. Dès la mi-mars elle reprend le chemin de l’Europe. Sur le chemin de cette migration de printemps certaines d’entre elles s’arrêtent en France pour y faire leur nid et s’y reproduire. Elles s’y installent jusqu’à la mi-juillet moment où les poussins sont suffisamment grands pour prendre leur envol seuls. Un temps long et délicat pour cet oiseau farouche et fragile dont dépend leur survie. Le réseau cigogne noire permet aux oiseaux d’être en sécurité pendant tout ce temps.
Le programme du réseau "Cigogne Noire" en associant naturalistes et forestiers a permis le développement d’une espèce rare. Sans lui la moitié des niches auraient eu des soucis - Paul Brossault, Coordinateur du réseau "Cigognes Noires" à l’ONF (Office national des forêts).

En Bourgogne-Franche-Comté 11 nids ont été repérés l’an dernier : 4 en Côte d’or, 5 dans la Nièvre, 1 dans le jura et 1 en Haute-Saône, le dernier découvert en 2016.
Chaque nid est composé d’un couple de parents et d’environ 3 poussins, ce qui représente environ une cinquantaine d’oiseaux.
► La cigogne noire
Quand on dit cigogne on pense à la cigogne blanche, celle qui niche sur les cheminées alsaciennes et qui dans les légendes transporte les nouveaux nés. Plus discrète et plus farouche, fuyant l’homme, la cigogne noire est beaucoup moins connue. Elle est souvent confondue avec les hérons noirs ou les grues noires. C’est un oiseau migrateur passe l’hiver au chaud en Afrique l’ouest le long du fleuve Sénégal (Mauritanie, Sénégal…) Plus petite que sa cousine, elle mesure environ 1 mètre de haut. Adulte, elle a un dos tout noir, un ventre et des aisselles blancs, un bec et des pattes rouges.


►Le réseau cigogne noire
En 1998 la France rejoint le projet international "Cigognes noires". L’ONF responsable de la gestion des forêts domaniales et communales prend en charge la partie française de ce programme. Le réseau "Cigogne Noire" voit le jour en Côte d’or, il doit assurer la protection et la pérennité de l’espèce.
L’invité de la matinale du 29 Mars 2018, Paul Brossault, est le référent national "Cigogne Noire" pour l’ONF. Un réseau qui a su allier les forestiers et les naturalistes (la LPO, le Museum d’histoire naturelle de Paris, le CNRS) et qui s’articule autour de 3 grands axes.
-Localiser les couples nicheurs et permettre un suivi national de la dynamique de l’espèce.
-Protéger les nids en associant les acteurs de terrains, les bucherons, les forestiers en aménageant les activités pour assurer la tranquillité des oiseaux.
-Assurer un suivi scientifique qui se fait avec les naturalistes (CNRS, LPO, Museum de Paris). Les poussins sont bagués, ce qui permet de les suivre dans le temps.

Et les adultes, sont dotées d’un équipement satellitaire qui permet de savoir, heure par heure, où ils se trouvent. Un suivi qui permet de connaître les voies migratoires et les zones d’hivernage en Afrique. C’est ainsi que Paul Brossault suit depuis 3 ans une cigogne noire qui niche cœur de la forêt du châtillonnais jusqu‘en Mauritanie. 4 200 km pour passer l’hiver au chaud, au bord du fleuve Sénégal.

La cigogne noire très bien protégée en France passe 6 mois de l’année en Afrique. Une véritable protection de l’espèce demanderait l’investissement des pays africains où elle hiberne, un travail mené par l’ONG "Forestier du Monde".
Re(voir) Paul Brossault, Coordinateur du réseau "Cigognes Noires" à l’ONF invité de 9H50 le matin
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