La scène a été d'une violence extrême dans la soirée du jeudi 6 janvier rue des Tourbières à Pontarlier (Doubs). Après avoir été violemment percuté par une grosse berline, les policiers ont ouvert le feu au fusil mitrailleur. Par miracle, personne n'a été blessé.
C'est en Suisse que tout a commencé racontent les policiers de Neuchâtel sur leur site internet.
Jeudi 06 janvier 2022 vers 17h30 un employé d'une entreprise de sous-traitance dans le milieu horloger a été pris en otage avec sa compagne à son domicile Chaux-de-Fonnier par deux individus armés d'un pistolet. Sous la menace, l'otage et sa compagne ont été contraints de se rendre à l'usine située dans le quartier de la Jaluse au Locle.
Police de Neuchâtel
Sous la menace, les malfaiteurs demandent l'ouverture des coffres mais une alarme silencieuse se déclenche, alertant la société de sécurité et les services de police qui vont mettre en fuite les agresseurs, sans leur laisser le temps de dérober quoique ce soit.
Les ravisseurs commettent ensuite un "car-jacking". Ils agressent une conductrice pour lui dérober sa voiture. A bord de la grosse berline Allemande dérobée, ils prennent la direction de la France.
Immédiatement les services de police du canton de Neuchâtel alertent les services de police et de gendarmerie en France, notamment à proximité de la frontière suisse.
A 18h40, une patrouille de police de Pontarlier composée de deux hommes, reconnaît la voiture sur la rocade embouteillée contournant Pontarlier. Les policiers tentent d'arrêter le véhicule qui prend la fuite au milieu d'une circulation dense.
Les malfaiteurs engagent alors leur grosse berline allemande rue des Tourbières. Mais c'est une impasse, ils se trouvent donc pris au piège par le véhicule de police qui les suit. Rapidement ils reculent à toute vitesse pour venir percuter le véhicule de police. Lequel véhicule est projeté plus de 10 mètres plus loin sous la violence de l'impact.
En conférence de presse, ce vendredi 7 janvier, le procureur de la république de Besançon Etienne Manteaux, détaille la suite :
"Par chance aucun des deux policiers à bord du véhicule n'est blessé lors du choc. Et la voiture des malfaiteurs reste en mouvement. A ce moment là le policier qui occupait la place passager, quitte son véhicule et tente de neutraliser la berline avec son arme".
Le policier a saisi son fusil mitrailleur de type HK et a vidé son chargeur de 30 munitions, sur le moteur de la voiture, sans parvenir à la stopper. Il a ensuite saisi son arme de point, et à tiré à quatre reprises à l'arrière du véhicule pour qu'enfin celui-ci s'arrête.
Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon
La précision des deux tirs orientés vers le moteur puis à l'arrière du véhicule ciblé a permis d'éviter que les malfaiteurs ne soient blessés. Une fois leur véhicule immobilisé, et au vu de la détermination des policiers qui bénéficient alors du renfort d'une deuxième équipe, les malfaiteurs se rendent, sans violence supplémentaire et sont placés en garde à vue au commissariat.
Tôt dans la matinée, Yves Cellier, Directeur Départemental de la sécurité publique du Doubs a souligné la grande violence des faits.
Les scènes d'une aussi grande violence sont rares dans notre département. Mais ce genre d'évènement, c'est notre cœur de métier. Nos agents sont entraînés pour ça. Je félicite ces deux jeunes policiers qui ont réagi comme il fallait.
Yves Cellier, DDSP du Doubs
Une arme pointé vers les policiers
Lors de sa conférence de presse, le procureur de la république a précisé qu'après le choc entre les deux véhicules, l'un des deux malfaiteurs a pointé une arme de poing en direction des policiers. Cette arme a été retrouvée à bord de la voiture allemande, avec une balle engagée dans le canon et un chargeur de réserve, de 13 cartouches.
Placés en garde à vue au commissariat de Pontarlier, les deux auteurs des faits sont des ressortissants français connus des services de police. Le conducteur âgé de 35 ans, a un casier judiciaire faisant état de 14 condamnations. Le passager (46 ans et 10 condamnations) était sorti récemment de prison après avoir été condamné en 2004, à 25 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Loire.
L'hypothèse de complice(s) ayant réussi à s'enfuir avant l'interpellation des deux individus cagoulés n'est pas exclue.
Les métaux précieux, cible par le passé d'autres malfaiteurs
Ce n'est pas la première fois que des malfaiteurs attaquent des entreprises utilisant des métaux précieux (souvent de l'or pour l'horlogerie), côté suisse et prennent ensuite la fuite en direction de la France. En janvier 2018, le patron de l'entreprise Cendror à La Chaux de Fonds avait été séquestré avec sa famille par des individus qui ont volé plusieurs kilos d'or, avant de fuir vers la France sans pouvoir être interpellés.
Plus récemment, le 3 novembre 2021, des malfaiteurs ont pris en otage une famille à Bassecourt dans le Jura suisse. Ils voulaient s’emparer d’or dans une entreprise d’horlogerie. Deux voitures ayant participé aux preneurs d’otages ont été retrouvées incendiées dans le Territoire de Belfort.
La JIRS (juridiction inter-régionale spécialisée) de la police de Nancy est chargée d'enquêter sur la possibilité ou non de lier les différentes affaires.