VIDEO. Besançon : "J'ai eu peur de mourir", de possibles nouvelles victimes de l'anesthésiste témoignent

Alors que la garde à vue de Frédéric Péchier est toujours en cours ce mercredi 15 mai, victimes à Besançon (Doubs), personnels de la clinique continuent à être auditionnés par les enquêteurs. 

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Un étonnant ballet.  Alors que le médecin soupçonné d'une série d'empoisonnements est toujours entendu depuis bientôt 30 heures dans les locaux du commisssariat de police, la direction ainsi que des personnels de la clinique Saint-Vincent de Besançon, où a exercé Frédéric Péchier, mais aussi des patients et des proches de patients sont entendus par les enquêteurs, épaulés l'office central de répression contre les violences aux personnes.
 


Odile Lacheray a fait un arrêt cardiaque


Parmi ces possibles victimes, Odile Lacheray. Cette femme a été opérée en janvier 2015 à la Clinique Saint-Vincent. "Quand je me suis faite opérer pour une banale intervention de femme, je me suis retrouvée en réanimation" raconte cette employée de restauration. Le docteur Péchier n'était pas son anesthésiste ce jour là, mais elle raconte l'avoir vu déposer au pied de son lit une caisse avec des cathéters. "Ce n'est pas lui qui m'anesthésiait. Il a posé la caisse et moi qui rigole toujours je lui ai adressé un sourire, il m'a dit pour rigoler "c'est de la bonne" se souvient cette femme. "J'ai eu peur de mourir" raconte-t-elle. 

Les médecins diagnostiquent chez madame Lacheray un tako-tsubo, appelé aussi infarctus du stress. Elle explique avoir encore des séquelles avec des pertes de mémoire qui l'handicape au quotidien dans son travail. En novembre 2018, son chirurgien lui apprend qu'elle fait peut être partie des victimes dans l'affaire dite Péchier. "Quand j'ai appris qu'on aurait pu m'empoisonner, ça a été dur à avaler. Je ne comprends pas qu'avec un métier comme celui là, on puisse jouer avec les gens" nous confie-t-elle. 

Après une première audition en mars 2019 par les enquêteurs, elle a été à nouveau entendue aujourd'hui. Elle a déposé plainte ce jour. 


Sylvie Gaillard a passé 4 jours dans le coma après un incident d'anesthésie 


Dans la cour de l'hôtel de police, Sylvie Gaillard vient elle aussi d'être auditionnée. Elle avait déjà entendue en 2017 lors du début de l'affaire. Cette femme a été reconvoquée par les enquêteurs. Son cas remonte à 2009. Alors qu'elle devait être opérée pour une opération des varices, elle n'a pas eu le temps de subir l'opération prévue. Après avoir été anesthésiée, la femme a fait quatre jours de coma.

"Ce que j'attends ? Qu'il soit condamné, qu'il paye le mal qu'il a fait aux gens. Moi je suis vivante mais d'autres ne s'en sont pas sortis" nous explique cette salariée dans l'horlogerie. Elle ignore toujours si le Dr Péchier était présent le jour de son choc anesthésique. Elle a toujours des séquelles, problèmes de vue ou migraines. 


Parmi la cinquantaine de cas suspects, celui du petit Teddy 4 ans



Joint par téléphone, Me Jean-Michel Vernier avocat à Besançon nous confirme également l'information révélée par nos confrères de France Bleu Besançon. Parmi la cinquantaine de cas suspects à l'étude, figure celui du petit Teddy. Un enfant de 4 ans opéré des amygdales en février 2016 a fait deux arrêts cardiaques. ll a été réanimé une première fois par le Dr Péchier. Une deuxième fois à l'hôpital. Ses parents ont déposé plainte contre le docteur Péchier. Nous avons rencontré leur avocat ce jeudi 16 mai. 
 



La garde à vue de Frédéric Péchier se poursuit depuis mardi 14 mai 9 heures du matin. Elle durera au maximum 48 heures. La justice veut faire la lumière sur son éventuelle implication dans une cinquantaine d'autres incidents médicaux suspects, survenus dans des cliniques où il a exercé. Les enquêteurs ont travaillé pendant ces derniers mois sur toute une série "événements indésirables graves" (EIG), selon la terminologie médicale officielle. Des incidents opératoires qui peuvent aller jusqu'au décès des patients. 

Avocat de quatre familles de victimes présumées, Frédéric Berna estime que cette nouvelle garde à vue est une "vraie satisfaction" pour les familles déjà dans la procédure, et un "vrai soulagement" pour les familles des nouvelles victimes potentielles: "à partir du moment où on est à plus de sept cas d'empoisonnements dans un hôpital, en termes de suspicion, c'est vertigineux, c'est totalement inédit et c'est effrayant".

 


A l'issue de la garde à vue, le procureur de la République tiendra une conférence de presse pour faire le point sur les derniers développements de l'affaire, elle aura lieu jeudi 16 mai à 17h30. 
 

Me Randall Schwerdorffer l'un des avocats du Dr Péchier dément le fait que son client soit interrogé sur une cinquantaine de cas suspects." On est très en-dessous d'une cinquantaine de cas"a confié hier soir le pénaliste. "Frédéric Péchier n’a jamais été impliqué de quelle que façon que ce soit dans un acte criminel, dans un acte d’empoisonnement " a-t-il déclaré aux journalistes. Il évoque "un acharnement judiciaire" mais "il y a une convergence d'éléments à son encontre", oppose Me Frédéric Berna, l'un des avocats des parties civiles.

 

Le docteur Péchier a été mis en examen en mars 2017 pour sept empoisonnements dont deux mortels. Une association de victimes regroupe déjà plusieurs d'entre elles. 
 
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