Une centaine de réfugiés ukrainiens sont arrivés ce samedi 12 mars dans le Doubs. Ils ont voyagé pendant deux jours avant d'arriver à Besançon. Un accueil organisé par la ville et trois médecins du département.
Ils sont près de 100 réfugiés ukrainiens à être accueillis samedi 12 mars, à Besançon (Doubs). La mairie de la ville et plusieurs médecins ont accueilli les arrivants au gymnase de la Malcombe, après près de deux jours de voyage. Quelques retards avant leur arrivée sur les coups de 15 heures, dans la capitale comtoise. Après un trajet long et pénible, c'est le soulagement pour ces Ukrainiens.
Un voyage éprouvant
La fatigue se lit sur le visage de cette maman. Les traits tirés, son bébé dans le bras, elle aspire à retrouver une situation plus apaisée. « Tout le monde souhaite prendre une douche. Les mamans veulent laver les enfants. On veut aussi dormir dans un bon lit, pour reprendre des forces », explique-t-elle.
Une autre maman est accompagnée de plusieurs de ses proches : « avec moi, il y a ma fille Anna, ma petite-fille Anastasia et ma mère Brunitsa ». Pour autant, les inquiétudes sont toujours présentes dans la famille : « nous avons eu peur, car il fallait tous les jours se cacher quelque part », se souvient-elle.
Elle reste inquiète aussi pour ceux restés en Ukraine. Les hommes de 18 à 70 ans sont en effets tenus de rester dans le pays, pour combattre. C'est le cas pour cette famille dont les papas et les frères sont sur le front.
De l'aide médicale
Pour veiller sur ces réfugiés, une équipe médicale composée de trois médecins et de deux infirmiers les a accompagnés. Ils ont fait le voyage aller avec le convoi humanitaire lancé la semaine dernière, par Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon. Tous ont patienté afin de pouvoir ramener avec eux des personnes âgées, des femmes et des enfants.
Parmi ces soignants volontaires, il y a Alexia Guidez, médecin à Pirey (Doubs). Elle fait partie du dispositif mis en place pour accueillir les réfugiés. Les médecins mobilisés ont travaillé avec la ville de Besançon, pour monter une salle d'accueil rassemblant tous les services dont peuvent avoir besoin ces arrivants.
« Les enfants auront plein de ressources pour "s’adapter" à ce qu’il leur arrive. C’est vrai que sur le moment les visages sont très fermés, ils ne comprennent pas ce qui leur arrive. Le travail va se mettre en place pour une prise en charge psychologique et médicale pour qu’ils puissent retrouver un état "correct" », expose la médecin.
Un lieu d'accueil dans la durée
Ces réfugiés doivent être accueillis dans cette salle gérée par la Croix-Rouge. L'accueil doit être maintenu en place pour pouvoir faire face à l'imprévu selon Anne Vignot, maire de Besançon (Doubs) : « nous avons bien l’intention de maintenir ce carrefour en place, pour que nous puissions accueillir très rapidement ces réfugiés. C’est un lieu où tout se concentre, un carrefour qui permet l’entraide autour de ces personnes ».
La question de l'hébergement devra ensuite être réglée. « À partir du 13 mars, nous allons organiser la répartition des Ukrainiens dans des logements. Il s’agit majoritairement de logements privés et minoritairement offerts par des collectivités locales », indique Philippe Portal, secrétaire général de la préfecture du Doubs. Cependant, tous les réfugiés n'ont pas fait le choix de dormir dans cette salle. Ils ont parfois un membre de leur famille déjà présent pour les accueillir.