À l'occasion du 120e anniversaire de la mort de Jules Verne, les Fonderies de Saint-Sauveur (Haute-Saône) sont chargées de fabriquer une gigantesque sculpture de 6 mètres de haut : le Nauti-poulpe. Imaginé par Pierre Matter, il représente le Nautilus et le poulpe de "20.000 lieues sous les mers".
"Ça va être le plus gros projet de la fonderie à ce jour" annonce Pierre Redoutey, PDG-adjoint des Fonderies de Saint-Sauveur en Haute-Saône. L'entreprise familiale, dirigée par son père, est chargée de fabriquer le "Nauti-poulpe", immense sculpture, hommage à Jules Verne commandé par l'agglomération d'Amiens.
Fondée en 1984, les Fonderies de Saint-Sauveur n'avaient encore jamais travaillé sur une sculpture aussi grande, et pour cause : 6 mètres de haut pour 9,5 mètres de long, et plusieurs centaines de pièces. "C'est un très beau projet" se félicite Pierre Redoutey, "c'est un travail qui demande beaucoup de réflexion, en amont, comme durant le process".
20.000 lieues sous les mers
Dessinée par François Schuitten et sculptée par Pierre Matter, le "Nauti-poulpe" représente une créature hybride, mi-poulpe, mi-nautilus, des éléments centraux du roman "20.000 lieues sous les mers" de Jules Verne. En bronze, avec quelques éléments de verrerie, cette immense sculpture sera installée devant la Halle Freyssinet à Amiens (Somme).
C'est communauté d'agglomération qui l'a commandée, pour célébrer les 120 ans du décès de l'écrivain, qui a vécu les 34 dernières années de sa vie à Amiens. "On doit livrer le Nauti-poulpe début décembre 2024, et on travaille dessus depuis juillet 2023" explique Pierre Redoutey.
L'atelier France Bronze, filiale des Fonderies de Saint-Sauveur en charge du projet, s'occupera également de l'installation de la sculpture : "on va assembler le plus gros ici, et on va le transporter en trois ou quatre morceaux, qu'on rassemblera sur place. Le Nauti-poulpe sera inauguré le 24 mars 2025, jour anniversaire de la mort de Jules Verne.
300 ventouses réalisées une par une
Pour fabriquer le bronze, la fonderie va réaliser plusieurs centaines d'éléments et les assembler : "on prend l'empreinte du Nauti-poulpe sur un modèle qui a été fait au préalable en 3D" décrit Pierre Redoutey "ensuite, on coule le bronze à l’intérieur du moule". Réalisé en polystyrène par une autre entreprise, le modèle est moulé dans du sable, où est coulé le bronze. "Ensuite, il y a toute une étape de ciselure et de finition".
"On a une bonne cinquantaine de gros morceaux", notamment pour les tentacules du Nauti-poulpe, "et après, on a toutes les ventouses qui sont faites à part" explique Pierre Redoutey. Pas moins de 300 ventouses à réaliser à la main, une par une. "Ça demande beaucoup de temps de travail". Entre une semaine pour les plus grosses pièces et trois jours pour les plus petites.
Après les tentacules, la fonderie de Haute-Saône commence à travailler sur la tête de la créature. Une dizaine de salariés sont dédiés à cette longue fabrication. Lorsqu'il sera finalisé, le Nauti-poulpe pèsera plus de 12 tonnes.