1500 personnes environ ont manifesté ce samedi 15 décembre à Gray en Haute-Saône. Les urgences de l'hôpital seraient menacées de fermeture. Elus, agents de l'hôpital, personnels de santé, des centaines de personnes font part leur colère et de leur inquiètude quant à l'avenir de cet établissement.
Elus, personnels de l'hôpital, médecins libéraux, syndicats, agriculteurs, ambulanciers : ils étaient appelés à manifester pour sauver les urgences de l'hôpital et l'avenir de l'établissement. Le cortège qui s'est rassemblé vers 10 h s'est rendu jusque devant l'hôpital.
C'est Claudy Chauvelot-Duban qui a lancé l'alerte. Elle est présidente du conseil de surveillance de l'hôpital et aussi Vice-présidente du Conseil départemental de Haute-Saône. Mais si elle est située politiquement à gauche, elle insiste sur un point : cette mobilisation se veut rassembler tous les courants politiques. D'ailleurs, le maire LR de Gray, Christophe Laurençot était présent comme grand nombre d'élus du secteur.
Selon elle, "Les urgences desservent un bassin de 40 000 personnes, éloignées au minimum à 50 km des grands centres... Il s'agit d'un bassin vieillissant auquel s'ajoute des difficultés sociales et de mobilité." Toujours selon l'élue : "le projet régional de santé, décidé par l'ARS, l'Agence Régionale de Santé, envisage la suppression des urgences, faute d'un nombre suffisant de passages dans ce service. Cette suppression entraînera la disparition d'autres services comme la radiologie, les laboratoires, les soins intensifs... Ainsi, l'hôpital de Gray sera transformé en centre de long séjour. Nous ne voulons pas d'une situation comme à Lure ou Luxeuil..."
1500 personnes ont manifesté à Gray. Avec Claudy Chauvelot-Duban
Présidente du conseil de surveillance de l'hôpital (PS) - Barbara Bessot-Ballot
Députée de Haute-Saône (LREM) - Christophe Laurençot
Maire de Gray (LR). Reportage C. Eme-Ziri, F.Le Moing.
Sollicitée, l'ARS nous a envoyé ces éléments par mail :
"Les travaux relatifs au futur Projet Régional de Santé (PRS) se poursuivent jusqu’au premier trimestre 2018 et concernent notamment l’organisation des activités d’urgence en Bourgogne-Franche-Comté.
Pour les sites comme Gray, des analyses de fréquentation sont réalisées pour apporter une réponse au cas par cas , en adaptant les horaires aux besoins de la population réellement constatés.
Des aménagements d’organisation deviennent indispensables, compte tenu du manque d’urgentistes dont souffre la région : il est nécessaire de mieux répartir leur présence sur le territoire. A défaut, comme c’est malheureusement le cas aujourd’hui, l’organisation des soins urgents repose dans notre région sur un recours démesuré à l’interim médical ou à du temps de travail additionnel pour les urgentistes titulaires, au détriment de la qualité des soins.
Quels que soient les conclusions de ces travaux, le SMUR, seul acteur de proximité qui puisse répondre à l’urgence vitale où qu’elle se présente sur le bassin, restera effectif 24H/24H."