Le couple homosexuel agressé lundi 15 octobre près d'un arrêt de bus devant Micropolis à Besançon a accepté de témoigner devant notre caméra. Les deux hommes dénoncent des actes d'une violence extrême, dans "l'intention de casser du PD".
"Ils voulaient vraiment nous faire du mal", "des coups de pieds comme lorsqu'on enfonce une porte". Les mots sont durs, à la hauteur de l'agression violente dont ont été victimes deux jeunes homosexuels à Besançon, lundi dernier.
Les deux hommes ont accepté, malgré le traumatisme de l'attaque, de témoigner à visages dissimulés. Alors qu'ils se tenaient la main près d'un arrêt de bus, un groupe de jeunes a encerclé le couple malgré les réprimandes de certains autres jeunes aux alentours. S'en est suivie une pluie de coups et d'insultes homophobes.
"Ils avaient l'intention de casser du PD. Ils nous ont insulté de sales PD et nous ont dit que deux hommes ensemble c'était dégueulasse. Maintenant j'ai peur de me déplacer seul dans la rue. Je n'arrive plus à dormir la nuit" nous a expliqué l'une des victimes de l'agression homophobe. Pour son compagnon, lui aussi violenté, l'horreur a été à son paroxysme lorsqu'il a aperçu son amoureux tituber, puis tomber sous la violence des coups.
Découvrez le témoignage de ce couple :
Cet été, 8 agressions homophobes ont eu lieu au Parc Micaud à Besançon. Plusieurs personnes ont été interpellées. Ils s'agirait de groupes composés de jeunes hommes, dont certains sont mineurs. Lundi après-midi, un rassemblement a eu lieu à Besançon pour dire Stop à l'homophobie, qui progresse en France, notamment depuis les débats sur l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe, en 2013.
Selon le rapport 2018 d'SOS homophobie, "en 2017, une hausse de 15 % des agressions physiques" a été calculée en France. "Notre inquiétude est grande face à une homophobie et une transphobie qui ne cessent de progresser. Si les victimes sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à témoigner, les manifestations de lesbophobie, gayphobie, biphobie et transphobie se multiplient" prévient l'association.